Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
Vom Netzwerk:
dans lequel il se débattait depuis la disparition
de son père. Et c’était ici, dans cette pièce et nulle part ailleurs, que la
sentence devait être exécutée.
    —  La
mort comme condition de la renaissance…
    Julian se retourna vers le
journaliste, étonné par le timbre de sa voix.
    —  Que
se passe-t-il, M. Shaw ?
    Jeremy, les yeux perdus dans le vague,
se tenait tout près de Gabriel qui l’observait d’un air interrogateur.
    —  Il
reste une chose à faire, ajouta-t-il d’une voix étrangement lointaine. Une
chose fondamentale.
    Un grand froid saisit Julian à ces
mots. Ce qui suivit se déroula si vite qu’il ne put que rester cloué sur place,
spectateur impuissant de la tragédie.
    Un éclair de nacre zébra l’ombre, et un sifflement
déchira l’air immobile, suivi d’un craquement de tissu. Avec une lenteur
cauchemardesque, Gabriel bascula en arrière, une main pressée sur sa poitrine,
puis heurta le sol avec un bruit sourd.
    Durant vingt secondes aussi longues que des siècles,
Julian fut incapable d’esquisser un mouvement. Il avait l’impression de faire
une chute au ralenti, irréversible, la tête la première. Puis Jeremy poussa un
gémissement en reculant de quelques pas, Megan cria, et Julian, se
ressaisissant tout à coup, bondit vers le corps du jeune homme. Une large tache
de sang s’élargissait sur son torse, et il respirait avec difficulté. D’un
geste fébrile, Julian déchira ses vêtements et examina la blessure. La plaie
était profonde, et Julian comprit au premier coup d’œil qu’elle était également
mortelle. Le désespoir l’envahit.
    Jeremy se tenait à l’écart, hébété. Il contemplait la
scène d’un œil morne, le poignard à manche de nacre de Gabriel à la main. Le
sang dégouttait de la lame avec une régularité morbide. Comme saisi d’horreur,
Jeremy jeta soudain le poignard au loin et recula contre le mur.
    —  Gabriel…
Gabriel…, psalmodiait Julian en berçant le jeune homme dans ses bras,
insoucieux du sang qui maculait son manteau.
    Le souffle rauque, celui-ci le fixait
avec une curieuse expression de résignation teintée de tristesse. Julian serra convulsivement
ses mains déjà froides dans les siennes. Incontrôlables, les larmes se mirent à
couler sur ses joues, tandis que Gabriel agonisait contre son cœur.
     
    *
     
    Quelqu’un doit mourir.
    La sentence de Dolem tomba comme un couperet. Abasourdis,
aucun de ses compagnons ne put prononcer un mot.
    —  Une
vie humaine… ce n’est pas cher payé pour obtenir un trésor aussi inestimable
que la pierre philosophale, ajouta-t-elle. Quoi de plus logique, après tout la
vie ne procède-t-elle pas de la mort ?
    —  Et
c’est pour cette raison qu’un sacrifice humain est nécessaire ? interrogea
Nicholas avec une colère railleuse. Quelle barbarie !
    —  Vous
ne comprenez rien, rétorqua Dolem d’un ton méprisant. Loin d’inspirer au sage
un sentiment d’effroi ou de répulsion, la mort lui apparaît désirable parce
qu’utile et nécessaire. Elle seule délivre l’esprit, emprisonné dans le corps
matériel, et apporte le salut. C’est à la mort seule qu’appartient
l’avenir !
    Nicholas serra les poings et fit un
pas vers l’homonculus.
    —  C’est
facile à dire pour vous qui êtes immortelle !
    Impassible, Dolem le fixa avec
froideur.
    —  La
mort est le trait d’union reliant le monde matériel au monde divin. Elle est la
porte terrestre ouverte sur le ciel, la chaîne reliant ceux qui sont encore à
ceux qui ne sont plus. De la mort naît la vie… Si vous n’êtes pas capable de
comprendre cela, alors vous ne méritez pas de trouver la pierre philosophale.
    —  C’est
un piège ! rugit Nicholas. Vous tentez de nous berner !
    —  Non,
je vous dis la vérité.
    Un long silence suivit ces paroles,
puis le visage d’Angelia se fendit d’un sourire joyeux.
    —  Voilà
une issue que personne n’aurait pu prévoir, dit-elle d’un air enjoué. Puisqu’un
sacrifice est indispensable, M. Ferguson me paraît être une victime toute
désignée.
    Cassandra frémit. Malgré le sourire
qu’elle affichait, sa sœur ne plaisantait pas, elle le savait.
    —  Je
n’ai aucune intention de me faire trucider sans réagir, Lady Killinton, riposta
Nicholas, se faisant plus menaçant encore qu’Angelia.
    —  Il
n’est pas question de tuer qui ce soit ! protesta Cassandra, désemparée.
    —  Bien
sûr que si, rétorqua sa sœur, il n’y

Weitere Kostenlose Bücher