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Le calice des esprits

Le calice des esprits

Titel: Le calice des esprits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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D'un geste, j'invitai Casales à s'asseoir. Ce qu'il fit. Son visage
buriné était impassible, mais il ne quittait pas des yeux le cercueil de
Sandewic.
    — Vous disiez que c'était
important ?
    — En effet, Sir John. C'est
aujourd'hui que vous allez trépasser.
    Il porta sa main valide vers le
ceinturon qu'il avait jeté sur le sol devant lui.
    — Non ! l'avertis-je. Demontaigu
est soldat. Il a une arbalète, une épée et une dague. L'huis est verrouillé et
des archers attendent dehors, arcs bandés.
    Casales retira sa main.
    — Sir John Casales,
déclarai-je, je vous accuse clairement de trahison, de meurtre et de félonie. Vous
êtes à la solde de Philippe de France. Non, veuillez m'écouter. Vous avez tué
Simon de Vitry.
    — Je...
    — Vous l'avez occis,
répétai-je, le premier jour où vous êtes arrivé à Paris. Vous, et Rossaleti,
votre complice.
    — C'est...
    — C'est la vérité, bien sûr.
Par pur hasard, je me suis rendue chez Vitry ce jour-là, sans doute peu de
temps après le massacre. J'ai commis une erreur. J'ai imaginé qu'un seul
assassin muni de deux ou trois petites arbalètes et de plusieurs carreaux était
entré par la porte. Mais, en fait, je me trompais.
    — Vitry me connaissait à
peine.
    — Il connaissait Rossaleti,
un clerc royal français, un membre des Secreti . Comme je l'ai dit, j'ai
commis une erreur. Il y avait deux assassins, Rossaleti et vous ! Le
Français a demandé à entrer. Le valet lui a ouvert. Puis il s'est retourné et
vous a précédés.
    « Rossaleti l'a tué, ainsi
que le serviteur qui sortait d'une chambre sur la droite, avec une arbalète
cachée. Mais une servante a surgi en haut de l'escalier. Vous vous êtes
précipité. Il vous manque peut-être une main, Casales, mais vous êtes néanmoins
fort habile. Vous avez lâché un carreau et atteint la bachelette qui a vacillé.
Le sang a jailli. Vous avez ramassé son cadavre et l'avez envoyé rouler en bas
des marches. Toutefois votre main gauche était ensanglantée. Vous avez
poursuivi votre chemin, mais votre mutilation vous empêchait de tenir la rampe
dans cette montée abrupte, aussi vous êtes-vous appuyé contre le mur :
c'est pour cela que le plâtre était taché de sang. J'ai trouvé que ces uniques
traces, si haut sur le mur, étaient étranges, mais, en toute logique, c'est
ainsi que vous montez toujours les escaliers. Je l'ai compris l'autre jour en
voyant un portefaix. De la main droite il tenait un coffre et, de l'autre, il
s'appuyait contre le mur pour gravir les marches.
    « Quoi qu'il en soit, vous
êtes arrivé à la galerie. Vitry, encore en vêtements de nuit, est sorti de sa
chambre. Il était à moitié endormi et a été tué sur-le-champ. Malgré votre
poignet mutilé, Casales, vous êtes un soldat d'expérience, impavide et dur.
Vous avez armé les deux arbalètes et avez en vitesse perpétré deux assassinats.
Rossaleti, qui, lui, n'était pas un soldat, est resté près de l'huis en bas. Il
ne l'avait ni clos ni verrouillé au cas où quelqu'un viendrait, ne pourrait
entrer et donnerait l'alarme. Vous étiez tous les deux d'accord sur ce point.
Je suis arrivée et Rossaleti s'est caché. Bouleversée, j'ai traversé le
corridor à pas lents et suis montée à l'étage. M'ayant entendue, vous vous êtes
dissimulé. Pour vous et Rossaleti j'étais une inconnue, une simple servante,
mais j'étais aussi alertée. Il n'était pas facile pour Rossaleti de me
tuer ; pour vous non plus. Je pouvais m'échapper, m'enfuir de la maison et
donner l'alarme. Vous m'avez donc laissée partir. Vous n'aviez cure que d'une
chose : vous faufiler dehors avec autant de discrétion et aussi vite que
possible de peur que je ne revienne avec le prévôt.
    Casales avait le souffle court. Il
se pencha en avant et me scruta de ses yeux inexpressifs.
    — Vous avez peut-être été
étonné que je ne donne pas l'alarme. Je ne peux qu'imaginer votre surprise
quand vous avez découvert qui j'étais en réalité, mais alors il était trop
tard. Je jouissais du patronage et de la protection d'Isabelle. Vous et Rossaleti
avez tenté de m'effrayer devant le dépositoire après que j'eus examiné le
cadavre de Pourte. Vous n'avez pas osé me tuer. Philippe ne voulait pas
courroucer sa précieuse fille. Vous avez parlé de la situation à Marigny qui a
sans doute fouillé les documents de Vitry et découvert ma véritable identité.
C'était pourtant trop tard. J'étais protégée par la

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