L'archipel des hérétiques
inédite, qui n'était envisageable
que dans le cadre d'une république fédérale, telle que les Provinces-Unies. Il
y avait pourtant eu un antécédent, quelques années plus tôt, lors de la
tentative de créer un cartel de huit compagnies, pour le commerce en Guinée. Mais
les compagnies zélandaises préférèrent finalement conserver leur indépendance,
et cette tentative se solda par un échec. Israël, op. cit., pp. 61,
69-71 ; Dutch-Asiatic Shipping I, pp. 4-5. Le prix à acquitter pour
bénéficier de ce monopole et de l'appui de l'État était élevé ; la première
charte, qui resta vingt et un ans en vigueur, coûta à la VOC la somme de 25 000
florins. Elle fut renouvelée en 1623, pour une période équivalente, à titre
gracieux, en récompense de l'aide qu'avait apportée la Compagnie dans les
guerres contre l'Espagne. Toutefois, vers la fin du siècle, la VOC dut
débourser encore trois millions de florins pour obtenir un autre
renouvellement, portant sur une période de quarante ans (Glamann, op. cit., p. 6). Les marchandises que Jeronimus et ses collègues étaient chargés
d'acheter et de vendre se diversifièrent au fur et à mesure que la compagnie se
développait. Les épices demeurèrent le produit vedette du commerce des Indes,
mais au cours des années qui suivirent, la VOC diversifia ses activités et les
étendit au commerce du coton et des soies d'Inde et de Chine, des teintures, et
même du cuivre et de l'argent du Japon. Ces denrées étaient elles aussi sources
de gros bénéfices ; le coton, par exemple, se revendait en général de 80 à 100
% plus cher que ce qu'il avait coûté aux Indes, et on enregistrait parfois des
bénéfices allant jusqu'à 500 %.
14. Les Dix-sept Messieurs : Voir Dutch-Asiatic Shipping I, pp. 15-19.
15. Les épices : Glamann, op. cit., pp.
13, 16-24, 74-76, 91-93, 134 ; Vlekke, op. cit., pp. 57-61 ; Milton, op. cit., pp. 3, 18, 58, 80.
16. Les Hollandais aux Indes, 1602-1628 : Israël, op. cit., p. 73 ; Vlekke, op. cit., pp. 75-77.
17. «... Cette nation imbue d'elle-même...» : Cité par John Keay, The Honourable Company : A History of the English East
India Company (Londres : HarperCollins, 1993), p. 34.
18. « Les cités... fût-ce au roi d'Espagne
lui-même » : The Dutch Seaborne Empire, pp. 45-46. Les gouvernements des
pays d'Europe répliquaient avec tout autant d'arrogance. Des années plus tard,
un ambassadeur néerlandais risqua une remarque sur la liberté religieuse, à la
cour de Charles X de Suède. Le roi sortit une pièce d'or de sa poche et la mit
sous le nez du diplomate en déclarant : « Voilà votre religion » (en
français dans le texte - N.d. T.).
19. « ces boîtes à beurre... » : Cité par
Israël, op. cit., p. 105.
20. Jacob Poppen : Israël, The Dutch Republic ,
pp. 347-348.
21 .Le salaire des marchands : Dans la seconde
moitié du siècle, le salaire mensuel d'un subrécargue était en moyenne de
quatre-vingts ou cent florins, soit environ mille cent florins par an, ce qui
est nettement inférieur aux revenus moyens des négociants exerçant sur le sol
national. Les intendants adjoints gagnaient la moitié de cette somme, et les assistants
le quart. Sans la gratuité du gîte et du couvert, pendant leurs mois de
service, leurs salaires leur auraient à peine permis de vivre. C.R. Boxer, The Dutch Seaborne Empire 1600-1800 (Londres : Hutchinson, 1965), pp. 201,
300.
22. La vie et la famille de Francisco Pelsaert : On ignore l'identité du père de Francisco Pelsaert, mais sa mère, Barbara Van
Gan-derheyden, s'était mariée deux fois et avait eu trois enfants - Anna
Pelsaert, née vers 1588, Francisco et Oeyken, qui était de cinq ans plus jeune
que son frère et naquit donc vers 1600. Les enfants ont pris le nom de famille
du deuxième mari de Barbara, Dirick Pelsaert, qui était d'origine allemande. Il
venait d'Aix-la-Chapelle, mais son mariage avec Barbara fut de courte durée, et
les archives de l'époque attestent que ses trois enfants étaient des voorkinderen
- c'est-à-dire issus d'un précédent mariage, dont on
ne sait rien à ce jour. Le père de Barbara, Dirick Van Ganderheyden, qui éleva
Pelsaert, gagnait bien sa vie, en administrant les biens de riches veuves,
d'héritières, ou de monastères du sud de la Hollande. Il mourut en automne 1613
et fut enterré à Anvers, bien qu'il semble n'y avoir jamais vécu. Son cousin,
Han Van Ghinckel de Middel-burg, appuya la candidature de Pelsaert
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