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L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Titel: L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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Jefferson City pour serrer des mains aux abords des bureaux
électoraux et exhorter les électeurs à voter pour la liste Démocrate ; les
Républicains triomphèrent lors des élections municipales et le seul candidat
Démocrate élu le fut face au marshal Enos Craig.
    Crittenden accorda à la presse un grand nombre
d’entrevues dans lesquelles il nia de façon répétée avoir prémédité l’élimination
de Jesse James, tout en réitérant sa conviction que les honnêtes gens du
Missouri et des États-Unis sanctionneraient ses actions. « S’il n’avait
pas été abattu à ce moment-là, argua le gouverneur, il aurait attaqué la banque
de Platte City et, selon toute vraisemblance, tué à cette occasion un ou
plusieurs employés de cet infortuné établissement ; après quoi, il serait
passé au Kansas avant de revenir dévaliser la banque de Forrest City et de
faire encore d’autres victimes. N’importe-t-il pas de prendre ce genre de fait
en considération ? Faut-il non seulement fermer les yeux sur son passé, mais
aussi sur ses délits, ses meurtres à venir et déplorer sa perte ? Je dis
non, mille fois non. Je n’ai ni à faire amende honorable, ni à présenter d’excuses
à quiconque pour mon rôle dans cette sanglante affaire – Craig et Timberlake
non plus. La vie d’un seul citoyen respectable, si humble soit-il, est plus
précieuse à la société qu’une légion de Jesse James. L’un est un bienfait, l’autre
une malédiction vivante, un souffle putride. »
    Le secrétaire de Crittenden, Finis Farr, étaya
les dires du gouverneur en rappelant que la proclamation de juillet ne
promettait de récompense que pour l’arrestation et l’inculpation du hors-la-loi.
Officieusement, toutefois, Farr avoua que d’après des études, la valeur des
biens fonciers était susceptible de croître de trente-trois pour cent une fois
le desperado hors circuit et il cita le cas d’un homme qui vendait sa ferme et
avait déjà revu le prix à la hausse de cinq cents dollars.
    Pendant ce temps, les visiteurs se pressaient
en foule toujours plus nombreuse chez Seidenfaden et devaient désormais s’acquitter
de cinquante cents pour accéder à la chambre froide. On prit un second cliché
de l’illustre bandit américain engoncé dans un étroit cercueil en noyer, la
tête inclinée sur la gauche, entouré de trois hommes maussades et hirsutes, et
ce fut ce cliché qui fut le plus diffusé dans les bazars et chez les
apothicaires, où l’on pouvait le voir dans les stéréoscopes aux côtés du Sphinx,
du Taj Mahal et des Catacombes de Rome.
    James William Buel arriva le mercredi 5 afin
de recueillir des informations sur l’assassinat en vue d’une réédition de ses
deux livres consacrés aux frères James, Les Hors-la-loi de la Frontière et Les Bandits de la Frontière  ; Frank Triplett, lui, était déjà en ville
afin de signer un contrat avec un éditeur de St Louis ainsi qu’avec Mrs James
et Mrs Samuels, à qui il versa cinquante dollars d’avance sur recettes. (La Vie, les aventures et le perfide assassinat de Jesse James fut écrit au
rythme de soixante pages par jour et, bien qu’il n’eût pas réellement été dicté
par les deux femmes, comme on l’insinua, il était aussi bienveillant à l’égard
des James et critique – voire méprisant – envers le gouverneur Crittenden et
les Ford que faire se peut ; néanmoins, comme Frank et Jesse y étaient
qualifiés de criminels, en mai, Zee répudia l’ouvrage et le gouverneur
Crittenden lui vint en aide sans le savoir en interdisant le livre à la vente.)
    Après s’être rendu tour à tour chez
Seidenfaden et à la prison, l’ancien gouverneur Brockmeyer confia à un reporter
ses impressions au premier abord sur le défunt bandit et sur son exécuteur. Il
affirma que Mr James se fût distingué quelle que fût la voie qu’il eût
choisie, que c’était à l’évidence un homme né pour commander à des subordonnés
et que son allure générale reflétait une sagacité et une force dont peu d’hommes
pouvaient se prévaloir. Quant à Bob Ford, c’était un jeune homme qui pouvait
paraître grossier et naïf tant qu’il n’avait pas le dos au mur. Qu’il fût
courageux, débrouillard et paré à toute éventualité, on n’en pouvait douter un
instant dès lors qu’on avait plongé les yeux dans son regard bleu glacé. Il
était de taille à faire face à n’importe quelle situation, quoique d’un
tempérament

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