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Le calice des esprits

Le calice des esprits

Titel: Le calice des esprits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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avez
flatté Baquelle, Sir John, en lui donnant la place d'honneur, à droite du
chœur. Et vous vous êtes assuré que le pavillon endommagé serait placé à cet endroit.
Si Baquelle avait survécu, vous auriez trouvé d'autres occasions, bien que le
sacre ait été une opportunité unique. Le trépas accidentel du propre conseiller
du roi pendant la cérémonie, quels présages et augures on pourrait y
lire !
    — Mon pavillon, lui aussi...
    — Ce n'était qu'une ruse
subtile pour vous mettre sur la liste des victimes potentielles, comme vous
l'avez fait à Paris avec l'aide de Marigny. Vous souvenez-vous ? Nous
revenions vers la cité. Vous aviez dit à ma maîtresse et à moi que vous
désiriez l'entretenir de l'Angleterre. Vous chevauchiez toujours près de nous,
mais cet après-midi-là vous avez pris la tête de la colonne. C'était pour aider
les sbires de Marigny quand ils ont lancé leur simulacre d'assaut. Vous en avez
tué quelques-uns, jouant le rôle du brave et preux chevalier. Les autres se
sont échappés. Peu leur importait la mort de leurs comparses : cela ne
ferait que davantage d'or à se partager quand ils le recevraient des mains des
agents de Marigny.
    Casales baissa la tête et agita
les pieds.
    — Êtes-vous un templier,
Demontaigu ? s'enquit-il en se redressant.
    — Ce que je suis, messire, ne
vous concerne point. Mais ce que vous êtes est en train d'être prouvé fort
adroitement.
    — C'est bien ce que je
pensais — un sourire fendit le visage sévère de Casales —, oui,
c'est bien ce que je pensais, mais, ajouta-t-il alors qu'il se penchait en
avant, qu'en est-il du décès de Wenlock ? Je n'étais pas à sa table.
    — Empoisonné !
répondis-je. Vous lui avez fait absorber une potion peu après son arrivée au
palais, puis vous vous êtes éloigné. Ce n'était qu'une question de temps. Vous
en savez long sur les simples et les philtres, n'est-ce pas, Sir John ?
    — Et Pourte ?
    — Oh, dis-je en souriant,
cela ressemblait à un accident, comme ma mort était censée en être un. Nous
n'avions que la parole de Marigny et de ses hommes qui affirmaient que vous et
Rossaleti vous entreteniez avec eux. Mais c'est logique, remarquai-je en
haussant les épaules. Vous et Rossaleti étant payés par Marigny, il mentait pour
vous protéger, vous, deux de ses Secreti , qu'il introduisait de plus en
plus dans les conseils de la Couronne anglaise. En réalité, la nuit où Pourte a
trépassé, vous lui avez rendu visite avec Rossaleti. Vous l'avez frappé
par-derrière et l'avez jeté par la fenêtre. Je pense que vous êtes sorti par la
porte que votre complice a close. Puis il a utilisé l'échelle apportée par les
agents de Marigny. Il est descendu, a lancé la chaîne pardessus le crochet dans
le mur, a vérifié que Pourte était bien mort et a rejoint les autres
conspirateurs.
    — Quelle intelligence,
Mathilde !
    — J'aurais aimé me montrer
plus intelligente plus tôt ! Vous m'avez épiée, Sir John, ici et à Paris.
L'autre jour vous saviez que j'avais quitté la Tour et me rendais en ville.
Comment l'avez-vous appris ? J'aurais pu aller n'importe où. Vous le
saviez parce que vous me surveilliez et attendiez une nouvelle occasion de
m'éliminer, comme vous y êtes presque parvenu à Paris. Vous avez tenté de me
noyer avec la barge qui a fendu le brouillard comme un éclair. Oh ! vous
vous trouviez peut-être avec la princesse, mais, étant informé de mes
déplacements, vous avez transmis les renseignements aux sbires de Marigny. Deux
hommes innocents ont péri ce jour-là, Sir John. Deux âmes de plus qui réclament
la vengeance divine.
    Casales jeta un coup d'œil en
coin, comme si le cercueil de Sandewic l'effrayait.
    — Ah ! oui, mon bon
ami !
    Je sortis le couteau de ma
ceinture à l'instant même où Demontaigu remontait la nef. Lui aussi avait vu le
mouvement de Casales qui se ramassait comme pour bondir. Mais, ayant embrassé
la nef du regard, ce dernier poussa un profond soupir et se détendit.
    — Le vieux Sandewic,
continuai-je, souffrant et couvert de blessures. Vous lui avez envoyé des potions,
rien de très dangereux, mais cela a suffi pour dérégler ses humeurs. Quand le
couronnement a pris fin et que Baquelle a été supprimé, vous avez décidé de
faire table rase. Rossaleti a apporté la boisson mortelle, de l'aconit, dans
une fiole semblable à celles dont je me sers. Sandewic n'a rien soupçonné.
    — Mais pourquoi

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