L'archipel des hérétiques
Graeme
Henderson, Maritime Archaeology in Australia (Nedlands, WA : University
of Western Australia Press, 1986), pp. 20-21 ; J.A. Henderson, Phantoms of
the Tryall (Perth : St George Books, 1993), pp. 24-45, 76-92 ; Estensen,
pp. 140-141.
61. Problèmes de navigation : Le capitaine
d'un indiaman était responsable de la navigation, mais comme l'explique
un document de 1703, il était censé coopérer avec les autres navigateurs du
bord pour « calculer la latitude, relever la position du soleil, contrôler les
variations du compas, modifier la trajectoire, et tout ce qui concernait la
navigation ». C.R. Boxer, « The Dutch East India-men : their sailors,
navigators & life on board 1602-1795 », The Mariner's Mirror 49
(1963), p. 87.
Contrairement aux lignes de latitude qui restent
parallèles, les lignes de longitude posent un problème supplémentaire,
puisqu'elles se rapprochent au fur et à mesure que l'on s'éloigne de
l'équateur. En descendant loin vers le sud, aux limites des Quarantièmes
Rugissants, le Batavia franchissait les degrés de longitude bien plus
vite que s'il était resté davantage au nord. D'où une tendance à sous-estimer
la distance parcourue vers l'est, au sud de l'océan Indien.
Les navigateurs du Batavia devaient disposer de
quatre sortes de sablier - un sablier de quatre heures, pour mesurer la durée
des quarts, et des sabliers d'une heure, de trente minutes et de trente
secondes. Des calculs établis par la suite montrèrent que, pour mesurer
correctement la longitude, ce dernier type de sablier aurait dû compter
vingt-huit secondes au lieu de trente. Même s'il avait disposé de toutes les
informations qu'il lui fallait, Jacobsz se serait donc trompé de 7 % dans ses
calculs de longitude. À cette époque, la seule option réaliste consistait à
calculer la longitude en se fondant sur les variations de champ magnétique. Le savant hollandais Petrus Plancius (1552-1622) mit au point un système pour
« trouver l'est » en utilisant ce principe. Il publia un tableau de variations
à l'usage des marins, mais ses résultats n'étaient pas assez précis pour être
fiables.
62. Latitude : Pour calculer leur position,
les navigateurs d'un indiaman disposaient d'une variété d'instruments -
astrolabes, sextants, boussoles. Une liste de matériels de la VOC, datée de
1655, suggère que l'on embarquait une large gamme d'instruments, destinés au
capitaine et au chef timonier. On y relève entre autres trois astrolabes
circulaires, deux astrolabes semi-circulaires, une paire d 'astrolabes
catholicum (l'astrolabe « universel », utilisé pour résoudre les problèmes
de géométrie sphérique), une douzaine de compas, quatre équerres d'arpenteur,
quatre quadrants de Davis, ainsi qu'un assortiment de cartes et de manuels.
L'astrolabe, qui fut perfectionné par les Portugais, était
le plus rudimentaire des trois principaux outils de navigation. Il y en avait
au moins quatre sur le Batavia - ceux qui furent retrouvés sur le site
du naufrage - et Jacobsz dut en emporter un cinquième dans la chaloupe qui
devait l'emmener à Java. Jeremy Green, The Loss of the Veretiigde
Oostindische Compagnie Retourschip Batavia, Western Australia 1629 : an
Excavation Report and Catalogue of Artefacts (Oxford : British
Archaeological Reports, 1989), p. 83.
63. Le méridien d'origine hollandais : Playford, op. cit., p. 31. À l'époque, il était couramment admis que
c'était la montagne la plus haute du monde.
64. Log : Le système anglais, consistant à
utiliser un morceau de bois au bout d'une ligne, était nettement plus fiable.
En comptant les nœuds de la ligne, les Anglais évaluaient la distance parcourue
en un laps de temps donné, avec un meilleur degré de précision. Green, op.
cit., pp. 10-11.
65. «Rétrospectivement, on s'étonne même... » : Une des raisons de la suprématie de la navigation hollandaise était la supériorité
des cartes de la VOC. Les Hollandais collectaient toute l'information
disponible. A leur retour, les capitaines des vaisseaux étaient tenus de
remettre les journaux et les schémas qu'ils avaient établis aux cartographes
officiels de la Compagnie. Le premier cartographe fut engagé l'année même de la
création de la VOC. Boxer, op. cit., p. 87 ; The Dutch Seaborne
Empire, p. 164 ; W.F.J. Môrzer Bruyns, « Navigation of Dutch East India
Company Ships around the 1740s », The Mariner's Mirror 78 (1992), pp.
143-146.
66. Cartes : Les cartes
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