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Le calice des esprits

Le calice des esprits

Titel: Le calice des esprits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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eux. Nous
avons encore de l'influence, que ce soit sur ce faux prêtre, Clément d'Avignon,
ou ici, en Angleterre. Et, surtout, nous sommes des soldats, des vétérans, des
maîtres archers, des hommes d'épée. Il peut être si périlleux de se trouver
dans la rue ou de traverser la place d'un marché !
    Il sourit.
    — Voire d'être dans un
palais. J'ai appris le trépas de Pelet et je me suis demandé...
    — Non, répondis-je. C'est la
princesse qui a agi en mon nom.
    — Dans ce cas, rétorqua-t-il,
nous avons envers elle une grande dette.
    — Et l'attaque à
Cantorbéry ?
    — Je voyageais sous un
déguisement et avec de faux documents qui faisaient de moi frère Odo, de Cluny.
Les moines de St Augustine m'ont accepté ; les bénédictins ne cessent de
se déplacer. On m'a laissé tranquille, donné une cellule et j'ai eu le droit de
me mêler aux religieux pendant leurs célébrations communautaires. Je vous ai
surveillée. Je vous ai vue quitter l'hôtellerie ce soir-là et je vous ai
suivie. Vous vous êtes conduite en écervelée, Mathilde, dans cet endroit
désert, ce repaire plein d'ombres. Quoi qu'il en soit, je suis allé en bas de
l'escalier et ai assisté à l'attaque en haut.
    Il fit une petite grimace.
    — Vous savez le reste.
    Il me tapota le bras.
    — Je n'ai point osé me faire
connaître et suis retourné à Londres. J'aurais voulu attendre encore un peu.
    Il se dirigea vers la porte,
l'ouvrit, jeta un regard dehors et la referma. Il revint et s'accroupit devant
moi.
    — Alors, Mathilde, pourquoi
vous a-t-on, vous une dame de chambre *, attaquée avec tant de
violence ?
    Je lui narrai tout, comme une
pénitente dans un confessionnal demandant l'absolution à son confesseur :
le trépas de Pourte et celui de Wenlock, les agressions dont j'avais été
victime et l'inimitié de Marigny. Il m'écouta, apparemment satisfait et en me
posant parfois une question. Quand j'en eus terminé, il secoua la tête.
    — Il se peut que Marigny
sache qui vous êtes vraiment, mais aime mieux se servir de vous plutôt que de
vous faire disparaître.
    Il s'interrompit et tendit
l'oreille vers les bruits du dehors qui s'amplifiaient : cris des
vendeurs, fracas d'une charrette, claquement des sabots des chevaux.
    — Je suis de votre avis sur
un point au moins : Vitry. Peut-être, ce jour-là, avez-vous assisté à
quelque chose qui vous a mise en grand danger.
    Il tira ses sacoches vers lui.
    — Le meurtre de Vitry est à
coup sûr un mystère. Il m'a aussi dit quelques mots, qui ne sont pas couverts
par le secret de la confession, sur l'entreprise en Angleterre. C'était un
dessein de Philippe, mais il en ignorait les détails.
    — Pourrait-il s'agir
d'envahir l'Angleterre, de la conquérir questionnai-je.
    — C'est trop coûteux et trop
risqué, répondit Demontaigu comme s'il se parlait à lui-même. Mais écoutez,
j'ai froid et j'ai faim — il me donna une chiquenaude sur le bout du
nez —, et vous aussi, je présume. La poursuite a échoué, les Noctales vont se retirer et je suis affamé !
    Il se leva.
    — J'ai à faire à la Tour
aujourd'hui ; je vous raccompagnerai donc.
    — Quelles affaires ?
demandai-je, le cœur battant la chamade. Quelles affaires, messire ?
    — Nous avons nos espions à la
Cour de France et dans les maisons des grands.
    Il marcha vers la porte et
s'arrêta.
    — Aujourd'hui, fête de saint Calixte,
Marigny, Plaisians et Nogaret sont reçus à la Tour par le roi. Hier soir, j'ai
rencontré l'un de mes frères, Gaston de Preux, de la commanderie de Dijon.
C'est un homme bouillant, passionné, qui est las d'être pourchassé. J'ai tenté
de le refréner, mais, là-dessus, il est inflexible...
    — Oh non !
m'exclamai-je.
    — Il essayera d'occire
Marigny.
    Je posai la main sur l'huis et
passai avec fièvre en revue ce dont je me souvenais. C'était bien vrai !
Isabelle avait mentionné la visite de Marigny et déclaré qu'il était certain
que nous serions occupées ailleurs.
    — Je pourrais envoyer un message à Casales.
    — Ah oui, le guerrier qui n'a plus qu'une main.
    Demontaigu sourit.
    — Le vieux roi avait une
entière confiance en lui. Il s'est bien battu en Gascogne. Mais non !
    Il resserra son ceinturon.
    — Si Casales ou ce vieux lion
de Sandewic sont prévenus, Marigny l'apprendra. Marigny peut bien
mourir — moi aussi je le désire. C'est de Gaston que j'ai cure. J'ai
conseillé la prudence, mais le cœur de Gaston est

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