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Le calice des esprits

Le calice des esprits

Titel: Le calice des esprits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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fils
aîné s'appellerait Louis ; le second recevrait la Gascogne, sous pleine
suzeraineté française.
    Philippe m'aiderait à écraser la
révolte ici et en Écosse. Nous signerions une éternelle alliance de paix. Ses
ennemis deviendraient les miens. Et surtout... Le roi prit son gobelet de vin
et but une gorgée.
    — ... il n'y aurait plus
d'opposition ici.
    — Bien entendu, intervint
Gaveston, mon seigneur * se comporterait autrement en public et
s'opposerait en tout à Philippe aussi longtemps que possible.
    — Et moi ? interrogea
Isabelle.
    Gaveston s'inclina.
    — Votre Grâce, et j'aimerais
que vous preniez un siège, vous faites partie de la feinte même si vous en
ignoriez la vraie cause. Au printemps, Philippe agira.
    — C'est donc la véritable
raison du grand jeu ? questionnai-je. Vous dupiez vos barons en vous
montrant insultant envers votre épouse, ses parents et le pouvoir
français ? Un leurre pendant que vous prépariez discrètement leur
destruction ?
    Gaveston acquiesça.
    — Votre hostilité envers la
France était fausse. Vous trompiez vos barons qui pouvaient commettre l'erreur
de conspirer avec Philippe. Vous auriez ainsi connaissance de leurs plans et du
même coup auriez rassemblé les preuves de leur trahison.
    Édouard et Gaveston sourirent
comme des joueurs de dés concédant un point à l'adversaire.
    — Vous nous avez demandé
d'aller dans votre sens en croyant que nous blesserions Philippe, mais pendant
tout ce temps le roi savait ce qu'il en était, que cela concerne la façon dont
vous traitiez sa fille ou la remise des cadeaux de mariage à Gaveston.
    — Êtes-vous si résolus à provoquer
vos grands seigneurs ? demanda Isabelle.
    — Bien sûr ! répondit le
souverain.
    l désigna une chaire.
    — Madame, je vous en
prie !
    Isabelle ne céda pas.
    — Et la mort de Pourte et des
autres ? voulut-elle savoir.
    — Au début, dit Édouard lentement,
nous avons estimé que c'étaient de fâcheux accidents, voire l'œuvre de nos
ennemis, ici, en Angleterre, mais...
    — Nous pensions, précisa
Gaveston, que Pourte et Baquelle pouvaient nous garder Londres, Sandewic la
Tour, Wenlock Westminster. Nous avons donc soupçonné les grands barons de les
avoir supprimés.
    — Vous avez raison,
monseigneur, mais il y a d'autres causes.
    Isabelle se leva, se dirigea vers
la chaire proche de celle de son mari et me fit signe de m'asseoir près d'elle.
    — Monseigneur, vous voilà à
présent privé de sages conseillers, d'hommes du parti de la paix qui pouvaient
peut-être avoir la haute main sur ceci ou cela, mais aussi vous suggérer
d'adopter une voie médiane, de faire la paix à la fois avec Philippe et avec
vos nobles.
    Elle s'interrompit.
    — C'est pour cela que mon
père a fait occire ces hommes. S'il vous plaît, je vous en prie...
    Elle joignit les mains.
    — Philippe est l'instigateur
de leur mort, comme l'est Marigny. Ils envahiront ce pays ; leurs
préparatifs sont déjà bien avancés. Il se peut que mon père anéantisse vos
barons, mais il vous anéantira vous aussi quand j'aurai donné naissance à un
fils. Vous mourrez : Philippe, en mon nom, établira alors une régence, et
ses troupes déferleront sur la Gascogne et tous les territoires que la Couronne
anglaise détient en France. Les espions de mon père grouillent déjà ici.
Alexandre de Lisbonne, chef des Noctales , chasseur de templiers,
qu'a-t-il fait dans l'ouest du pays ? Surveiller nos châteaux, nos ports,
nos embarcadères. Quand l'invasion aura commencé, vous ne serez plus le maître.
Mon père dictera sa loi.
    Je pris alors la parole, certaine
que nous avions vu juste.
    —  Mon seigneur *,
intervins-je, vous dites que Philippe a joué le grand jeu, pourtant nous avons
été témoins de son courroux quand il a été frustré, même s'il ne s'agissait que
de feinte. Son impatience à vous abattre une fois pour toutes expliquait en
réalité sa rage.
    — Il n'aurait pas...
    Édouard se tut en voyant l'air
d'Isabelle.
    — Si, monseigneur !
insista-t-elle. Je peux vous fournir des preuves de ce qu'affirme Mathilde.
    Le roi baissa la tête. Son favori
se pencha et chuchota à son oreille d'une voix éraillée. Édouard acquiesça, se
leva et se dirigea vers une table sur le côté. Il prit un morceau de parchemin
et une plume d'oie, écrivit quelques lignes et scella la missive de son propre
sceau. Puis il s'avança vers moi et posa le document sur la table.
    — Une

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