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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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fois.
    — Misérable ver ! jeta-t-elle, avant de s’éloigner
sous les applaudissements.
    — Un ver ? Qu’est-ce que c’est ? se renseigna
Robbie.
    Thomas lui traduisit le mot, puis sourit à Jeannette.
    — Bravo, madame.
    — Je m’apprêtais à lui donner un bon coup de pied dans
les couilles, dit-elle, mais je me suis rappelé à temps qu’il portait une
armure.
    Thomas éclata de rire.
    Richard Totesham ordonna à une demi-douzaine d’hommes
d’armes d’escorter Charles jusqu’à La Roche-Derrien. À défaut d’avoir capturé
le roi de France, il avait fait un prisonnier de prix. Charles de Blois allait
rejoindre le roi d’Écosse parmi les captifs aux mains des Anglais, et les deux
hommes allaient devoir rassembler une fortune s’ils voulaient être rachetés.
    — Ce n’est pas terminé ! cria Totesham à la masse
de ceux qui les suivaient en s’esclaffant et en savourant leur triomphe.
Partez ! Achevez votre besogne !
    — Les chevaux ! cria sir Thomas Dagworth. Prenez
leurs chevaux !
    La bataille du campement de Charles était remportée, mais
pas terminée. L’assaut venu de la ville avait fait l’effet d’une tempête et
avait frappé au cœur de la ligne de bataille si soigneusement préparée par le
duc. Le restant de ses troupes était à présent scindé en plusieurs petits
groupes. Beaucoup étaient déjà morts, d’autres s’enfuyaient dans l’obscurité.
    — Archers ! s’éleva une voix. Archers ! À
moi !
    Des douzaines d’archers se précipitèrent à l’arrière du
campement, où les Français et les Bretons en fuite couraient pour rejoindre les
autres forts. Les arcs firent tomber les fuyards comme des mouches.
    — Trucidez-les ! hurla Totesham.
Trucidez-les !
    Un semblant d’organisation avait émergé au milieu de tout ce
désordre. La garnison et les vaillants habitants de La Roche-Derrien, auxquels
s’étaient ajoutés les rescapés des troupes de sir Thomas Dagworth, étaient
partis en chasse à travers le campement en flammes pour en sortir d’éventuels
rescapés et les amener aux archers qui attendaient leurs proies. Cependant, la
patience des archers était mise à rude épreuve, non pas parce que l’ennemi
opposait une résistance, mais parce que leurs pourvoyeurs s’arrêtaient
constamment pour se livrer aux joies du pillage dans les tentes et les abris.
Les femmes et les enfants étaient extraits de leurs refuges et leurs hommes,
exterminés. Des prisonniers dont ils auraient pu tirer une forte rançon furent
ainsi massacrés dans la confusion et l’obscurité. Ce fut le sort réservé au
vicomte de Rohan, ainsi qu’aux seigneurs de Laval et de Châteaubriant, de Dinan
et de Redon.
    Une faible lumière grise commença à poindre à l’est,
annonçant l’aube, tandis que le camp ravagé résonnait sous les plaintes et les
gémissements.
    — On termine la besogne ? demanda Richard Totesham
à sir Thomas Dagworth, qu’il venait enfin de dénicher.
    Les deux hommes étaient montés sur les remparts du
campement, d’où ils scrutaient le fort sud de l’ennemi.
    — On ne peut pas les laisser là-bas, répondit sir
Thomas.
    Puis il tendit la main à son interlocuteur.
    — Merci, Dick, ajouta-t-il.
    — D’avoir fait ce que je devais faire ? répondit
Totesham, embarrassé. Bien, allons donc déloger ces bâtards des autres
campements !
     
    Charles de Blois avait dit et répété à ses hommes qu’un
archer ne pouvait pas tirer sur quelqu’un qu’il ne voyait pas, et c’était vrai.
Mais ceux du camp sud, qui formaient l’une des deux divisions les plus
importantes de l’armée de Charles, s’étaient agglutinés au sommet de leur
rempart extérieur pour tenter de voir ce qui se passait dans le camp est autour
du moulin. Ils avaient allumé des feux pour éclairer leurs arbalétriers, et ces
feux, à présent, dessinaient leurs silhouettes. Les archers anglais ne
pouvaient manquer une telle cible. Ces archers, cachés dans l’ombre des longues
fortifications de terre, prirent position sur le terrain nettoyé qui séparait
les campements, et leurs flèches se mirent à strier la nuit. Les arbalétriers
tentèrent de riposter, mais ils offraient des cibles extrêmement faciles car
peu d’entre eux possédaient une cotte de mailles.
    Au son d’une clameur assourdissante, les hommes d’armes
anglais chargèrent par-dessus les défenses et la tuerie reprit. Les gens de La
Roche-Derrien, alléchés par les

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