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Le cercle de Dante

Le cercle de Dante

Titel: Le cercle de Dante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matthew Pearl
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glacé jusqu’au fond du cœur. Il resta à contempler son œuvre.

17
    Le Dr Holmes grimpa lourdement le long escalier qui menait à la salle des Auteurs.
    « Rey n’est pas encore de retour ? » demanda-t-il en haletant.
    Il nota les sourcils tire-bouchonnés de Lowell, signe de son irritation.
    « Eh bien…, reprit-il. Si Blight sait des choses, Rey s’en reviendra avec de bonnes nouvelles. Comment s’est passée votre seconde visite à la salle des Archives ?
    — J’ai bien peur qu’elle ne se produise jamais, laissa tomber Fields en soupirant dans sa barbe.
    — Comment ça ? »
    L’éditeur garda le silence.
    « M. Teal n’a pas pris son service ce soir, expliqua Longfellow. Peut-être est-il souffrant, s’empressa-t-il d’ajouter.
    — Cela ne lui ressemble pas, répliqua Fields. D’après les registres, il n’a pas manqué une seule fois en quatre mois. Ce pauvre garçon ne cesse de m’exprimer sa loyauté et, moi, je l’ai mis dans l’embarras.
    — Quelle folie…, fit Holmes.
    — N’est-ce pas ? le coupa Fields. Je n’aurais jamais dû le mêler à tout ça ! Manning aura découvert qu’il nous a fait entrer subrepticement à University Hall et il l’aura livré à la police. Ou encore ce tordu de Samuel Ticknor se sera vengé de lui pour avoir interféré dans son manège honteux avec M lle  Emory. Nous avons tué le temps en interrogeant certains de mes employés qui ont combattu pendant la guerre. Aucun d’eux n’a admis fréquenter un foyer d’anciens combattants, ni ne nous a appris quoi que ce soit d’intéressant. »
    Lowell se mit à arpenter la pièce d’un pas lourd. Une dernière enjambée, plus longue que les autres, le conduisit à la fenêtre où il demeura immobile à fixer les congères dans la rue.
    « Selon Rey, dit-il enfin, le capitaine Blight serait juste un amateur des sermons de Greene. Je crains qu’il ne lui apprenne rien sur ses compagnons et cela, pour la simple raison qu’il n’a rien à en dire. Une fois de plus, nous tombons sur un puits à sec, et pas moyen de pénétrer dans les archives de la Corporation sans l’aide de M. Teal ! »
    Un coup frappé à la porte précéda l’entrée d’Osgood. Le premier clerc annonça à l’éditeur que deux commis ayant fait la guerre l’attendaient dans la salle du personnel. La liste qu’il avait établie recensait douze anciens combattants parmi les employés : Heath, Miller, Wilson, Collins, Holden, Sylvester, Rapp, Van Doren, Drayton, Flagg, King et Kellar. Un treizième, Samuel Ticknor, avait bien été appelé sous les drapeaux mais, après deux semaines en uniforme, il avait payé les trois cents dollars requis pour se faire remplacer.
    Comme de juste ! pensa Lowell.
    « Je reste à votre disposition dans la salle des Clercs, monsieur Fields », déclara encore Osgood.
    Lorsqu’il se fut retiré, Lowell proposa :
    « Si vous me donniez l’adresse de Teal, Fields ? J’irai le chercher moi-même. De toute façon, tant que Rey n’est pas de retour, il n’y a rien que nous puissions faire. Holmes, voulez-vous m’accompagner ? »
    Dans la salle des Clercs, J. R. Osgood s’était laissé choir dans un fauteuil avec un soupir fatigué. Distraitement, il attrapa sur l’étagère un roman de Harriet Beecher Stowe, histoire de passer le temps. Ô scandale, la page de garde portant une dédicace de l’auteur à M. Fields était déchiquetée, percée de trous pas plus gros que des flocons de neige ! Il feuilleta le livre. Le sacrilège était perpétré en plusieurs autres endroits.
    Pendant ce temps-là, à l’écurie, Lowell et Holmes faisaient une découverte tout aussi dramatique : la jument de Fields était affalée sur sa litière, sans force, et son compagnon bottait quiconque osait l’approcher. Les transports publics étant, eux aussi, totalement désorganisés par l’épidémie de maladie de Carré, les deux poètes se virent dans l’obligation de se rendre à pied à leur destination, dans le sud de la ville.
    L’adresse inscrite sur le formulaire d’engagement de Dan Teal était celle d’une maison modeste. Une femme épuisée par les ménages leur ouvrit.
    « Madame Teal ? demanda Lowell en retirant son chapeau. Je suis M. Lowell, permettez-moi de vous présenter le Dr Holmes.
    — Je m’appelle M me  Galvin », répondit-elle en portant une main à sa poitrine.
    Lowell vérifia les informations écrites sur son papier.
    « Quelqu’un

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