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Le calice des esprits

Le calice des esprits

Titel: Le calice des esprits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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pourquoi
l'a-t-on occis ?
    — Cela aussi, je l'ignore. Il
m'a prié de veiller sur vous, ce que j'ai fait. Je vous ai suivie dans la
taverne, j'ai vu ce qui est arrivé au clerc anglais, puis vous vous êtes
enfuie.
    — Je suis allée chez Vitry.
    — Et vous l'avez trouvé
assassiné ?
    — En effet. Mais je n'en sais
pas plus.
    — Moi de même, souffla
Demontaigu. J'ai ouï parler du massacre. J'ai dit une messe pour toutes ces
âmes.
    — Qui peut bien en être
responsable ?
    — C'est un sombre
mystère ! répondit-il d'un ton sec. J'ai commencé à me soucier de ma
propre sécurité. Philippe a engagé des Noctales , des hommes qui se
déplacent la nuit et donnent la chasse à d'autres hommes contre récompense pour
leurs têtes. On peut trouver la guilde des Noctales près de l'église
Saint-Sulpice à Paris. Leur chef est un Portugais, Alexandre de Lisbonne.
    Bertrand haussa les épaules.
    — J'ai déjà croisé ce genre
d'individus. J'ai même été l'un d'entre eux, un messager envoyé par les
templiers pour réclamer le paiement de dettes.
    — Et les Noctales vous
pourchassent ici ?
    — Bien sûr, aussi bien qu'ils
pourraient vous poursuivre, vous. Philippe veut mettre la main sur tous les
templiers et leurs fidèles. Il se peut, Mathilde, que Marigny et ses démons
connaissent votre véritable identité. Si c'est le cas, ils espèrent que vous
les conduirez à d'autres templiers en fuite. Les Noctales suivront : ils le font toujours, comme la nuit suit le jour. Ils
grouillent telles des fourmis, toutefois ils connaissent la loi. Ils ne
toucheront pas à un sujet du roi d'Angleterre, mais vous, moi, ceux qui ont fui
l'Aragon, la Castille, la France ou n'importe quel autre endroit, sont des
proies légitimes. Ils essayeront de me capturer vivant, cependant, s'ils ne le
peuvent — il tendit le cou —, ils me couperont la tête, la
mettront dans un tonneau de saumure, dénicheront la preuve que je suis bien un
templier et courront chez Philippe ou Marigny pour toucher leur prime. Ils
cherchent aussi les richesses des templiers, les coffres de joyaux cachés, l'or
et l'argent.
    — Vous connaissent-ils ?
    Demontaigu se retourna comme si
les diables peints sur le mur le fascinaient.
    — Oui, sous le nom de mon
père, et ils savent aussi quel est mon rang, mais, ainsi que je vous l'ai déjà
expliqué, ils n'ont pas de description détaillée de moi.
    Il éclata d'un rire soudain.
    — Les traîtres de notre ordre
ne m'ont jamais vu de près ; c'est l'une des raisons pour lesquelles Molay
m'a choisi quand Philippe a frappé. Je devais avancer masqué pour nous venger,
pour protéger, là où je le pouvais, nos frères.
    — Par conséquent, je vous ai
mis en danger ?
    Demontaigu prit mon visage entre
ses mains.
    — Ils ne me connaissent toujours
pas, Mathilde.
    Il retira ses mains.
    — Ne vous en souciez
pas : cela devait arriver un jour. Un tavernier soupçonneux, un
dénonciateur...
    Il s'adossa au mur et soupira.
    — Je suis resté à Paris aussi
longtemps que je l'ai pu. Comme je vous l'ai dit, Vitry se sentait coupable et
m'avait demandé de l'aider. J'ai donc surveillé le palais. Ce fut assez facile.
Je vous ai vue sortir. J'ai pensé que vous vous enfuyiez peut-être et je vous
ai rejointe à la taverne. Je me suis habillé et comporté en clerc anglais ;
je parle la langue. J'ai été témoin de ce qui s'est passé.
    Il ramassa les miettes sur sa
tunique.
    — Puis Vitry a été occis.
J'ai décidé de m'échapper. Mes frères avaient préparé un endroit sûr en
Angleterre.
    Il haussa les épaules.
    — En arrivant ici, j'ai
constaté que la plupart d'entre eux se cachaient ou étaient en prison. En
Angleterre, le pouvoir ne s'est pas tout à fait déclaré contre nous. William de
la Mare, notre grand maître en cette contrée, est assigné à domicile à
Cantorbéry.
    — Et vous êtes venu à Douvres
pour guetter mon arrivée ?
    Il se mit à rire.
    — Oui et non.
    Un long frisson de peur me
parcourut.
    — Ce n'est pas pour moi que
vous êtes là, accusai-je. C'est pour Marigny, n'est-ce pas ? Plaisians et
Nogaret ?
    — C'est vrai, Mathilde. C'est
pour eux. Si je le peux, si Dieu m'en donne la volonté, la grâce et la force,
je les tuerai comme le feraient d'autres frères de mon ordre. Les Noctales ont été lâchés à nos trousses pour de nombreuses raisons. Si Philippe et ses
hommes sont dangereux pour nous, nous le sommes tout autant pour

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