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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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oriflamme au cœur rouge.
    — Douglas ! répéta-t-il.
    Lorsqu’il eut réuni un nombre de combattants suffisant, il
les mena vers la division centrale assiégée.
    — Nous allons nous battre ici, décréta-t-il.
    Il se fraya un chemin jusqu’au roi qui se battait à cheval
au sein du troisième rang, sous sa bannière hérissée de flèches. Il se battait également
visière levée. La moitié de son visage était obscurcie de sang.
    — Descendez votre visière ! brailla sir William.
    Le roi était en train de tenter de porter des coups de lance
de l’autre côté du muret de pierre, mais ses efforts étaient rendus inutiles
par la pression de la foule des combattants qui l’entouraient. Son surcot bleu
et jaune déchiré laissait paraître l’armure de métal qu’il portait en dessous.
Au moment où il se débarrassait d’une flèche qui, après l’avoir touché à
l’épaulière droite, avait rebondi sur l’armure, un nouveau projectile vint
déchirer l’oreille gauche de son étalon. Apercevant sir William, il sourit
comme s’il était en train de se livrer à une joute pour se distraire.
    — Descendez votre visière ! répéta sir William.
    Au même moment, il s’aperçut que le roi ne souriait pas,
mais qu’une partie de sa joue avait été arrachée et que le sang coulait
toujours de la plaie. Il s’écoulait par le bord inférieur de son heaume et
souillait son surcot en lambeaux.
    — Il faut panser votre joue ! hurla sir William
par-dessus le fracas de la bataille.
    Le roi éloigna du muret son cheval effrayé.
    — Que s’est-il passé sur le flanc droit ?
s’enquit-il d’une voix rendue indistincte par sa blessure.
    — Ils nous ont tués, répondit brièvement sir William,
en agitant involontairement sa longue épée, faisant tomber une pluie de gouttes
de sang. Ou plutôt, ils nous ont massacrés, gronda-t-il. Il y avait un fossé
dans le terrain, et nous avons été pris au piège.
    — Notre gauche est en train de vaincre ! Nous allons
enfoncer leurs lignes là-bas !
    La bouche du roi ne cessait de se remplir de sang, qu’il
recrachait au fur et à mesure, mais en dépit de l’abondance du flux, sa
blessure ne paraissait pas l’inquiéter outre mesure. Il avait été blessé au
tout début du combat, par une flèche qui, volant par-dessus les têtes, était
venue lui déchirer la joue avant de se planter dans la doublure de son heaume.
    — Nous allons les retenir ici, déclara-t-il.
    — John Randolph est mort, lui annonça sir William. Le
comte de Moray, ajouta-t-il en voyant que le roi n’avait pas compris ses
premiers mots.
    — Mort ?
    Le roi David accusa le coup. Il cilla, puis cracha du sang.
    — Il est mort ? Il n’est pas prisonnier ?
    Une nouvelle flèche frappa sa bannière, mais le roi oubliait
le danger. Se retournant, il regarda les oriflammes ennemies.
    — Nous ferons dire une prière sur sa tombe par
l’archevêque, et ensuite, ces chiens réciteront le bénédicité à notre souper.
    Apercevant un trou dans la première rangée écossaise, il
éperonna son cheval et s’y élança. Puis il fondit sur un défenseur anglais avec
sa lance. Le coup porté par le roi brisa l’épaule du soldat, dont la plaie
sanglante se mélangea avec les débris de la cotte de mailles déchirée.
    — Scélérats ! cracha le roi. À nous la
victoire ! cria-t-il à ses gens.
    Les hommes de Douglas se précipitèrent entre lui et le mur,
contre lequel ils se ruèrent telle une puissante vague. Mais l’ouvrage se
révéla trop solide et la vague se brisa dessus. Les épées et les haches
s’entrechoquaient par-dessus le chaperon. Les combattants des deux camps
poussaient les morts de côté afin de se frayer un passage jusqu’au lieu du
massacre.
    — Nous allons les retenir ici, ces bâtards, affirma le
roi à sir William, et attaquer leur droite.
    Mais sir William, dont l’oreille exercée savait interpréter
les bruits de la bataille, avait entendu du nouveau. Pendant quelques minutes,
il avait entendu des cris, des clameurs, des hurlements et des tambours, mais
il manquait un son, la musique jouée par la harpe du diable, les notes basses
des cordes d’arc. Or cette musique avait repris, et il savait que, au milieu de
tous ces morts ennemis, on ne comptait que peu d’archers. Et voilà qu’à présent
les arcs anglais se remettaient en action.
    — Vous voulez un conseil, Sire ?
    — Bien sûr.
    Le roi leva sur lui des yeux attentifs.

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