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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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troupes anglaises. Mais quel genre de
troupe ? Il n’y avait pas d’armée anglaise dans les environs !
L’armée anglaise tout entière était en France, elle ne pouvait être ici !
Cela signifiait sans doute que les habitants de Durham avaient rompu la trêve,
et cette pensée emplit sir William d’une terrible colère. « Par le Christ,
se jura-t-il, il ne restera plus pierre sur pierre quand j’en aurai fini avec
la ville ! »
    Sur cette promesse de vengeance, il tira son bouclier d’un
coup sec pour se protéger et se dirigea vers les archers qui étaient alignés le
long d’une haie basse. Il fit une rapide estimation et s’aperçut qu’ils
n’étaient pas trop nombreux, cinquante tout au plus, alors que, de son côté, il
disposait de près de deux cents hommes à cheval. Aussi hurla-t-il l’ordre de
charger.
    Les épées furent dégainées.
    — Tuez ces bâtards ! brailla sir William.
Tuez-les !
    Plein d’une sainte colère, il laboura sauvagement les flancs
de sa monture à coups d’éperons, poussant les autres sur le côté dans sa hâte
de parvenir à la haie. Il savait que la charge serait contrée, qu’il perdrait
des hommes, mais dès qu’ils auraient franchi les buissons d’épines noires et
qu’ils seraient sur ces coquins, ils les trucideraient jusqu’au dernier.
    « Satanés archers ! » se dit-il. Il détestait
les archers. Il détestait particulièrement les archers anglais, et, par-dessus
tout, il détestait les félons, les briseurs de trêve comme les archers de
Durham.
    — Sus à l’ennemi ! Sus à l’ennemi !
beugla-t-il. Douglas ! Douglas !
    Il aimait à faire connaître à ses ennemis le nom de celui
qui les envoyait dans l’au-delà et s’apprêtait à forcer leurs femmes une fois
la besogne accomplie. Si la ville avait brisé la trêve, il ne lui restait plus
qu’à implorer l’aide du ciel, car il s’en donnerait à cœur joie en saccageant,
en violant et en brûlant tout sur son passage. Il mettrait le feu aux maisons,
foulerait les cendres aux pieds et laisserait les os de ses habitants moisir
sous les intempéries. Des années durant, à la vue des pierres nues de la
cathédrale en ruine et des oiseaux nichant dans les tours vides du château, les
gens se rappelleraient que le chevalier de Liddesdale avait exercé là sa
vengeance.
    — Douglas ! Douglas ! glapissait-il en
sentant les flèches se planter dans son bouclier.
    Tout à coup, son cheval hennit, et il comprit qu’il avait dû
être touché, car il trébucha, puis s’écroula sur le côté, le poitrail percé de
flèches profondément enfoncées.
    Sir William sortit ses pieds des étriers, entouré des
guerriers qui se lançaient à l’assaut en poussant des cris de défi. Il se
dégagea de sa selle. Son cheval hennissait de douleur, mais lui-même était
indemne, sans une égratignure. Il se releva, attrapa son épée qu’il avait
lâchée en tombant, et courut pour rattraper ses cavaliers. L’un d’eux avait une
flèche plantée dans le genou. Un cheval s’écroula, les yeux blancs, les lèvres
retroussées, le sang coulant à flots de ses blessures. Les premiers cavaliers
étaient déjà à la haie. Découvrant une brèche, certains s’y engouffrèrent. Sir
William vit que ces maudits archers anglais étaient en train de s’enfuir.
« Vils bâtards, fils de catins, couards, pourris de bâtards
d’Anglais ! » les invectiva-t-il mentalement.
    Puis une nouvelle volée de flèches vint siffler à ses
oreilles sur sa gauche et un homme tomba de son cheval, un trait planté dans la
tête. Le brouillard se leva suffisamment pour révéler que les archers, loin de
s’enfuir, avaient rejoint une grosse masse d’hommes d’armes qui avaient mis
pied à terre. Les cordes des arcs se remirent à vibrer. Un cheval se cabra de
douleur, une flèche plantée dans le ventre. Un homme tituba, fut frappé une
deuxième fois, et tomba à la renverse dans un cliquetis de mailles.
    « Doux Jésus, se dit sir William, mais c’est une armée
entière qui est là ! Par le diable, c’est une armée entière ! »
    — En arrière ! En arrière ! glapit-il. Vite !
En arrière !
    Il hurla jusqu’à ce qu’il n’eût plus de voix. Une nouvelle
flèche vint se planter dans son bouclier, traversant le bois recouvert de cuir.
Dans sa rage, il tapa dessus et brisa la tige de hêtre.
    — Mon oncle ! Mon oncle ! appela une voix.
    Robbie Douglas, l’un de ses huit neveux, lui

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