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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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marque ! suggéra Corbett avec un large sourire. Ou il nous signale, à sa façon, qu’il n’est point l’assassin de Lord Henry.
    Il jeta le vélin dans sa sacoche et remonta en selle.
    — Il ne nous veut pas de mal.
    Ils progressèrent lentement, observant les deux côtés de la forêt, craignant une nouvelle attaque, jusqu’à ce qu’ils parviennent au carrefour où un gibet délabré pendait de guingois, un morceau de chanvre se balançant au crochet de fer rouillé dans la brise du petit matin.
    — Suivons le sentier tout droit, dit Corbett.
    La piste descendit, tourna puis s’élargit. Dans une grande clairière devant eux se dressaient les murs de pierre blonde du prieuré de St Hawisia. Malgré l’heure matinale, l’endroit bourdonnait d’activité. Des frères lais partaient aux champs, des vendeurs et des colporteurs se dirigeaient vers la grille principale. Des paysans, leurs carrioles chargées à déborder de produits destinés à la dépense du couvent, s’étaient regroupés en attendant qu’on ouvre les portes.
    — Le prieuré possède sans doute ses propres terres, déclara le magistrat. D’après ce que j’aperçois, ce doit être un véritable petit royaume : allons voir sa souveraine !
    Il jeta un regard appréciateur aux bâtiments qui s’élevaient au-dessus du mur d’enceinte : des toits d’ardoise noirs et rouges et un clocher élancé. Quelque part, au fond de l’édifice, une cloche tinta et de riches et alléchantes odeurs de cuisine embaumaient l’air du matin.
    Ils s’informèrent auprès d’un paysan.
    — Eh bien, vous n’avez qu’à attendre comme nous ! répliqua l’homme au visage marqué de petite vérole, au nez et aux joues gercés par le vent et le soleil. Attendre, comme nous le faisons toujours, dans la neige et la pluie ou sous le soleil, que ces grandes dames ouvrent les grilles.
    Il désigna un endroit plus bas dans le mur.
    — Ou vous pouvez essayer la poterne. Mais que Dieu vous protège si ce n’est pas matière urgente !
    Après l’avoir remercié, Corbett mit pied à terre. Passant le premier, il parvint à la petite porte renforcée de clous sur laquelle ils tambourinèrent. On ouvrit une grille placée en haut de l’huis. Et de petits yeux noirs et inquisiteurs les scrutèrent.
    — Que voulez-vous ? Qui êtes-vous ?
    — Je suis Sir Hugh Corbett, l’envoyé du roi, et voici mon clerc, Ranulf. Nous demandons admission auprès de Lady Madeleine.
    — Vous mentez ! objecta la voix belliqueuse. Vous n’êtes point vêtu comme un clerc royal !
    Corbett sortit son ordre et plaqua le sceau de cire rouge contre la grille.
    — Ouvrez ! ordonna-t-il. Ou je frapperai cette porte jusqu’à ce qu’elle s’envole de ses gonds !
    — Vous auriez dû me montrer le sceau tout de suite ! lui fut-il répondu d’un ton offensé.
    Les verrous furent tirés et la porte grande ouverte.
    La nonne qui se tenait là était petite. Elle portait un voile de laine blanche, une coiffe couleur crème et une robe blanche que recouvrait presque entièrement un tablier noir.
    — Je suis soeur Veronica ! leur annonça-t-elle. Cellérière, portière et tout le reste.
    Elle dévisagea Corbett. Ses lèvres minces étaient pincées et son visage blanc et desséché plein d’hostilité.
    — Vous, vous avez bien l’air d’un clerc ! Mais pas vous, ajouta-t-elle en jetant un coup d’oeil à Ranulf. Vous avez plutôt tout d’un gibier de potence !
    — Croirait-on que ce prieuré est réputé pour sa charité et son accueil chrétien ? lança ce dernier.
    La cellérière secoua la tête.
    — Ne soyez pas impudent, yeux verts ! Dans le temps, j’ai eu sept enfants. Et deux maris, morts depuis longtemps. À présent, je suis une nonne consacrée à Dieu.
    — Je lui souhaite bien du plaisir ! murmura Ranulf.
    — Pardon ?
    Soeur Veronica porta la main à son oreille.
    — Mon ouïe n’est pas ce qu’elle devrait être, mais avez-vous proféré une remarque effrontée ?
    — Mon clerc ne faisait qu’exprimer son ébahissement.
    Corbett prit la main de la vieille femme.
    — Nous ne vous voulons pas de mal, soeur Veronica. Mais notre affaire est urgente. Nous devons voir Lady Madeleine et le célèbre reliquaire.
    Le visage de la nonne s’adoucit.
    — Bon, vous constatez à quel point nous sommes occupées. Je ferais mieux de vous emmener à l’église. Vous pourrez attendre là-bas pendant que je préviendrai la

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