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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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animal
mythologique, à griffes, à cornes, à défenses et à écailles, qui était le
blason des Vexille, la famille de son père. L’éalé tenait une coupe, dont on
avait dit à Thomas que c’était le Graal. Toujours le Graal. Ce Graal ne cessait
de lui faire signe, de le narguer, de changer le cours de sa vie, sans jamais
apparaître, sauf dans un rêve de feu. C’était un mystère, tout comme la famille
de Thomas était un mystère. Mais peut-être le frère Collimore pourrait-il jeter
une lumière dessus.
    C’était cette recherche qui avait poussé Thomas jusque dans
le nord. Peut-être n’apprendrait-il rien sur le Graal, mais il espérait en
apprendre plus long sur sa famille et cela, au moins, donnait un sens à son
voyage.
    — Quelle route prenons-nous ? demanda son
compagnon.
    — Dieu seul le sait, répondit Thomas car le brouillard
cachait tout.
    — Les cloches semblaient venir de là, proposa le père
Hobbe en désignant un point au nord-est.
    Le bon père était énergique, plein d’enthousiasme, et
faisait naïvement confiance au sens de l’orientation de Thomas, qui, en
réalité, ignorait où ils se trouvaient.
    Un peu plus tôt, la route s’était divisée en fourche et il
avait pris au hasard le chemin qui partait sur la gauche et qui s’était rétréci
au point de se réduire à une trace dans l’herbe. Des champignons poussaient
dans le pré humide et chargé de rosée, faisant déraper la jument qui grimpait
avec difficulté. La monture de Thomas transportait leur maigre bagage. Dans
l’un des sacs suspendus au pommeau de la selle se trouvait une lettre de
l’évêque de Durham adressée à John Fossor, le prieur de Durham.
    La lettre commençait par : « Très cher frère en
Jésus-Christ », et se poursuivait par des instructions demandant à Fossor
de permettre à Thomas de Hookton et à ses compagnons d’interroger le frère
Collimore sur le père Ralph Vexille « dont vous ne vous souviendrez plus,
car il fut gardé au sein de votre maison avant votre arrivée à Durham, et avant
même que je porte la mitre, mais il y aura bien quelqu’un qui aura eu vent de
lui. Frère Collimore, s’il plaît à Dieu qu’il vive encore, l’aura certainement
connu et aura eu connaissance du grand trésor qu’il cachait. Nous vous faisons
cette requête au nom du roi et au service de Dieu tout-puissant qui a béni
notre bras dans la présente tentative. »
    — Qu’est-ce que c’est ? demanda Eléonore en
désignant la colline, où une faible lueur rougeâtre teintait le brouillard.
    — Qu’y a-t-il ? interrogea le père Hobbe, qui ne
parlait pas français.
    Pour toute réponse, Thomas leva la main pour lui imposer
silence.
    Il sentait une odeur de brûlé et voyait trembler des
flammes, mais n’entendait pas de voix. Il décrocha son arc de la selle et le
banda. Il sortit une flèche du sac puis, en faisant signe à ses compagnons de
rester où ils étaient, remonta le sentier et s’abrita derrière une haie où des
alouettes et des passereaux voletaient parmi les feuilles d’automne.
    Les flammes crépitaient, ce qui signifiait que le feu venait
de prendre. Il se rapprocha à pas de loup, l’arc à demi tendu, et distingua,
groupées autour d’un carrefour, trois ou quatre maisons dont les poutres et le
chaume brûlaient en projetant des étincelles dans la grisaille environnante.
L’incendie était récent, mais il n’y avait personne en vue : pas
d’ennemis, pas d’hommes en cotte de mailles. Il fit signe d’avancer à Eléonore
et au père Hobbe. Soudain, recouvrant le crépitement des flammes, on entendit crier.
Ce cri venait de loin, à moins qu’il ne fût assourdi par le brouillard.
    Thomas essayait de percer des yeux la fumée, le brouillard
et les flammes qui dansaient, lorsqu’il vit apparaître deux hommes en cotte de
mailles, montés tous deux sur des étalons noirs. Les cavaliers portaient des
chapeaux noirs, des bottes noires et des épées à fourreau noir, et ils
escortaient deux hommes à pied. L’un d’eux était un prêtre au visage en sang,
un dominicain, à en juger par son froc blanc et noir, tandis que l’autre, dont
le visage étroit et intelligent était encadré par de longs cheveux noirs, était
en cotte de mailles. Ils marchaient tous deux à la suite des cavaliers à
travers le brouillard mêlé de fumée. Arrivé au carrefour, le prêtre
s’agenouilla et fit le signe de la croix.
    Le cavalier de tête parut irrité

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