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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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curiosité en
éveil car il avait cru naïvement qu’il suffisait d’appuyer sur la cinquième
case du jeu.
    Angelia soupira d’exaspération et son lieutenant recula
prudemment d’un pas.
    —  Dix
est le nombre complet de l’Œuvre. Il représente la synthèse parfaite, l’Absolu.
    Werner ne voyait pas très bien le rapport entre le
chiffre dix et l’alchimie, mais Angelia se chargea de l’instruire d’un ton
condescendant.
    —  La
pierre philosophale a pour principes les nombres un, deux, trois et quatre. Or
un plus deux plus trois plus quatre font dix !
    Elle jeta un regard triomphant à son second qui
écarquilla des yeux médusés, se demandant visiblement de quoi elle parlait.
Angelia se retint de le frapper ; l’instant était trop crucial pour perdre
sottement son sang-froid. Elle réussit à poursuivre d’une voix presque
calme :
    —  Le
chiffre un correspond à la Matière première, le deux au rebis, union du fixe et
du volatil, le trois aux principes Soufre, Mercure et Sel, le quatre aux
éléments Terre, Air, Eau et Feu. La pierre philosophale résultant de la somme
de toutes ces composantes, son nombre est donc dix. Avez-vous compris ?
    Werner acquiesça. Déjà, Angelia appuyait ses mains sur
la pierre chaude. Retenant son souffle, elle pressa la première case, puis la
seconde, la troisième, la quatrième. Toutes s’enfoncèrent silencieusement sans
opposer de résistance. Avant d’enclencher la dernière pierre, Angelia fit une
pause et un doute parut la traverser. Mais son hésitation fut de courte
durée ; d’un geste qui sonnait comme un défi, elle pressa la dixième case.
    Werner espérait qu’Angelia s’était trompée, d’abord
parce qu’il souhaitait ardemment en finir avec cette quête ridicule et pouvoir
rentrer chez lui, et ensuite parce qu’il se réjouissait d’avance de la
déconfiture de sa patronne. Mais à son grand désappointement, un cliquetis se
fit entendre et la porte pivota sur ses gonds.
    Angelia, qui n’avait pas le triomphe modeste, exultait.
    —  Vous
voyez, ne vous l’avais-je pas dit ? Parfois, mon génie me surprend
moi-même.
    Consterné, Werner suivit Angelia dans une nouvelle salle
tandis que, sur les ordres de la jeune femme, les sbires du Cercle les
attendaient près de l’arche de pierre.
    La pièce suivante se révéla entièrement nue, à
l’exception notable d’éclatantes fresques murales qui figuraient une multitude
de dragons, de taille et de couleur variées et figés dans des postures
diverses, quoique toutes menaçantes. Leurs yeux sombres braqués sur l’entrée,
ils semblaient avoir été placés ici à dessein pour défendre le Triangle de
Cylenius contre les intrus. Si la présence de créatures cracheuses de feu était
aisément explicable dans ce sanctuaire, il n’en allait pas de même des ciseaux,
flèches, glaives, lances, faux, haches, marteaux et autres armes peu
rassurantes qui parsemaient également les fresques et dont Werner avait peine à
saisir la justification, à moins qu’elles ne fussent pareillement destinées à
décourager les visiteurs éventuels, ce qui ne semblait guère plausible à la
réflexion.
    Angelia remarqua son air perplexe et s’empressa une fois
de plus d’étaler son savoir.
    —  Sont-ce
les représentations d’armes qui vous troublent ? Ignorez-vous que tous les
instruments pouvant produire une blessure symbolisent le feu ? Une des
figures de Basile Valentin met en scène un chevalier combattant à l’épée deux
lions, un mâle et une femelle, ce qui signifie que c’est par le feu qu’il faut
fixer le volatil.
    Werner s’abstint de demander des explications sur cette
phrase sibylline. Il ne savait pas qui était Basile Valentin et s’en moquait
royalement.
    Angelia se détourna et examina les fresques sous le
regard interrogateur de son lieutenant. Que diable cherchait-elle ? Il
paraissait évident que cette pièce était un cul-de-sac et que la meilleure
chose à faire était de rebrousser chemin au plus vite.
    —  Il
y a forcément une issue secrète, un passage dissimulé, dit Angelia à haute voix
comme si elle avait lu dans son esprit (effroyable pensée !).
    Elle s’immobilisa un instant devant un gigantesque
dragon noir aux écailles luisantes, si réaliste qu’il donnait le sentiment de
pouvoir carboniser d’un jet de flammes les imprudents qui oseraient
l’approcher. Werner fut déçu toutefois : Angelia l’observa de près sans
être

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