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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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affaire de hors-la-loi, chuchota-t-il. Mille remerciements à tous les deux ! À part le roi Philippe, ses généraux sur la frontière flamande et peut-être Messires Nogaret et Craon, nous sommes les seuls à savoir où vont frapper les troupes françaises ! Regardez, je vais vous expliquer.

CHAPITRE XI
    — Imaginons que nous jouions aux échecs et que nous soyons les blancs.
    Corbett sourit :
    — C’est la couleur préférée du roi Philippe : il se prend pour le Seigneur de la Lumière. Nous placerions les pièces de gauche à droite dans l’ordre suivant : Tour, Cavalier, Fou, Reine, Roi, Fou, Cavalier, Tour et, devant, nous mettrions les pions. Mais oublions les simples pions et le côté gauche de l’échiquier de la Tour à la Reine pour mieux nous concentrer sur les quatre pièces à droite, à savoir Roi, Fou, Cavalier et Tour.
    Corbett prit sa plume :
    — Inscrivons les lettres de l’alphabet au-dessus, comme cela.
    Il acheva le croquis.
    — Et maintenant le message : « Les trois rois vont à la tour des deux fous avec deux cavaliers. »
    — Messire, l’interrompit Ranulf, cela parle de cavaliers, de fous, de tours, pas de chevaliers, d’évêques et de châteaux.
    — Les Français appellent « cavaliers » nos « chevaliers », « tours » nos « châteaux » et, non sans raison peut-être, « fous » nos « évêques ».
    Corbett désigna l’échiquier de sa plume :

    — Les trois rois pourraient être n’importe quelles lettres dans la colonne au-dessus du roi. Même raisonnement pour les deux cavaliers, les deux fous et la tour.
    Il tapota le parchemin maculé :
    — Certaines de mes conclusions relèvent de la pure intuition, mais j’ai une carte de la frontière flamande, et en me servant de ce code, j’ai essayé de déterminer quelle cité correspondait au message.
    — Pourquoi n’avoir utilisé qu’une seule moitié de l’échiquier ? demanda Maltote tout à trac.
    — Rappelle-toi ! rétorqua Ranulf d’un ton agressif. Le maître devin avait soigneusement plié le document en deux. Continuez, Messire ! ajouta-t-il d’un air supérieur.
    — Un seul nom correspond au code de cet échiquier et résout l’énigme : COURTRAI.
    Corbett inscrivit soigneusement le nom.
    — Les trois rois sont les lettres A, I et U. Les deux cavaliers sont C et O, les fous sont la lettre R répétée et la tour le T.
    Le clerc déroula le parchemin patiné, sur lequel était tracée une carte rudimentaire de la frontière franco-flamande.
    — Courtrai s’avère un bon choix, concéda-t-il d’un air songeur, les Flamands ne doivent pas s’attendre à ce que le coup tombe là. Ce que le roi Philippe veut faire, c’est, par intimidation, acculer la cité à la reddition, puis laisser la nouvelle se répandre au fur et à mesure de l’avancée de son armée.
    — Autrement dit, enchaîna Ranulf, le roi de France n’a pas l’intention d’éparpiller ses troupes à travers le pays, mais d’attaquer cité après cité.
    Corbett reposa sa plume :
    — C’est aussi ce que je pense, murmura-t-il, et c’est ce que j’espère, car j’ai fait de mon mieux. Aucun autre lieu ne correspond à ce code.
    — Et maintenant ?
    — Allez en ville acheter des provisions : du vin, du pain, des fruits et du massepain. Cela devrait suffire.
    — Et vous, Messire ?
    Corbett entassa les parchemins sur la table.
    — Je vais rédiger le compte rendu de ce que j’ai appris ou vu depuis notre arrivée, de ce que je sais sur la mort de Sir Eustace et de ce que j’ai découvert sur le hors-la-loi.
    Il se frotta les yeux :
    — Je nourris certains soupçons, surtout après mon voyage à Kirklees, mais c’est encore trop vague et pas assez étayé par des preuves concrètes. Je veux, à présent, assembler les morceaux du puzzle. Si je n’y suis pas arrivé demain à cette heure-ci, nous retournerons à Londres. Dans le cas contraire...
    Il eut un geste résigné :
    — Mais chaque chose en son temps !
    Les deux serviteurs ne se firent pas prier pour sortir, mais, dans l’escalier, Ranulf demanda à son compagnon de l’attendre et revint vers son maître.
    — Messire ! s’exclama-t-il en refermant discrètement la porte.
    — Oui, Ranulf ? Je te croyais déjà parti.
    — Votre promesse, Messire ?
    Ranulf se dandinait d’une jambe sur l’autre, dansait presque.
    — Je veux dire : c’est vous qui avez décrypté le code !
    Cette réflexion

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