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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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chercher du vin et, si possible, du pain dans la cuisine. Dis à cet ours mal léché de cuisinier que c’est pour l’émissaire du roi.
    Le messager s’éclipsa. Alors Corbett brandit les bras en signe d’exaspération et reprit :
    — Ranulf, ce hors-la-loi est une véritable énigme. Si un homme de l’envergure de Gisborne est incapable de le prendre au piège, quelles chances de réussite avons-nous ? D’autre part, le code n’est toujours pas déchiffré et le temps passe. Quand les troupes françaises auront envahi la Flandre, le roi réclamera notre présence à Londres. Oh, à propos !
    Corbett s’approcha de Ranulf :
    — On a tenté de m’empoisonner sur la route de Kirklees. As-tu dit à quiconque où j’allais ?
    Image même de l’innocence, Ranulf protesta, mains levées :
    — Dieu m’est témoin, mon maître, que je n’en ai même pas parlé à Maltote.
    — Eh bien ! On a essayé de me tuer. Soit le traître, soit...
    — Achitophel ?
    Corbett en tomba d’accord.
    Maltote revint, porteur d’un pichet de vin, de trois gobelets et d’un plat contenant des pains mollets et des tranches de jambon fumé. Ils prirent place autour de la table et Corbett partagea leur nourriture tout en écoutant Ranulf raconter ce qui s’était passé au château depuis son départ.
    — Et la belle Amisia ? l’interrompit-il. L’as-tu vue aujourd’hui ?
    — Non, répondit Ranulf en ricanant. Nous étions trop occupés, Maltote et moi, à soutirer leur solde aux gardes de Sir Peter !
    Tout en mâchonnant son pain, Corbett prêtait une oreille distraite au récit enjoué de Ranulf : certains des forestiers de Gisborne, venus au château après la mort de leur maître, s’étaient targués de battre facilement Maltote aux jeux de hasard et Ranulf s’était empressé de rectifier le tir grâce à ce qu’il appelait « ses dés miracles ».
    Corbett venait d’achever son repas et de sortir son écritoire lorsque des coups sourds ébranlèrent la porte.
    — Entrez ! cria-t-il.
    Un serviteur apparut sur le seuil, suivi d’un inconnu.
    — C’est Halfan ! s’exclama Ranulf. L’aubergiste du Coq sur la Barrique !
    Son sourire s’éteignit en voyant l’air lugubre du visiteur.
    — Il veut vous parler, expliqua le serviteur. Sir Peter m’a ordonné de l’amener ici.
    — Très bien, tu peux disposer ! lui enjoignit Ranulf. Halfan, qu’est-ce qui se passe ?
    Le nouveau venu attendit que la porte se fût refermée.
    — Messire, soupira-t-il, les yeux papillotant, j’apporte une bien mauvaise nouvelle.
    — Laquelle ? Serait-il arrivé quelque chose à Lady Amisia ?
    — Non, non ! La jeune dame n’a rien. C’est son frère, Rahere, le maître devin. On l’a trouvé assassiné ce matin dans une venelle près de mon établissement. Étranglé !
    — Quoi ?
    Ranulf s’affala sur un tabouret.
    — Des voleurs, probablement, poursuivit le tavernier. Il portait toujours une bourse bien remplie qui a disparu. On l’a dépouillé, aussi, de sa ceinture et de ses bottes. Ces pendards ont dû le suivre depuis la place du marché.
    Corbett observa le visage blême de Ranulf et lui remplit prestement son gobelet.
    — Et la jeune femme ? demanda-t-il.
    — Comme je vous l’ai dit, elle est saine et sauve. Mais folle de chagrin. Aussi ai-je fait venir un mire qui lui a donné du vin et des gouttes de valériane.
    Corbett se souvint de la corde d’arc qui avait étranglé Hecate, l’empoisonneuse.
    — Ranulf ! Maltote ! Venez ! s’écria-t-il en poussant presque l’aubergiste et ses deux serviteurs hors de la chambre.
    Ils dévalèrent l’escalier et, veillant soigneusement à ne pas se faire repérer par la garnison, ils se faufilèrent par la poterne de la haute-cour et gagnèrent la ville.
    Le silence régnait dans le Coq sur la Barrique. Le tavernier expliqua qu’il avait rempli son « devoir de chrétien » en déposant le cadavre dans l’un des communs pour l’enquête du coroner.
    — Dieu seul sait ce qui va advenir, marmonna-t-il. La dame a quasiment perdu la raison et tout ce que le coroner a trouvé à dire, c’est qu’il s’agit d’un meurtre commis par un ou plusieurs inconnus.
    Ils traversèrent une cour pavée et pénétrèrent dans une écurie aux senteurs agréables, fermée au loquet. Le tavernier alluma nerveusement les lampes à huile placées sur le mur et repoussa les sacs recouvrant le corps gisant sur de la paille

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