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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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de sa robe.
    Robbie mit le cap sur la porte.
    — Mon père pense que l’enfer est rempli de prêtres,
dit-il.
    — Et il y en a un de plus en route, conclut Thomas.
    Il ramassa son arc, et les deux jeunes gens retrouvèrent le
champ de bataille où les hurlements et les flèches lacéraient la nuit.
L’incendie avait pris une telle ampleur qu’il faisait clair comme en plein
jour. À la lueur rougeoyante des flammes, Thomas aperçut un arbalétrier à
genoux entre deux chevaux affolés attachés à un piquet. L’arbalète était
pointée sur la colline où tant d’Anglais se battaient. Thomas posa une flèche
sur la corde, arma et, à l’ultime seconde, au moment où il allait transpercer
la colonne vertébrale de l’arbalétrier, reconnut le dessin bleu et blanc du
jupon et dévia son arme, de sorte que sa flèche alla frapper l’arbalète, qui
tomba des mains de Jeannette.
    — Tu vas te faire tuer ! l’admonesta-t-il d’un ton
furieux.
    — C’est Charles ! protesta-t-elle, non moins
furieuse, en montrant la colline.
    — Les arbalétriers sont tous avec l’ennemi !
poursuivit-il. Tu veux être abattue par un archer ?
    Il attrapa son arme par la manivelle et la poussa dans
l’obscurité.
    — Et que diable fais-tu ici ?
    — Je suis venu pour le tuer ! déclara-t-elle en
désignant le duc qui, avec ses fidèles, était en train de repousser un assaut
acharné.
    Il était entouré de huit chevaliers qui se battaient avec
l’énergie du désespoir, même si le combat était inégal et si tous étaient
blessés.
    Thomas entraîna Jeannette sur la pente, juste à temps pour
voir un homme d’armes anglais de haute taille attaquer Charles, qui para le
coup avec son écu et plongea son épée dans la cuisse de l’Anglais. Un autre le
chargea, mais un coup de hache le mit à terre, un troisième entraîna un
chevalier plus loin en s’acharnant sur son heaume à coups de cognée. La
personne de Charles était visiblement convoitée par un nombre impressionnant
d’Anglais qui tentaient de l’approcher en repoussant les armes de ses fidèles à
grands coups d’écu, tout en sabrant à tout-va et en taillant à coups de hache
de guerre.
    — Laissez-le ! cria une voix autoritaire.
Place ! Reculez ! Qu’il puisse se rendre !
    Les assaillants reculèrent de mauvaise grâce. Charles avait
levé sa visière, et on vit du sang sur son pâle visage et davantage encore sur
son épée. Un prêtre était à genoux à côté de lui.
    — Rendez-vous ! cria quelqu’un au duc, qui sembla
comprendre, car il secoua impulsivement la tête dans un geste de refus.
    Thomas posa alors une flèche sur sa corde, arma et pointa
son arc vers la tête de Charles. Ce dernier vit la menace et hésita.
    — Rendez-vous ! cria quelqu’un d’autre.
    — Seulement à un homme de rang supérieur ! cria
Charles en français.
    — Y a-t-il un homme de rang supérieur par ici ?
cria Thomas d’abord en anglais, puis en français.
    Un homme d’armes de Charles s’écroula lentement, tombant
d’abord à genoux, puis sur le ventre, dans un grand cliquetis d’armure.
    Un chevalier sortit des rangs anglais. C’était un Breton,
l’un des seconds de Totesham, et il déclina son nom afin de prouver à Charles
qu’il était de noble extraction. Puis il tendit la main et Charles de Blois,
neveu du roi de France et prétendant au duché de Bretagne, s’avança d’un pas
mal assuré et tendit son épée.
    Une immense clameur s’éleva, puis les hommes de la colline
s’écartèrent pour laisser passer le duc et celui qui avait accepté sa
reddition. Charles, qui s’attendait à se voir rendre son épée, parut surpris
que le Breton n’en fasse rien.
    Le duc descendit donc la colline d’une démarche raide,
ignorant les Anglais et leurs manifestations de triomphe. Soudain, un guerrier
aux cheveux noirs lui barra la route.
    C’était Jeannette.
    — Tu me reconnais ? demanda-t-elle.
    Charles la toisa de haut en bas, puis sursauta en
reconnaissant les armoiries de son jupon. Il vit alors la colère qui emplissait
ses yeux et eut un mouvement de recul. Il ne dit rien.
    Jeannette sourit.
    — Violeur ! prononça-t-elle en crachant par
l’ouverture de sa visière.
    Le duc tourna vivement la tête, mais trop tard, et Jeannette
lui envoya un nouveau crachat à la figure. Le duc, bien que frémissant de rage
devant cet affront, ne bougea pas.
    Jeannette, incapable d’une telle maîtrise, cracha une
troisième

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