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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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s’y résoudre ? Une mésange voleta dans un arbre proche et cela lui rappela les grands chênes et les ormes majestueux qui entouraient son manoir de Leighton. Une pensée soudaine le fit tressaillir. Et si Achitophel ne le poursuivait pas ? La tentative d’assassinat, à l’auberge, était peut-être l’oeuvre du hors-la-loi, décidé à le tuer comme il avait supprimé Sir Eustace Vechey ? Si tel était le cas, où se trouvait l’assassin ? À Nottingham ? À Londres ? Ou pire, au manoir de Leigthon, menaçant Maeve et sa maisonnée ? Devait-il, lui, Corbett, retourner chez lui ? Il éperonna son cheval.
    — Voilà qui amuserait fort Craon, s’exclama-t-il tout haut. Il ferait des gorges chaudes à la pensée d’un Corbett tourmenté au point d’abandonner une affaire en cours pour aller protéger sa famille !
    Dans son cabinet secret, dans la partie haute du Louvre, Philippe le Bel s’était agenouillé devant la statue de Saint Louis, son ancêtre canonisé, et priait pour la victoire de ses troupes en Flandre. Tous s’accordaient à reconnaître la beauté impassible du roi de France, dont la superbe chevelure blonde, caractéristique des Capétiens, encadrait un visage d’albâtre aux yeux pers déconcertants et aux lèvres exsangues.
    Le monarque était envahi par un sentiment mêlé d’excitation et d’anxiété. Les yeux clos, il évoquait ses troupes campées sur les frontières nord du pays : les escadrons de cavalerie lourde, les compagnies d’arbalétriers génois, les chevaliers suivis de leurs piétons, les bannières aux lys d’or sur fond d’azur et l’Oriflamme sacrée, l’étendard personnel du roi, que l’on conservait en temps normal derrière le maître-autel de Saint-Denis, mais qui, à présent, était repliée dans la tente du commandant de son armée. Au signal du monarque, l’Oriflamme serait brandie pour avertir les rebelles flamands que ses soldats ne feraient pas de quartier.
    Il prit une profonde inspiration. Ses espions, dans les villes flamandes, lui avaient transmis de bonnes nouvelles : dans chaque cité, les partisans du lys, les « Lileantistes », se tenaient prêts à ouvrir les portes à ses troupes. Son coeur était rempli d’allégresse. Ses adversaires flamands étaient sur des charbons ardents et envoyaient supplique sur supplique à Édouard d’Angleterre pour qu’il se portât à leur secours. Mais Édouard, lié par traité, ne le pouvait pas. Oh certes, il leur ferait peut-être parvenir de l’or en secret, mais à quoi cela servirait-il ? Les Flamands engageraient des mercenaires et achèteraient des armes chez les princes germaniques, mais où déploieraient-ils ces troupes ? Selon l’expression d’un de ses agents, les Flamands ressemblaient à « des lapins terrés dans leur garenne, ne sachant de quel côté va surgir le furet ». Philippe, lui, le savait. Ainsi que ses deux conseillers, assis à la table derrière lui : Guillaume de Nogaret, le brun, et Amaury de Craon, au visage blême terminé par une barbe rousse.
    Philippe le Bel se signa et se leva. Il entendit un faible cri dans la cour en contrebas et ouvrit la fenêtre ornée de verre coloré. Il observa un moment la scène qui se déroulait : on avait fixé contre la muraille une immense roue, sur laquelle était plaqué un homme, poings et pieds liés aux rayons par des courroies. Un bourreau tournait la roue pendant qu’un autre rompait les membres du malheureux et frappait son corps nu à grands coups d’une fine barre de fer. Le prisonnier revenait de temps en temps à lui et hurlait « Miséricorde » tandis que sa chair meurtrie tressaillait sous la douleur, mais la séance de torture continuait. Le roi remarqua les sentinelles, les grands mâtins près de l’estrade qui, excités par l’odeur du sang, aboyaient furieusement et les gestes calculés et précis du bourreau.
    — Depuis combien de temps cela dure-t-il ? demanda-t-il doucement par-dessus son épaule.
    — Depuis une semaine, Sire.
    Il referma la croisée avec un geste d’approbation. L’homme avait assez souffert.
    — S’il est encore vivant demain matin, pendez-le dans le petit verger près de la Chancellerie. Cela encouragera mes clercs à mieux protéger les secrets qui leur sont confiés.
    — Il est juste qu’il paie son erreur, énonça lentement Craon. Mais Corbett est en possession de ce message à présent. S’il le déchiffre...
    — Je suis d’accord, ajouta

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