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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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eux dans une fuite éperdue lorsque surgit du brouillard un groupe de
cavaliers en cotte de mailles.
    Sous les yeux du trio horrifié, les étalons furent bridés et
forcés de ralentir l’allure afin de permettre à leurs cavaliers de viser leurs
victimes, puis ils furent éperonnés pour l’estoc final. Eléonore poussa un cri
à la perspective du carnage. Les lourdes épées s’abattirent. Les Écossais en
déroute s’éparpillèrent dans toutes les directions, hormis quelques-uns qui se
mirent à genoux en levant les mains en signe de reddition.
    Un fuyard bondit sur le côté, évitant un cavalier, et se
précipita vers la haie mais, à la vue de Thomas et de son arc, fit demi-tour,
pour croiser la route d’un nouveau cavalier qui brandit sa lourde épée devant
sa face. L’Écossais tomba à genoux, la bouche ouverte comme pour crier, mais
aucun son n’en sortit, seul du sang jaillit entre les doigts qu’il avait posés
sur son nez et ses yeux. Le cavalier, qui ne portait ni écu ni heaume, se
retourna et se pencha pour abattre son épée dans la nuque de sa victime, qu’il
acheva aussi naturellement que l’on achevait une vache d’un coup de hache.
    Cette comparaison surgie dans l’esprit de Thomas était tout
à fait appropriée, car le jeune archer vit alors que les armes qu’il arborait
sur son jupon, une tunique qui recouvrait à demi sa cotte de mailles, avaient
pour emblème une vache brune. Son jupon était déchiré, maculé de sang, et la
vache de ses armoiries tellement passée que Thomas crut tout d’abord qu’il
s’agissait d’un taureau. Sa besogne accomplie, le cavalier se tourna vers lui,
leva son épée dégouttante de sang dans un geste de menace. Mais la vue de l’arc
et du cheval l’arrêta.
    — Anglais ?
    — Et fier de l’être ! répondit le père Hobbe à la
place de son ami.
    Un deuxième cavalier, portant, lui, un jupon blanc sur
lequel se détachaient trois corbeaux noirs artistement brodés, vint rejoindre
le premier, tandis que l’on poussait trois prisonniers vers eux.
    — Comment diable avez-vous fait pour arriver si loin en
avant ? demanda le nouveau venu à Thomas.
    — En avant ?
    — Oui, en avant des nôtres.
    — Nous sommes venus à pied de France, répondit Thomas.
Ou du moins de Londres.
    — De Southampton ! rectifia le père Hobbe, dans un
souci de précision hors de propos en ce lieu empestant la fumée, à deux pas
d’un Écossais qui se tordait dans les affres de l’agonie.
    — De France ?
    Le premier cavalier, un personnage aux cheveux emmêlés, au
visage brunâtre, affligé d’un accent si fort que Thomas eut du mal à le
comprendre, paraissait ne jamais avoir entendu parler de la France.
    — Vous étiez en France ? répéta-t-il.
    — Oui, avec le roi.
    — Maintenant, vous êtes avec nous ! proféra le
deuxième homme d’un ton menaçant.
    Puis, examinant Eléonore des pieds à la tête :
    — Cette ribaude, vous l’avez ramenée de France ?
    — Oui, répondit Thomas d’un ton bref.
    — Il ment, il ment ! s’écria une nouvelle voix.
    Un troisième cavalier se fraya un chemin jusqu’à eux.
C’était un homme dégingandé, d’une trentaine d’années, au visage rouge, à la
peau à vif comme s’il l’avait éliminée avec ses poils en rasant ses joues creuses
et sa longue mâchoire. Ses longs cheveux noirs étaient attachés dans son cou
avec un lacet de cuir. Son cheval, un rouan plein de cicatrices, était aussi
maigre que son maître et doté d’une paire d’yeux blancs sans cesse en
mouvement.
    — Je déteste les menteurs ! déclara l’homme en
dévisageant Thomas.
    Puis il se détourna et décocha un regard de mauvais augure
aux prisonniers, dont l’un portait le cœur rouge du chevalier de Liddesdale sur
son jupon.
    — Presque autant que je déteste ce maudit Douglas et
ses coquins, reprit-il.
    Le nouveau venu portait une tunique capitonnée au lieu d’un
haubert ou d’un collet de mailles. C’était le genre de protection des archers,
faute de mieux, mais cet homme était d’un rang bien supérieur, car il avait une
chaîne en or autour du cou, marque de distinction réservée aux gens de petite
noblesse et au-dessus. Un heaume à bassinet cabossé, aussi abîmé que le cheval,
pendait au pommeau de sa selle ; une épée entièrement gainée de cuir était
accrochée à son côté, tandis qu’un écu, sur lequel une hache noire était peinte
sur champ blanc, était passé à

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