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Le Baptême de Judas

Le Baptême de Judas

Titel: Le Baptême de Judas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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tas de braises rougeoyantes. Je réalisai soudain que mes gardes avaient disparu. Je promenai les yeux sur le camp. Autant que je puisse le déterminer, il était vide. L’escadron s’en était allé en pleine nuit et m’avait abandonné derrière. Même Ugolin et Pernelle étaient invisibles. Le silence, pareil à celui d’un tombeau, était oppressant.
    — Damné !
    Je sursautai et, le souffle court, reconnus la voix qui venait de tonner. Ni masculine, ni féminine, elle était néanmoins puissante, tranchante et autoritaire. Je m’assis dans le noir, anticipant déjà ce qui allait suivre. Une silhouette grande et mince se détacha de la pénombre et s’avança avec grâce vers moi sans faire le moindre bruit, planant un doigt au-dessus du sol au lieu de le fouler comme les simples mortels.
    Lorsqu’il fut devant moi, Métatron s’arrêta et s’appuya sur sa crosse. Ses cheveux, aussi blancs que sa robe, virevoltaient dans le vent. Pourtant, notai-je, je ne sentais aucune brise. L’air sévère, l’archange me dévisagea, ses yeux me fouillant sans pudeur. Son silence m’était une torture pire que les reproches dont il avait l’habitude de me couvrir. J’attendis, en les espérant presque, mais ils ne vinrent pas.
    Il s’approcha encore un peu et je remarquai que sa robe ne bougeait pas lorsqu’il se déplaçait. Intrigué, oubliant ma peur, je cherchai ses pieds, mais ne les vis pas. Le vêtement les couvrait entièrement. La chose me parut d’une grande importance et, à quatre pattes comme un petit enfant, je m’approchai de l’archange pour en retrousser le rebord. Il se laissa faire, lui qui m’avait déjà puni d’avoir osé le toucher. Ce que je trouvai sous son vêtement me pétrifia. Deux énormes serpents sombres lui tenaient lieu de jambes et supportaient son corps. Les bêtes posèrent sur moi des yeux jaunes puis ouvrirent la bouche et crachèrent, leurs langues fourchues frétillant dans l’air. J’eus à peine le temps de retirer ma main et de reculer d’un pas pour éviter la morsure de leurs crocs. Le venin qu’ils lancèrent passa tout près de moi et atterrit dans le sable, où il émit une fumée semblable à celle du vitriol de Gisors.
    Terrifié, je m’esquivai frénétiquement, assis sur les fesses, m’éloi-gnant en plantant mes talons dans la terre. Métatron avança vers moi en se déplaçant sur les serpents qui ondulaient sous lui. J’essayai de me relever, mais j’en fus incapable. Les chaînes de mes poignets et de mes chevilles étaient devenues aussi lourdes que la muraille de Montségur. J’avais beau tirer dessus, je ne parvenais pas à les déplacer. J’étais cloué sur place.
    Impuissant, je fermai les yeux et me mis à gémir de peur. L’archange fondit sur moi et me renversa. Un des serpents s’insinua dans mes braies. Horrifié, je sentis la chair froide aux écailles rêches remonter le long de mon mollet puis de ma cuisse. Je me débattis comme un fou, sans effet. Je sentis une des bêtes envelopper mon membre et le serrer. Je sentis sa langue fourchue qui en parcourait la longueur. Horrifié, je constatai qu’il se raidissait. Je hurlai de douleur autant que de peur.
    — Tu n’aurais pas dû engrosser Cécile, me reprocha la voix de Métatron. Je t’avais prévenu. Tu penses avec ton entrecuisse.
    Je compris qu’il allait m’émasculer. M’arracher la verge d’un coup de dents. J’ouvris les yeux pour apercevoir Guiburge, un sourire lascif sur les lèvres. Elle m’avait déculotté et s’était assise sur mes cuisses. Elle toisait mon membre raide avec un air satisfait. Sa main allait et venait de plus en plus vite. Malgré moi, le plaisir monta et gicla puissamment, maculant la dextre et la manche de ma tortionnaire. Pendant que je haletais, elle lécha la liqueur chaude sur ses doigts et éclata d’un rire obscène qui me fit frissonner. Puis elle se leva, me laissant là, déculotté et ridicule.
    — Tu penses avec tes génitoires, damné, me semonça-t-elle avec la voix de l’archange. Vois où cela t’a mené.
    Puis les serpents mordirent et je criai.
    Je m’éveillai en sursaut, un cri de terreur pris dans la gorge. Il me fallut un moment pour réaliser que quelque chose montait toujours le long de ma cuisse. Désorienté, je secouai la tête pour chasser mon cauchemar, mais la sensation persista. Une créature se glissait lentement, presque voluptueusement, vers mon entrejambe. J’essayai de la balayer du revers

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