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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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vallées et les forêts sauvages. Mais maintenant, Robin était de retour à Sherwood. Gisborne en oublia son mal aux dents, car cette fois-ci le brigand était allé trop loin, en dérobant l’argent de la Couronne et en exécutant des officiers comme s’ils avaient été de vulgaires truands ! Aujourd’hui, tout allait changer. Gisborne harcèlerait le bandit jusque dans ses derniers retranchements, mais pas avec des chevaliers piétinant les fourrés à grand fracas. Non, ses verdiers et forestiers le forlanceraient {21} comme une biche ou un sanglier. Gisborne le capturerait, lui infligerait son châtiment, puis l’attacherait au pommeau de sa selle et le traînerait, nu, dans les rues de Nottingham pour que tous soient témoins de sa gloire à lui et de la déchéance du voleur.
    — Sir Guy ? Messire de Gisborne ?
    Il jeta un regard en biais à Mordred, le chef de ses rabatteurs, au visage sombre et fin, comme celui d’un elfe.
    — Êtes-vous satisfait, Messire ?
    — Je suis satisfait.
    Il fixa l’obscurité vert foncé devant lui. Il ne pouvait apercevoir le soleil, mais estima qu’il était midi passé. Ils avaient déjà obligé des bandes de hors-la-loi à s’enfoncer plus avant dans le sous-bois. Ses chasseurs, bien armés, formaient une ligne d’un mile de long, à sa droite et à sa gauche, et s’apprêtaient à refermer le piège suivant. Il les avait déployés en formation de « cornes de taureau » pour repousser devant eux tout ce que la forêt comptait de malandrins. Tôt ou tard, ils débusqueraient Robin des Bois et l’acculeraient à des marécages ou à un escarpement rocheux. Ou mieux encore : ils le traqueraient en rase campagne et les cavaliers refermeraient la nasse. Gisborne se balançait d’un pied sur l’autre en observant les halliers. Il avait dépensé jusqu’à son dernier penny dans cette aventure, mais le roi le dédommagerait de ses pertes et Branwood devrait faire amende honorable.
    — Messire ?
    Gisborne perçut l’angoisse dans la voix de Mordred.
    — Messire, nos lignes avancent trop vite.
    — Fort bien, comme cela les brigands n’auront pas le temps de se regrouper.
    — Sir Guy, de grâce ! Ils s’enfuient, certes, mais c’est peut-être pour nous faire tomber dans une embuscade.
    — Ridicule ! s’énerva Gisborne.
    Il affermit sa prise sur son épée :
    — Donne l’ordre d’avancer.
    — Messire...
    Il n’acheva pas sa phrase. Gisborne, furieux, venait de brandir un cor et de lancer trois coups stridents avant de s’élancer en avant, plié en deux.
    Ils parvinrent au bord d’une clairière. Mordred toucha le bras de Gisborne, mais ce dernier se dégagea d’un mouvement d’épaules. Le chevalier sentait le sang lui battre les tempes. Il parcourut à vive allure l’herbe mouchetée de soleil, Mordred et ses hommes bondissant à ses côtés. Soudain, une sonnerie de trompe éclata dans les profondeurs vertes de la forêt, tel un salut. Mordred et les forestiers s’arrêtèrent net. Pas Gisborne, qui continua. Une seconde sonnerie de trompe retentit, lugubre, et la mort fulgurante déferla sur la clairière en une pluie funeste et silencieuse de flèches grises, empennées de plumes d’oie. Mordred vit, sur sa droite et sa gauche, des hommes s’effondrer en se débattant et en crachant du sang, la poitrine et la gorge transpercées.
    — Sir Guy ! s’égosilla-t-il.
    Mais Gisborne menait toujours la charge. Une autre volée de flèches s’abattit sur la clairière qui résonnait de hurlements à présent. Des malheureux, agonisant, gisaient sur le sol, agités de soubresauts. De sombres taches rouges luisaient dans l’herbe verte. Mordred prit son cor et lança un signal strident. Ses troupes refluèrent pour se mettre à couvert. Mais Gisborne courait toujours sus à l’ennemi, écrasant les fougères de l’autre côté de la clairière, son épée tendue à bout de bras. Aucune flèche ne l’atteignit. Il y vit une preuve manifeste de la protection et de la bienveillance divines. Une silhouette masquée, coiffée d’un capuchon, surgit de derrière un arbre.
    — Bienvenue à Sherwood, Sir Guy !
    Gisborne se retourna, fou de colère. Il se précipita, l’épée à moitié levée, en couvrant d’injures celui qui le défiait depuis tant d’années. Mais il trébucha sur une racine et tomba de tout son long, lâchant son arme qui alla voltiger au loin. Il regarda la silhouette qui se penchait vers lui. Ses

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