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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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vous m’avez menti. Vous savez très bien ce que cela veut dire.
    — Henry était un fieffé imbécile, expliqua Sir William à demi tourné sur sa chaire. Il courait la gueuse et était luxurieux à sa guise. La femme du tavernier de La Rose rouge était très éprise de lui. Il l’a délaissée et elle s’est pendue ; son mari fit de même. La taverne a été vendue et a changé de nom. Mon père fit de son mieux pour apaiser le scandale.
    — Alors qui est le Hibou ?
    — Henry a mené une enquête approfondie. Les aubergistes étaient morts, mais ils avaient un enfant, un fils de cinq ans.
    — Ah ! souffla Corbett.
    — Que Dieu nous protège, reprit Sir William. Je n’avais que dix ans à l’époque.
    — Ce fils pourrait-il être le Hibou à présent ?
    — Il se peut. Mais c’est étrange, Sir Hugh, voilà un maître archer qui pourtant ne vole jamais de gibier, n’attaque pas nos serviteurs, n’a jamais fait violence à moi ou à mon frère.
    — Pensez-vous que ce pourrait être un prêtre ? demanda Corbett. Quelqu’un comme frère Cosmas ?
    — Le justicier de Dieu ? répondit Sir William. Il haïssait vraiment mon frère. Nous avons fait surveiller l’église, mais ce n’est pas lui.
    — Et Craon ?
    Sir William fit une moue, le vin le rendant triste et maussade. Corbett se pencha, prit l’épée et la laissa tomber à grand fracas sur la table, où elle ricocha sur la surface polie.
    — Craon ? Vous avez aussi mentionné Gaveston ! dit Sir William en levant la tête, un petit sourire sur son visage aviné.
    — Ah, je comprends votre petit jeu ! s’exclama Corbett en posant les coudes sur la table. Vous répondrez à mes questions si je vous protège du roi.
    — Sir Hugh, je n’ai rien fait de mal. Le prince de Galles est venu céans. Il est notoire que Piers Gaveston se cache quelque part en Angleterre. Le prince n’a jamais voulu avoir affaire avec Lord Henry, mais il m’a approché. Gaveston se terre dans les manoirs et villages de la côte sud. Serais-je disposé à le conduire ici, à Ashdown ? J’ai répondu au prince que mon frère serait fou de rage. Il s’est mis en colère, m’a rappelé qu’un jour il serait roi, que j’appartenais à sa maison et qu’il n’oublierait pas les puînés qui ne l’avaient pas aidé. J’ai donc accepté. Gaveston est venu à Ashdown, déguisé en pèlerin. Il a loué une chambre à la taverne du Diable dans les Bois et a rendu visite au prieuré de St Hawisia. Le prince l’a rencontré dans cette auberge, dans la forêt et au prieuré.
    — Où est Gaveston à présent ?
    Sir William remplit à nouveau sa coupe avec force éclaboussures.
    — Il est parti dès qu’il a appris qu’un clerc royal était dans les parages.
    Il claqua des doigts.
    — Comme la brume au petit matin.
    — Et Lady Madeleine ? Savait-elle cela ?
    — Oh, certes ! Le prince de Galles lui a rendu visite, tout doucereux, et lui a parlé de sa maudite relique.
    — Maudite ?
    — C’est la seule chose dont elle se soucie. Monseigneur lui a chanté la même chanson qu’à moi. Il lui a dit que quand il serait roi, il fréquenterait St Hawisia aussi souvent que la tombe de Becket à Cantorbéry. Madeleine, en vraie harpie qu’elle est, a mordu à l’hameçon. Gaveston a pu pénétrer dans le prieuré où le prince venait le voir.
    — Et si tout cela revenait aux oreilles du roi ?
    Le magistrat se redressa dans sa chaire.
    — Vous seriez mandé à Westminster et – comment dirais-je ? – logé à la Tour en attendant d’être entendu.
    Sir William se mordit les lèvres.
    — Je n’ai point commis de crime. Gaveston n’est qu’un piètre damoiseau. Il n’est dangereux ni pour le roi ni pour le royaume. N’oubliez pas, Sir Hugh, dit-il d’une voix rauque, que, Dieu me pardonne, un jour le roi mourra et que la couronne reposera sur un autre front.
    — C’est vrai, mais n’oubliez surtout pas, Sir William, que c’est cette couronne que je sers et non celui qui la porte !
    — Toujours homme de loi, n’est-ce pas, Messire le clerc ?
    — Non, Messire, toujours la vérité. Et la vérité, c’est que si vous n’avez commis nul crime il n’en va pas de même pour Craon. Pourquoi le roi de France a-t-il voulu que Lord Henry conduise l’ambassade anglaise en France ?
    — Henry a beaucoup voyagé, répondit Sir William. C’était un érudit, un collectionneur d’objets d’art. On le connaissait bien

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