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Le Chant de l'épée

Le Chant de l'épée

Titel: Le Chant de l'épée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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évêque et un gouverneur ?
    — Bien entendu, seigneur.
    Je fus congédié, laissant le gendre avec un
Asser faisant grise mine.
    Dehors, sous le soleil, je pensai à la manière
dont je prendrais Lundene, car je savais que je devrais le faire sans qu’Æthelred
devine mes projets. Et ce ne serait possible qu’à la dérobée et avec de la
chance. Wyrd bid ful årœd.
    J’allai retrouver Gisela. Dans la cour, je vis
un groupe de femmes devant l’une des portes. Eanflæd était parmi elles et j’allai
la saluer. Elle avait été putain naguère, puis maîtresse de Leofric, elle était
à présent dame de compagnie de l’épouse d’Alfred. Je doutais qu’Ælswith connût
le passé de sa suivante, mais peut-être le savait-elle et ne s’en souciait-elle
point, car les deux femmes partageaient le même caractère aigre. Ælswith était
furieuse que la loi du Wessex ne reconnaisse pas en l’épouse de son roi une
reine, tandis qu’Eanflæd en savait trop long sur les hommes pour en aimer aucun.
Mais j’éprouvais de l’affection pour elle. Cependant, quand elle me vit approcher,
elle me fit signe de m’éloigner.
    Je m’arrêtai et constatai qu’elle était
occupée à consoler une jeune fille assise sur une chaise, tête baissée. Elle
releva la tête et me vit. C’était Æthelflæd ; son joli visage était tiré
et effrayé. Elle avait les yeux rouges d’avoir pleuré. Elle sembla d’abord ne
pas me reconnaître, puis elle finit par me faire un triste sourire. Je le lui
rendis, m’inclinai et m’en fus.
    Pour penser à Lundene.

DEUXIÈME PARTIE

La ville

4
    Nous étions convenus à Wintanceaster qu’Æthelred
viendrait à Coccham avec les soldats de la garde d’Alfred, ses propres
guerriers et tous les hommes qu’il pourrait lever sur ses vastes terres du sud
de la Mercie. Ensuite, nous marcherions ensemble sur Lundene avec la fyrd de
Berrocscire et mes propres soldats. Alfred avait insisté pour que nous nous
hâtions, Æthelred avait promis qu’il serait prêt en deux semaines.
    Mais un mois entier passa et il n’était
toujours pas venu. Les premières couvées essayaient leurs ailes dans les arbres
qui n’avaient pas encore toutes leurs feuilles. Les poiriers étaient en bouton
et les hochequeues nichaient sous notre toit. Je vis un coucou qui observait
leur nid avec l’intention d’y déposer son œuf. Il n’avait pas commencé à
chanter, mais cela ne tarderait point, et c’était à cette date qu’Alfred
voulait Lundene prise.
    J’attendis. Je m’ennuyais, tout comme mes
hommes, qui étaient prêts à la guerre et devaient supporter la paix. Ils
étaient cinquante-six, un nombre à peine suffisant pour équiper un navire, mais
les hommes coûtent de l’argent et à l’époque j’amassais mon trésor. Comme cinq d’entre
eux étaient de jeunes gens qui n’avaient jamais subi l’épreuve suprême du mur
de boucliers, je les mis à l’entraînement. Osferth, le bâtard d’Alfred, se
trouvait parmi eux.
    — Il est incapable, répétait Finan.
    — Laisse-lui du temps, répondais-je chaque
fois.
    — Donne-lui une lame dane, grogna-t-il, et
prie qu’elle lui fende le ventre. Je croyais que le roi voulait qu’il revienne
à Wintanceaster…
    — Il le veut.
    — Alors pourquoi ne le renvoies-tu pas ?
Il ne nous est d’aucun usage.
    — Alfred a trop de choses à penser, répondis-je,
ignorant sa question. Il ne se souvient pas d’Osferth.
    C’était inexact. Alfred avait un esprit des
plus méthodiques ; il ne pouvait donc avoir oublié l’absence d’Osferth, ni
que j’avais désobéi en ne le lui renvoyant pas.
    — Mais pourquoi ne pas le renvoyer ?
insista Finan.
    — Parce que j’aimais bien son oncle, dis-je.
    C’était vrai : j’aimais bien Leofric, je
voulais donc être bon avec son neveu.
    — Ou bien essaies-tu seulement d’ennuyer
le roi, seigneur ? demanda Finan en souriant, avant de se lever sans
attendre la réponse. Croche et tire, sot ! cria-t-il à Osferth.
    Celui-ci se tourna vers Finan et reçut
aussitôt sur le crâne un coup de massue de Clapa. Cela aurait été une hache, il
aurait eu le casque et les os fendus, mais il fut seulement assommé et tomba à
genoux.
    — Lève-toi, faiblard ! gronda Finan.
Lève-toi, croche et tire !
    Osferth tenta de se relever, mais retomba
aussitôt.
    — Donne-moi ça, dit Finan en lui prenant
sa hache. Maintenant, regarde ! Ce n’est pas difficile ! Ma femme
saurait le

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