L'archipel des hérétiques
een Koopman
ende Borger van Leyden, Varende van Haarlem nae Leyden (np [Amsterdam :
Willem Jansz], 1630).
55. Le cap de Bonne-Espérance : Lors de ces
escales les Anglais et les Hollandais laissaient des témoignages sous forme de
« pierres postales » - des pierres plates provenant du rivage, sur lesquelles
ils gravaient le nom de leur bateau et de leur capitaine, ainsi que la date de
leur arrivée. Ces pierres postales avaient une double fonction. D'abord, elles
indiquaient l'emplacement où l'équipage de chaque indiaman avait déposé
les papiers et les lettres destinés aux familles, enveloppés d'une toile cirée
pour les protéger de la pluie, jusqu'à ce qu'un navire appareillant pour la
métropole les trouve et les rapporte en Europe. Elles prouvaient aussi que le
bâtiment avait atteint la Taverne de l'Océan. La question avait son importance,
à une époque où nombre de navires disparaissaient sans laisser de trace.
Lorsqu'un navire sombrait dans l'océan Indien ou dans l'Atlantique, ces pierres
postales étaient parfois la seule trace qui subsistât de son passage. Cf. R.
Raven-Hart, Before van Riebeeck : Callers at South Africa from 1488-1652 (Le Cap : C. Struik, 1967), pp. 116, 207. Concernant la situation au Cap en
1629, les Hottentots et la faune locale, voir ibid., pp. 14-21, 23, 38,
95, 120, 122-124, 175 ; Bruijn et Gaastra, Ships, Sailors and Spices, p.
192 ; The Dutch Seaborne Empire 1600-1800, pp. 242-246. Pour les dates
d'arrivée et de départ de la flotte, voir Bruijn et al., Dutch-Asiatic
Shipping II, 60. A propos des activités de Pelsaert à terre, et de
l'ébriété du capitaine, voir la confession de Cornelisz, Journal de Pelsaert,
19 septembre 1629 [DB 161], ainsi que l'« exposé succinct des conditions,
raisons et motivations qui ont poussé Jeronimus Cornelissen, intendant adjoint,
à tuer les gens, avec ses multiples menées, et de la manière dont les choses se
sont passées, du début à la fin » de Pelsaert, Journal de Pelsaert, nd [DB
162-3]. (Dans la première référence, YAssendelft est mentionné comme
l'un des navires que visita Jacobsz, mais dans ce dernier document, le navire
en question devient le Sardam. Je pencherais pour la première version.)
Concernant la durée moyenne des escales au Cap dans les années 1620, voir
Bruijn et al., Dutch-Asiatic Shipping I, 69. L'autre navire du convoi du Batavia, le Klein David, armé par la chambre de Hoom, avait pour
destination Pulicat, en Inde. Il ne semble pas avoir fait escale dans la Baie
de la Table. Bruijn et al., Dutch-Asiatic Shipping II, 60-1.
56. Les remontrances faites à Jacobsz : D'après le journal de Pelsaert, le capitaine « s'excusa lui-même, d'une part de
s'être enivré, et de l'autre, de ne pas avoir soupçonné que l'on donnerait tant
d'importance à ce genre de chose ». « Exposé succinct », Journal de Pelsaert,
nd [DB 248].
57. « On peut savoir comment vous vous y prendriez
? » : Ibid. et confession de Jeronimus Cornelisz, Journal de Pelsaert, 19
septembre 1629 [DB 162],
4. terra australis incognita
Le journal de Pelsaert est la seule source dont nous
disposions, pour ce qui est de l'origine de la mutinerie du Batavia. Une
grande partie des informations furent obtenues sous la torture, et, vu les
répercussions négatives que la mutinerie pouvait avoir sur la carrière du commandeur , on peut regretter l'absence totale de toute corroboration.
L'exactitude des témoignages ainsi recueillis est très sujette à caution.
Néanmoins le récit que donne le journal des événements est globalement
cohérent, et parfois si monstrueux, qu'on imagine difficilement qu'il ait pu
être inventé de toutes pièces.
1. Les origines de la mutinerie : « Exposé
succinct des conditions, raisons et motivations qui ont poussé Jeronimus
Cornelisz, intendant adjoint, à tuer les gens... », Journal de Pelsaert, nd [DB
248-51]; interrogatoire de Jan Hendricxsz, Journal de Pelsaert, 17 septembre 1629
[DB 178].
2. Culpabilité d'Ariaen Jacobsz : Philippe
Godard, in The First and Last Voyage of the Batavia (Perth : Abrolhos
Publishing, nd c. 1993), pp. 81-85, a émis l'idée que Jacobsz était innocent du
crime de mutinerie, et que seuls Cornelisz et ses comparses étaient
responsables des événements du Batavia. Il est vrai que, malgré de
nombreux interrogatoires sous la torture, les autorités hollandaises durent
renoncer à arracher des aveux au capitaine et ne purent jamais établir qu'il
avait bien
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