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Le cercle de Dante

Le cercle de Dante

Titel: Le cercle de Dante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matthew Pearl
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du nom de Teal habite-t-il ici ? »
    Elle leva sur eux un regard abattu.
    « Mon nom est Harriet Galvin, répéta-t-elle en articulant lentement, comme si elle s’adressait à des enfants ou à des simples d’esprit. J’habite ici avec mon mari et nous ne prenons pas de locataire. Je n’ai jamais entendu parler d’un M. Teal, monsieur.
    — Vous avez emménagé ici récemment, peut-être ? demanda le Dr Holmes.
    — Cela fait cinq ans.
    — Encore un puits à sec ! » marmonna Lowell.
    Mais Holmes ne se laissa pas décourager.
    « Madame, nous laisseriez-vous entrer quelques instants, le temps de nous y retrouver dans tout cela ? »
    Elle les précéda dans la maison. Immédiatement, l’attention de Lowell fut attirée par un chromo représentant un soldat dans une tenue flambant neuve nettement trop grande pour lui.
    « Ah, puis-je vous ennuyer encore, chère madame, en vous réclamant un verre d’eau ? » dit-il.
    Sitôt la maîtresse de maison sortie, il bondit vers le portrait.
    « Par la fille de Phœbus ! C’est lui, Wendell, Dan Teal ! Aussi vrai que je me tiens ici !
    — Il a fait la guerre ? s’étonna Holmes.
    — Il n’était pas sur la liste d’Osgood. »
    Une plaque était apposée sous le portrait, Holmes la lut à haute voix :
    « Sous-lieutenant Benjamin Galvin… Teal n’est pas son vrai nom. Vite, profitons que la dame est occupée ! »
    Joignant le geste à la parole, le docteur se glissa dans la pièce voisine. S’y entassaient une quantité de souvenirs militaires, soigneusement rangés et présentés. Un sabre pendu au mur capta son regard. Un frisson le glaça jusqu’à la moelle des os. Il appela Lowell. À la vue du spectacle, celui-ci fut frappé de saisissement.
    Voyant Holmes s’évertuer à chasser un moucheron qui l’attaquait sans relâche, Lowell jeta.
    « Oubliez donc cet insecte ! »
    Il l’écrasa sur le mur pendant que Holmes s’employait à décrocher l’arme délicatement.
    « Cette lame… Pour nos officiers, c’était un ornement, le souvenir d’un temps où les combats étaient plus civilisés. Mon Wendell en avait un, il le brandissait comme un gamin… Oui… ce sabre pourrait fort bien être celui qui a découpé Phineas Jennison.
    — Il n’a pas une tache », fit remarquer Lowell en s’approchant avec précaution de la lame étincelante.
    Holmes passa le doigt sur le fil.
    « Difficile de le dire à l’œil nu. Les traces d’un tel carnage ne disparaissent pas si facilement, même lavées dans les eaux de Neptune. »
    Ses yeux se posèrent sur la tache de sang au mur, vestige du moucheron.
    M me  Galvin s’en revenait avec deux verres d’eau quand elle aperçut Holmes manipulant le sabre. Elle poussa des hauts cris. Comment ? Des inconnus s’introduisaient chez elle pour la voler ! Ah, mais c’est qu’elle allait appeler les gendarmes ! L’arme à la main, Holmes s’enfuit vers le perron sans s’inquiéter de ses invectives. La maîtresse de maison se lança à ses trousses. Non sans mal, Lowell parvint à se glisser entre elle et son ami.
    Les protestations de la dame arrivaient à Holmes indistinctement, quelque part dans les profondeurs de son esprit, tandis qu’il examinait le sabre, debout sur le seuil. Un minuscule moucheron se mit à tourner sur la lame, attiré par elle comme le fer par l’aimant. En un clin d’œil, d’autres apparurent, puis deux et trois encore, en bloc serré. En l’espace de quelques secondes, un bataillon entier galopa le long de l’acier.
    Remarquant l’immobilité de son ami, Lowell s’interrompit au milieu d’une phrase.
    « Envoyez chercher les autres immédiatement ! » lui cria le docteur.
     
    Les gesticulations d’Holmes et de Lowell, leur insistance à rencontrer son mari n’eurent d’autre effet que de plonger Harriet Galvin dans un silence ahuri. Tels deux seaux dans un puits, les poètes se relayaient pour lui répéter leurs explications. Seuls, des coups frappés à la porte mirent un terme à leur frénésie.
    J. T. Fields se présenta. Harriet ne lui prêta aucune attention. Derrière sa silhouette replète et prévenante, elle en avait repéré une autre, mince et léonine, et elle ne pouvait en détacher les yeux. Y avait-il plus beau spectacle que cette apparition d’une sérénité parfaite se profilant sur la blancheur argentée du ciel ? Elle tendit une main tremblante vers cette vision. Ses doigts effleurèrent la barbe du poète

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