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L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Titel: L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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solide, qui possédait à l’évidence
une capacité d’endurance illimitée ». Ils lui ouvrirent le crâne à la scie
et suivirent la trajectoire de la balle de calibre .44 depuis son point d’entrée,
vers « le bas de l’os occipital, à droite de l’axe médian, jusqu’à la
jonction des sutures séparant l’os occipital, l’os pariétal et l’os temporal du
côté gauche de la tête ». D’après Catlett, « le cerveau était des
plus remarquables et dénotait la volonté, l’ardeur et la détermination
considérables du sujet. Il démontrait par ailleurs un entendement et un courage
grâce auxquels la plupart des hommes eussent accompli des merveilles ».
    Ils découvrirent deux cicatrices rondes dans
un rayon de moins de huit centimètres du sein droit du défunt, mais aussi – non
sans étonnement –, une fois la dissection effectuée, que celui-ci avait mené
une existence énergique sans le secours de son poumon droit. Ils relevèrent
également une blessure par balle à la jambe, une cicatrice à l’aine droite
laissée par un abcès vidé à la lancette, une fracture de l’astragale à l’intérieur
du pied gauche, un majeur gauche auquel il manquait deux centimètres et demi, une
tache de naissance marron au-dessus du coude droit. Après quoi ils recousirent
leurs incisions, nettoyèrent le cadavre et le rhabillèrent avec un soin si
grand que leur examen post mortem demeura secret pendant plus d’une
semaine.
    Le reste de la nuit fut calme.
    Le mardi matin, le
commissaire Henry Craig, le shérif James R. Timberlake, James Andrew « Dick »
Liddil et le marshal adjoint James Finley furent interrogés avec tact par un
coroner Heddens fatigué. Peu d’éléments inattendus transparurent. Timberlake
indiqua qu’il connaissait Jesse James depuis 1864 et qu’il avait identifié le
corps comme étant celui du criminel. (Chez Seidenfaden, ses mots avaient été :
« Jesse, ça fait longtemps que je te cours après. ») Il allégua que
si Bob n’avait pas tué Jesse le premier, celui-ci eût liquidé les Ford, que
Jesse n’avait posé ses revolvers en leur présence que pour endormir leur
vigilance. Il rappela à la Cour que Jesse James avait clairement annoncé son
intention d’assassiner le gouverneur Crittenden, Dick Liddil, ainsi qu’un ou
deux autres membres de la bande, « parce qu’ils se rendaient trop vite et
risquaient de le mettre en danger s’ils demeuraient en vie ».
    Bob « n’était pas assermenté, admit Henry
Craig, mais il a agi avec droiture, conformément à nos instructions, et a fait
tout ce qui était en son pouvoir pour nous aider » – hommage qui provoqua
des remous de désapprobation dans l’assistance, mais qui faisait une telle
différence pour l’avenir des Ford que Bob eut un sourire de gratitude et de
soulagement quand il entendit cela.
    Ce fut durant cette audience que Mrs Zerelda
Samuels débarqua à la gare de St Joseph, où elle fut accueillie par une
foule considérable qui l’attendait sur le quai. Elle se fraya un chemin à travers
la cohue, telle une reine amazone – avec son mètre quatre-vingts et ses cent
kilos, elle avait le gabarit le plus impressionnant de l’assemblée, mais sa
superbe la grandissait encore. Elle accepta le réconfort et les condoléances de
bon nombre des présents, ainsi que des brassées de gerbes et de bouquets de
fleurs des champs, puis grimpa à bord d’une voiture qui l’emmena jusqu’au salon
funéraire Seidenfaden.
    Chancelante, elle s’approcha de la dalle en
pierre sur laquelle reposait le troisième de ses fils. Son horizon mental et
spirituel était trop restreint pour qu’elle songeât au chagrin que celui qu’elle
pleurait avait pu causer aux épouses et aux mères de ses nombreuses victimes ;
elle ne songeait qu’à sa propre douleur et sanglota en massant la manche
blanche du cadavre. Un homme lui demanda si le défunt était bien Jesse James et
elle répondit :
    « Oui, c’est mon fils – plût à Dieu que
ce ne fût pas lui ! » Elle caressa la joue froide du cadavre et se
lamenta : « Ô Jesse, Jesse ! Pourquoi t’ont-ils enlevé à moi ?
Ô les misérables traîtres ! »
    Puis Mr Bowling Browder, un hôtelier du
Kentucky qui avait épousé la sœur de Zerelda Mimms, entraîna Mrs Samuels
jusqu’à une voiture, qui les transporta jusqu’au tribunal. Plusieurs reporters
les accompagnèrent.
    « Il devait avoir le pressentiment de ce
qui allait se

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