Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
Vom Netzwerk:
d’illusions, il
est trop tard, conclut-il froidement.
    Incapable d’en supporter davantage, Cassandra se leva
brusquement et quitta la pièce. Elle était bouleversée, même si elle s’était
évertuée tant bien que mal à dissimuler son émotion lorsqu’ils avaient
découvert Julian agonisant dans sa voiture. À présent, elle ne pouvait contenir
plus longtemps sa détresse. Andrew, qui l’avait suivie, la surprit en train de
sangloter à l’abri des regards, cachée dans le petit salon. Voir Cassandra en
pleurs constituait un événement si exceptionnel que le médecin se figea sur le
pas de la porte, stupéfait et ne sachant trop s’il devait rebrousser chemin par
discrétion ou tenter de consoler la jeune femme. Bien qu’il doutât fortement
que son amie apprécie d’être surprise en flagrant délit de faiblesse, il
choisit la seconde option et s’approcha d’elle. Cassandra, qui lui tournait le
dos, tressaillit quand il lui posa la main sur l’épaule dans un geste
protecteur.
    Surprise, elle tourna vers lui un visage baigné de
larmes dont la pâleur l’effraya. Telle un poignard, la jalousie transperça la
poitrine d’Andrew. L’espace d’un éclair, il se demanda avec amertume si
Cassandra aurait ressenti ce profond désespoir dans le cas où lui-même se
serait trouvé à la place de Julian. Il en doutait.
    Andrew regretta aussitôt cette pensée. S’appesantir sur
son sort alors que Julian agonisait à l’étage était indécent.
    —  Cassandra…,
murmura-t-il d’un ton anxieux en pressant l’épaule de son amie.
    La jeune femme tremblait.
    —  Tu
as entendu ce qu’a dit Nicholas ? Julian va mourir…
    —  Il
peut se tromper…
    —  Je
suis si inquiète…
    —  Nous
le sommes tous, dit Andrew avec sincérité.
    Cassandra hésita, en proie à un violent trouble.
    —  Je…
je me sens coupable. C’est de ma faute si Julian s’est trouvé impliqué dans
cette affaire. S’il meurt… s’il meurt… jamais je ne me le pardonnerai…
    Sa voix se brisa et elle dut s’interrompre, submergée
par l’émotion.
    —  Ne
sois pas sotte, répliqua Andrew en la forçant à le regarder en face. Julian
s’est joint à nous en pleine connaissance de cause. Tu n’as rien à te
reprocher. Et peut-être va-t-il se rétablir.
    Le regard de Cassandra se fit sceptique.
    —  Tu
n’y crois pas toi-même, dit-elle durement en plantant ses yeux dans les siens.
Il n’a pas repris conscience depuis son arrivée ici, c’est plutôt mauvais
signe, n’est-ce pas ? Tu es médecin, tu es le mieux placé pour savoir
qu’il n’y a pas d’espoir !
    Incapable de dissimuler, Andrew détourna le regard et
s’abstint de répondre. Il ne se faisait guère d’illusions en effet sur les
chances de rétablissement de Lord Ashcroft. À l’instar du petit Dick, seul un
miracle semblait désormais pouvoir le sauver.
    Cassandra pivota à nouveau vers la fenêtre. Derrière les
vitres, le parc recouvert d’une obscurité brumeuse avait revêtu une sinistre
apparence.
    —  Je
porte malheur aux gens que j’aime, dit-elle d’une voix à peine plus haute qu’un
murmure. Tu ne devrais pas rester près de moi, tu risques de souffrir
également…
    Ces paroles empreintes de fatalisme ressemblaient si peu
à Cassandra qu’Andrew demeura un instant abasourdi avant de reprendre ses
esprits.
    —  Je
t’interdis de dire des choses pareilles ! protestait-il en lui prenant le
bras. Cela n’a aucun sens. Tu n’es pas responsable des malheurs qui peuvent
survenir autour de toi !
    Cassandra se dégagea d’un geste brusque.
    —  Qu’en
sais-tu ?
    Elle criait presque à présent.
    —  Tu
ignores tout de mon passé, tu ne sais pas d’où je viens ! Comment peux-tu
prétendre me connaître ?
    —  Personne
ne te connaît mieux que moi, et tu le sais Cassandra, dit doucement Andrew.
    —  C’est
vrai, répéta-t-elle en écho, le regard vague. Personne ne me connaît mieux que
toi. Mais cela ne veut pas dire que tu saches vraiment qui je suis. Moi-même je ne le sais pas…
    Elle paraissait très lasse tout à coup. Sans ajouter un
mot, elle se dirigea vers la porte du salon.
    —  Où
vas-tu ? demanda Andrew avec appréhension.
    —  Dehors.
J’ai besoin de prendre l’air… et de rester seule.
    —  Es-tu
folle ? Tu vas attraper la mort par ce temps !
    Indifférente, elle haussa les épaules et claqua la porte derrière elle.
     
    *
     
    Cassandra marchait depuis une éternité

Weitere Kostenlose Bücher