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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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blancs.
    — Et c’est là tout ce que vous voulez ? Un peu
d’or et un refuge ?
    L’Épouvantail se leva. Il dut baisser la tête pour ne pas la
cogner contre les poutres basses du plafond.
    — Si vous me payez une fois, vous me paierez encore,
expliqua-t-il.
    — Peut-être, répondit le notaire évasivement.
    — Moi, je vous donne ce que vous voulez, et vous, vous
me payez.
    L’Anglais se dirigea vers la porte, puis s’arrêta, car Belas
l’avait rappelé.
    — Vous avez bien dit Thomas de Hookton ? demanda
ce dernier, avec un indéniable intérêt dans la voix.
    — Oui, Thomas de Hookton, confirma l’Épouvantail.
    — Merci, répondit le notaire en étudiant un parchemin
qu’il venait de dérouler, comme y cherchant le nom de Thomas. Et effectivement,
son doigt se posa à un endroit et il sourit.
    — Merci, répéta-t-il.
    Au grand étonnement de son visiteur, il sortit une petite
bourse d’un coffre jouxtant son bureau et la poussa vers celui-ci.
    — Pour cette nouvelle, sir Geoffrey, je vous remercie
vivement.
    Dehors, dans la cour, l’Épouvantail constata qu’il venait
d’être gratifié de dix livres d’or anglaises. Dix livres pour avoir mentionné
le nom de cet archer ? Il devait y avoir beaucoup d’autres choses à
apprendre sur les plans de ce Thomas de Hookton… Quoi qu’il en fût, il avait à
présent de l’or en poche, ce qui prouvait que sa visite au notaire avait été
profitable, sans compter la promesse de l’or à venir.
    Mais, par tous les diables, cette satanée pluie dégoulinait
toujours !
    Thomas avait convaincu Richard Totesham qu’il était inutile
d’adresser une nouvelle requête au roi, et qu’il valait mieux en appeler au
comte de Northampton, l’un des chefs de l’armée assiégeant Calais.
    Richard Totesham dicta une lettre qui rappelait à Sa
Seigneurie la grande victoire qu’elle avait remportée à La Roche-Derrien et
soulignait que cet exploit serait réduit à néant si la garnison n’était pas
renforcée.
    Will Skeat, de son côté, apposa une croix à côté de son nom
au bas d’une lettre qui affirmait de source sûre que Charles de Blois était en
train de rassembler une nouvelle et puissante armée à Rennes.
    « Maître Totesham, écrivait Thomas, qui envoie ses
humbles salutations à Votre Seigneurie, estime que l’armée de Charles compte
déjà un millier d’hommes d’armes, deux fois plus d’archers, ainsi que d’autres
soldats, tandis que dans notre garnison, nous disposons à peine d’une centaine
d’hommes en état de se battre. De son côté, votre parent, sir Thomas Dagworth,
qui est à une semaine de marche, ne peut lever plus de six ou sept cents
hommes. »
    Sir Thomas Dagworth, le commandant des troupes anglaises en
Bretagne, était marié à la sœur du duc de Northampton. Totesham espérait que
l’orgueil familial à lui seul persuaderait le comte d’éviter une défaite en
Bretagne. Si Northampton envoyait les archers de Skeat, uniquement les archers
et non les hommes d’armes, cela doublerait le nombre d’archers sur les murs de
La Roche-Derrien et donnerait à Totesham une chance de résister à un siège.
« Envoyez les archers, suppliait la lettre, avec leurs arcs, leurs
flèches, mais sans leurs chevaux, et Totesham les renverra à Calais dès que
Charles de Blois aura été repoussé. »
    — Il ne croira pas une chose pareille, grommela
Totesham, il se dira que je voudrai les garder, donc fais en sorte qu’il
comprenne que c’est une promesse solennelle. Dis-lui que je jure sur Notre-Dame
et sur saint Georges que les archers reviendront.
    La description de l’armée de Charles de Blois était bien
réelle. Des espions à la solde des Anglais rapportèrent qu’en vérité, Charles
faisait tout pour la faire connaître à ses ennemis, sachant que plus ils
auraient conscience d’être en nombre inférieur, plus leur foi en la victoire se
réduirait. Charles avait déjà rassemblé près de quatre mille hommes, dont le
nombre grossissait de semaine en semaine, et ses artificiers avaient loué neuf
grandes machines de guerre destinées à projeter des pierres sur les murs des
villes et forteresses anglaises de son duché. La Roche-Derrien serait attaquée
la première, et peu lui accordaient la chance de résister plus d’un mois.
    — Ce n’est pas vrai, j’espère, que tu nourris le
dessein de te rendre à Roncelet ? demanda Totesham à Thomas d’une voix
courroucée, lorsque la

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