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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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d’ici !
rugissait l’inconnu en agitant avec colère sa lourde canne d’ébène à pommeau
d’argent sous le nez du garçon. C’est insupportable ! Je t’en conjure,
fais un effort à l’avenir !
    Suivit une diatribe irritée sur l’échec essuyé par le
Cercle dans la quête du Triangle de l’Eau. Impassible, le jeune homme aux
cheveux blancs l’écoutait vociférer en silence, l’air toujours absent.
    Julian se pencha en avant pour mieux voir la scène. Une
légère pression sur sa nuque le fit alors tressaillir. Il pivota avec lenteur
et se retrouva face à un homme à la mine patibulaire qui braquait un pistolet
sur sa tête.
    Alertés par le bruit au-dehors, les deux occupants de la
pièce s’élancèrent vers la porte. Le plus âgé l’ouvrit à la volée, découvrant
ainsi le lord et l’individu qui le menaçait de son arme. Ce dernier désigna
Julian du canon de son pistolet.
    —  Je
l’ai surpris en train d’espionner votre conversation, patron, expliqua-t-il
d’une voix grondante en s’adressant à l’homme à la canne.
    Un rictus mauvais contracta les traits de Charles
Werner.
    —  Je
vois…, dit-il d’un ton qui ne présageait rien de bon pour l’intrus. C’est bien,
Davis, vous pouvez remonter faire le guet. Et si le prisonnier tente de
s’enfuir, abattez-le.
    La brute acquiesça avec un grognement et disparut dans
l’escalier. Werner, le regard dur, se tourna alors vers Julian.
    —  Lord
Ashcroft… Quel honneur de vous avoir parmi nous… Malheureusement, croiser mon
chemin vous sera fatal. Maintenant que vous avez vu mon visage, vous concevrez
aisément que je ne puis vous laisser en vie.
    Julian, qui cherchait avec une vaine fébrilité une
solution pour se tirer de ce mauvais pas, se raidit devant le péril imminent.
Durant une poignée de secondes, son regard croisa celui du garçon aux cheveux
blancs.
    Celui-ci paraissait inquiet, mais peut-être était-ce
seulement ce que Julian voulait croire.
    Werner posa également les yeux sur l’assassin et la
colère altéra ses traits. D’un geste lourd de menace, il brandit sa canne
d’ébène.
    —  Ceci
n’est pas une canne ordinaire, Milord, vous allez le constater à vos dépens.
    En un éclair, il dégaina une épée à laquelle la canne
tenait lieu de fourreau. La lame tranchante brilla d’un éclat dangereux,
semblable à celui qui luisait dans ses prunelles métalliques. D’un mouvement
vif, Werner attaqua Julian qui parvint de justesse, en bon escrimeur qu’il
était, à éviter le coup. La pointe acérée de l’épée lui taillada cependant
légèrement la poitrine.
    À la stupéfaction de Julian, son assaillant rengaina
aussitôt son arme, l’air satisfait.
    —  Vous
avez de la chance, Lord Ashcroft, la vue du sang m’indispose profondément,
dit-il d’un ton narquois. Ma faiblesse vous donne donc un peu de répit.
J’espère que vous n’avez rien contre le fait d’être sous le coup d’une menace
que vous savez désormais réelle.
    Sur ces mots, il se tourna vers l’assassin et lui
enjoignit de le suivre. Tous deux quittèrent la pièce sous les yeux de Julian,
trop sidéré d’être encore en vie pour pouvoir bouger. Le garçon aux cheveux
blancs passa près de lui sans le regarder, une expression indéchiffrable sur le
visage. Il hésita toutefois un instant sur le seuil de la porte, avant de se décider
à partir pour de bon.
    Julian entendit leurs pas décroître dans l’escalier et
le couloir, puis le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrait et se refermait
résonna dans la maison. Il porta alors la main à sa poitrine. Il saignait un
peu, mais la blessure n’était certes pas mortelle.
    —  Juste
une égratignure, murmura-t-il, pensif.
    Pour quelle raison cet homme, qui était peut-être l’un des chefs du
Cercle du Phénix, ne l’avait-il pas tué alors qu’il en avait l’occasion ?
    Il réfléchirait à cela plus tard. Pour l’heure, il ne
devait songer qu’à quitter ces lieux déplaisants au plus vite. À pas prudents
car il craignait de croiser le dénommé Davis, Julian refit le chemin en sens
inverse et sortit sans encombre du repaire du Cercle. Lorsqu’il déboucha dans
la rue, l’air frais du soir, mêlé de quelques gouttes de pluie, lui fouetta le
visage et il respira plus librement. Au bout de quelques minutes de marche, il
retrouva son attelage à l’endroit où il l’avait laissé.
    —  Au
manoir Jamiston, lança-t-il à son cocher avant de

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