Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
été
réquisitionnés à l’autre bout du champ, mais il lui restait ses hommes d’armes.
    — Presse-toi, Beggar, cria-t-il, presse-toi ! Il y
a des prisonniers et du butin ! Cherche les gentilshommes et les
seigneurs, même s’il n’y a pas de gentilshommes en Écosse !
    Cette dernière observation, faite uniquement pour lui-même,
l’amusa tant qu’il éclata de rire. Plus il y pensa, plus sa plaisanterie lui
parut bonne, et son hilarité redoubla.
    — Des gentilshommes en Écosse ! répétait-t-il.
    Tout à coup, il s’aperçut qu’un jeune moine le dévisageait
d’un air inquiet. C’était l’un de ceux chargés par le prieur de distribuer de
la nourriture et de la bière aux troupes. Son rire mourut dans sa gorge.
Toisant le moine en écarquillant les yeux, il déroula sans bruit sa lanière de
cuir souple. Puis il lança son bras droit à la vitesse de l’éclair et la
cravache alla s’enrouler autour du cou du jeune moine.
    En tirant sur la lanière, il ordonna au religieux
terrorisé :
    — Viens par ici, mon garçon.
    Le moine trébucha et lâcha le pain et les pommes qu’il
portait. Il se retrouva à la hauteur de sir Geoffrey, qui se pencha sur lui, si
près qu’il sentit son haleine fétide.
    — Écoute-moi, stupide moinillon, siffla l’Épouvantail.
Si tu ne me dis pas la vérité, je te coupe la chose dont tu ne te sers que pour
pisser et je la donne à manger à mon cochon. Tu m’entends, mon garçon ?
    Le jeune moine, terrifié, se contenta de hocher la tête.
    Sir Geoffrey fit un nouveau tour de lanière autour de son
cou et tira brutalement dessus pour souligner ses paroles.
    — Un archer, un gars avec un arc noir… Il avait une lettre
pour votre prieur.
    — Oui, messire.
    — Et le prieur l’a lue ?
    — Oui, messire.
    — Et il t’a dit ce qu’il y avait dedans ?
    Le moine secoua instinctivement la tête, puis, voyant les
yeux de l’Épouvantail se mettre à luire de rage, il laissa échapper le premier
mot qu’il avait entendu lorsque la lettre avait été ouverte.
    —  Thésaurus , messire, c’est ce qu’il y a dedans, thésaurus.
    — Thésaurus ? répéta sir Geoffrey, butant
sur ce mot inconnu. Et dis-moi, misérable vermine mal décrottée, dis-moi, au
nom de mille vierges, qu’est-ce que c’est qu’un thésaurus ?
    —  Un trésor, messire. C’est du latin, messire. Thésaurus ,
messire, c’est le mot latin pour… (sa voix faiblit)… trésor, finit-il dans un
souffle.
    — Trésor, répéta sir Geoffrey d’un ton sec.
    Le jeune religieux, bien qu’à demi étranglé, fut saisi tout
à coup du besoin urgent de répéter les rumeurs qui avaient circulé parmi les
frères depuis que Thomas de Hookton avait rencontré le prieur.
    — C’est le roi qui l’a envoyé. Sa Majesté elle-même, et
monseigneur l’évêque aussi, de France, et ils cherchent un trésor, messire,
mais personne ne sait ce que c’est.
    — Le roi ?
    — Oui, messire, le roi lui-même. Il l’a envoyé,
messire. Lui-même.
    L’Épouvantail regarda le moine dans les yeux, n’y lut nulle
ruse, et dénoua donc la lanière.
    — Tu as fait tomber tes pommes, mon garçon.
    — Oui, messire, oui.
    — Donnes-en une à mon cheval.
    Il suivit des yeux les gestes du jeune moine qui
s’exécutait. Puis sa face se tordit dans une grimace de colère.
    — Enlève la saleté avant, vil crapaud !
Nettoie-la !
    Il haussa les épaules et tourna la tête vers le nord. Mais
il ne vit pas les Écossais survivants se hisser au sommet de la tranchée, pas
plus qu’il ne remarqua la fuite de son ennemi juré, sir William Douglas, le
responsable de sa ruine. Il ne vit rien de tout cela parce qu’il songeait au
trésor. À l’or. À des monceaux d’or. À son plus cher désir. Devant ses yeux
défilaient de l’or, des bijoux, des pièces, des armures et des femmes, et tout
ce qu’on pouvait souhaiter de plus beau.
     
    La division positionnée sur la gauche écossaise lutta avec
une telle sauvagerie et poussa la droite anglaise si loin qu’un grand vide se
créa entre le centre anglais, derrière son mur de pierre, et la division qui
battait en retraite sur sa droite. Cela signifiait que le flanc droit de la
division centrale était exposé, c’est-à-dire l’arrière du corps de bataille de
l’archevêque. Par bonheur, les archers accoururent à sa rescousse de tous
côtés.
    Ils créèrent ainsi une nouvelle ligne destinée à protéger le
flanc de

Weitere Kostenlose Bücher