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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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lettre fut écrite.
    — À Roncelet ? fit Thomas d’un ton innocent. Non,
pas à Roncelet, messire, à Rostrenen.
    Le commandant de la garnison considéra Thomas avec aversion.
    — Il n’y a rien à Rostrenen, jeta-t-il, glacial.
    — On m’a dit qu’il y avait de quoi trouver à manger,
mentit le jeune archer.
    — Tandis qu’on raconte que le fils de la comtesse
d’Armorique est détenu à Roncelet, poursuivit Totesham comme s’il n’avait rien
entendu.
    — Vraiment ?
    — Et si c’est pour pouvoir plonger ton épée dans
certain fourreau, je te recommande plutôt la maison close qui est derrière la
chantrerie de Saint-Brieuc, poursuivit Totesham, sans prêter la moindre
attention aux dénégations de Thomas.
    — Nous allons à Rostrenen, insista ce dernier.
    — Et aucun de mes hommes ne t’accompagnera, affirma
Totesham, faisant allusion à ceux qui touchaient ses gages.
    Mais il restait toujours les mercenaires.
    Messire Guillaume avait accepté de l’accompagner, bien que
doutant des perspectives de succès. Il avait acheté des chevaux pour lui-même
et ses deux hommes d’armes, mais il les jugeait de piètre qualité.
    — Si nous sommes poursuivis, nous serons battus à plate
couture. Donc il faut emmener suffisamment de soldats pour pouvoir se battre
correctement.
    Le premier mouvement du jeune archer avait été de se lancer
dans l’expédition avec quelques hommes seulement, mais si ces quelques hommes
devaient avoir de mauvaises montures, l’entreprise était vouée à l’échec. Il
fallait donc voir plus grand.
    — Et d’ailleurs, pourquoi y vas-tu ? demanda
messire Guillaume. Uniquement pour pouvoir relever les jupes de cette
veuve ?
    — C’est parce que je lui ai fait une promesse, répondit
Thomas, ce qui était la vérité, même si la raison donnée par le gentilhomme
était la plus vraie. Et parce que je veux faire savoir à nos ennemis que nous
sommes ici.
    — Tu veux parler du dominicain ? Il le sait déjà.
    — Vous pensez ?
    — Frère Germain le lui aura dit, affirma messire
Guillaume, et dans ce cas, je pense que ton chien du Seigneur est déjà à
Rennes. N’aie crainte, il viendra en son temps.
    — Si je pars pour Roncelet, reprit Thomas, ils
entendront parler de moi. Et ainsi, je suis sûr qu’ils viendront.
    À la Chandeleur, il sut qu’il pouvait compter sur Robbie,
sur messire Guillaume et ses deux hommes d’armes, ainsi que sur sept autres,
attirés par les rumeurs à propos des richesses de Roncelet ou par la
perspective de la bonne opinion de Jeannette. Robbie, qui piaffait
d’impatience, était prêt à se mettre en selle immédiatement, mais Will Skeat,
de même que messire Guillaume, conseillèrent à Thomas d’élargir ses troupes.
    — Nous ne sommes pas au nord de l’Angleterre ici,
l’avertit Skeat, on ne peut pas courir vers la frontière. Tu te feras
rattraper, Tom, et il te faudra une douzaine de bons soldats pour bloquer les
boucliers et casser les têtes. Je crois que je devrais venir avec toi.
    — Non, répondit hâtivement Thomas.
    Skeat avait ses moments de lucidité, mais on ne pouvait se
fier à lui.
    La plupart des soldats sollicités déclinèrent l’invitation :
la tour de Roncelet était située trop loin, ou le seigneur de Roncelet était
trop puissant et les chances de réussite trop faibles. Certains craignaient
Totesham qui, de peur de perdre un membre de sa garnison, avait décrété
qu’aucune sortie ne devait avoir lieu à plus d’une journée de cheval de la
ville. Son décret signifiait que les possibilités de pillage étaient réduites.
Aussi, seuls les mercenaires les plus pauvres acceptèrent-ils d’accompagner
Thomas, dans l’espoir de glaner quelque bien qu’ils pourraient vendre.
    — Douze hommes, c’est amplement suffisant ! le
pressa Robbie. Doux Jésus, je sais ce que je dis, j’ai fait assez d’expéditions
en Angleterre ! Avec mon frère, nous avons pris tout un troupeau
appartenant à lord Percy avec seulement trois hommes, et Percy nous a fait
rechercher par la moitié du pays. Suffit d’entrer vite, de ressortir encore
plus vite, et le tour est joué. Douze hommes, c’est assez !
    Thomas fut près d’être convaincu par le fervent plaidoyer de
l’Écossais, mais il craignait tout de même que la partie soit trop inégale, et
les chevaux en trop mauvaise condition pour leur permettre d’entrer vite et de
ressortir encore plus vite.
    — Non, il me faut plus de

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