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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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illégitime.
    — Je t’épouserai, je te le promets. Après la bataille,
nous nous marierons à Durham. À la cathédrale, tu veux ? Nous pourrons
nous marier à la cathédrale, répéta-t-il en souriant.
    Cette promesse la remplit d’aise, mais Elénonore, trop
furieuse pour montrer son plaisir, répondit d’un ton sec :
    — C’est dès maintenant que nous devrions aller à la
cathédrale. Au moins, nous y serions en sécurité. Nous devrions aller prier
devant le maître-autel.
    — Rien ne t’empêche d’entrer en ville de ton côté.
Laisse-moi me battre contre les ennemis de mon roi, et toi, entre en ville avec
le père Hobbe, essaie de retrouver le vieux moine et allez le voir tous les
deux. Après, tu pourras aller à la cathédrale et m’attendre là-bas.
    Il détacha l’un des sacs attachés sur le dos de sa monture,
en sortit son haubergeon et le passa par-dessus sa tête. Le cuir raide et froid
sentait le moisi. Il introduisit ses mains dans les manches avec peine, puis
attacha sa ceinture à sa taille et passa son épée à son flanc droit.
    — Va en ville, répéta-t-il, et va parler au moine.
    Eléonore, en larmes, gémit :
    — Tu vas mourir, je l’ai vu en rêve !
    — Mais je ne peux pas aller me réfugier en ville !
protesta le père Hobbe.
    — Vous êtes un prêtre, le rembarra Thomas, pas un
soldat ! Emmenez Eléonore à Durham. Trouvez frère Collimore et parlez-lui.
    Même si le prieur lui avait demandé d’attendre, il lui
semblait soudain urgent d’envoyer le père Hobbe auprès du vieux moine avant que
sa mémoire ne lui fasse défaut.
    — Allez-y tous les deux, reprit-il, vous savez ce qu’il
faut lui demander. Et moi, je vous retrouverai ce soir, à la cathédrale.
    Il prit sa salade, équipée d’un large rebord pour dévier les
coups d’épée frappés vers le bas, et l’attacha sur sa tête.
    Il était en colère contre Eléonore, car il sentait qu’elle
disait vrai. La bataille imminente ne le concernait pas, hormis le fait que se
battre, c’était son métier et l’Angleterre, son pays.
    — Je ne vais pas mourir, répéta-t-il à la jeune femme
avec une obstination irrationnelle, et tu me retrouveras ce soir.
    Il remit les rênes du cheval au père Hobbe.
    — Veillez bien sur Eléonore, lui recommanda-t-il.
L’Épouvantail ne prendra aucun risque à l’intérieur du monastère, ni dans la
cathédrale.
    Il avait envie de donner un baiser d’adieu à sa compagne,
mais elle était furieuse contre lui, et il était furieux contre elle ;
aussi prit-il son arc et son sac de flèches et tourna-t-il les talons.
    De son côté, elle ne dit rien non plus, car, comme lui, elle
était trop fière pour faire fi de leur querelle. De plus, elle savait qu’elle
était dans le vrai. Cette bataille avec les Écossais n’était pas l’affaire de
Thomas. La mission de Thomas était de retrouver le Graal.
    Le père Hobbe, pris entre deux feux, marchait sans mot dire.
Mais cela ne l’empêcha pas de remarquer qu’Eléonore se retourna plus d’une
fois, dans l’espoir évident de croiser le regard de Thomas ; hélas, tout
ce qu’elle vit, ce fut le dos de son amant qui montait le long du sentier, son
grand arc accroché en travers de son épaule.
    C’était un arc immense, qui dépassait la taille moyenne d’un
homme et dont la panse atteignait l’épaisseur du poignet d’un archer. Il était
en bois d’if. Thomas était presque sûr que c’était un if d’Italie, mais il ne
put jamais en avoir la certitude car le morceau de bois brut faisait partie de
la cargaison d’un navire naufragé. Il l’avait taillé en gardant de l’épaisseur
au milieu, et il avait étuvé les extrémités pour les incurver dans le sens
contraire à la courbe que prendrait l’arc lorsqu’il serait tendu. Ensuite, il
avait peint l’arc en noir en utilisant de la cire, de l’huile et de la suie,
puis avait placé à chaque extrémité un morceau de bois de cerf, avec une
encoche pour la corde de chanvre. Le bois avait été taillé de sorte que la
partie interne du ventre de l’arc, celle qui lui ferait face et serait
comprimée lorsqu’il tirerait sur la corde, soit le cœur du bois, qui était plus
dense, tandis qu’à l’extérieur se trouvait l’aubier, plus souple. Ainsi,
lorsqu’il relâcherait la corde, libérant du même coup la pression sur le cœur
du bois, la souplesse du jeune bois redonnerait à l’arc sa forme primitive.
Cette technique

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