Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
moi ? s’étonna Thomas, encore plus perplexe.
    — Sur la famille Vexille. Il semble qu’un membre de
votre répugnante espèce ait combattu aux côtés du roi l’été dernier, et qu’à présent
il se soit soumis à l’Église. L’Inquisition aurait eu… (frère Germain fit une
courte pause, cherchant visiblement le bon mot)… quelques conversations avec
lui.
    — Avec Guy ?
    Thomas savait que Guy était son cousin, qu’il avait combattu
du côté français en Picardie, et surtout, qu’il avait tué son père dans sa
quête du Graal, mais il n’en savait guère plus.
    — Qui d’autre voulez-vous que ce soit ? Et
maintenant, dit-on, Guy Vexille est réconcilié avec l’Église, poursuivit le
moine en continuant à feuilleter le livre. Réconcilié avec l’Église,
vraiment ! Un loup peut-il se coucher avec des agneaux ? Qui a écrit
ceci ?
    — Mon père.
    — Ainsi, vous êtes le petit-fils de Hakalya !
constata frère Germain avec respect, puis il referma ses mains maigres sur le
livre. Merci de me l’avoir apporté.
    — Pouvez-vous me dire ce que signifient les passages en
hébreu ? demanda Thomas, déconcerté par les derniers mots du vieux moine.
    — Vous le dire ? Assurément, je puis vous le dire,
mais cela ne signifiera rien pour vous. Savez-vous qui était Hakalya ? Le
tirshatha vous est-il familier ? Certes non. Ce serait perdre son temps
que de vous répondre. Mais je vous remercie de m’avoir apporté ce livre.
    Il prit un morceau de parchemin, saisit sa plume et la
trempa dans l’encrier.
    — Vous remettrez cette missive au sacristain, et il
vous donnera une gratification. À présent, j’ai à faire.
    Il signa la missive et la tendit à son visiteur.
    Thomas, de son côté, tendit la main vers le livre.
    — Je ne puis le laisser ici, déclara-t-il.
    — Je ne puis le laisser ici ! Vous allez le
laisser ici, jeune homme ! Cette sorte de livre appartient à l’Église. De
plus, je dois en faire une copie.
    Frère Germain joignit les mains sur le livre et le recouvrit
de son corps en prononçant d’une voix sifflante :
    — Vous allez me le laisser !
    Thomas avait pris le frère Germain pour un ami, ou, du
moins, ne le considérait-il pas comme un ennemi, en dépit des mots durs qu’il
avait eus à propos de la félonie de messire Guillaume. Mais le moine avait
également dit que le livre devait être transporté à Paris et remis aux
dominicains. À présent, le jeune archer comprenait que Germain était allié avec
les hommes de l’Inquisition qui, de leur côté, avaient Guy Vexille avec eux. Et
il comprenait aussi que ces hommes effrayants recherchaient le Graal avec une
convoitise qu’il n’avait pas appréciée à sa juste valeur, et que leurs
recherches passaient par lui et par le livre. Ces hommes étaient ses ennemis,
et cela signifiait que frère Germain l’était également et qu’il avait commis
une terrible erreur en apportant le livre en ce lieu.
    En proie à une soudaine crainte, il tendit la main pour
reprendre son bien.
    — Il faut que je parte, déclara-t-il.
    Frère Germain s’arc-bouta sur l’ouvrage, mais ses bras
frêles ne pouvaient rivaliser avec ceux d’un archer. Néanmoins, il s’y
cramponna avec entêtement, menaçant de déchirer la fragile couverture de cuir.
    — Où irez-vous ensuite ? demanda-t-il, essayant de
tromper son visiteur par une fausse promesse. Si vous me le laissez, j’en ferai
une copie et je vous le ferai parvenir lorsque j’aurai fini.
    Thomas se dirigeait vers le nord, vers Dunkerque, aussi
indiqua-t-il la direction opposée.
    — Je me rends à La Roche-Derrien, mentit-il.
    — Une garnison anglaise ? protesta frère Germain
sans lâcher prise.
    Thomas lui administra une tape qui lui arracha un cri.
    — Vous ne pouvez l’emporter chez les Anglais !
n’en continua pas moins à protester le vieux moine.
    — Je l’emporte à La Roche-Derrien, martela Thomas en se
saisissant enfin de l’objet tant convoité.
    Il replia la fine couverture de cuir sur les pages, puis
sortit à demi l’épée de son fourreau, car les administrés de frère Germain
s’étaient glissés à bas de leurs tabourets et se montraient menaçants. Mais la
vue de la lame eut raison de leur courage et ils le laissèrent sortir sans
intervenir.
    Le portier, en proie à une nouvelle quinte, s’appuya contre
la voûte en essayant de reprendre son souffle, les joues ruisselantes de
larmes.
    — Au moins, ce

Weitere Kostenlose Bücher