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Le Chant des sorcières tome 2

Le Chant des sorcières tome 2

Titel: Le Chant des sorcières tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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que je me perde. C'est fait. Je suis perdue. Ne viens pas me le reprocher ce jourd'hui. Tu n'as que ce que tu mérites, damoiselle… Moi.
    — Eh bien, on ne le dirait pas, ronchonna-t-elle encore.
    Mais l'œil s'était dépouillé de son agressivité, et les traits de leur superbe. Philippine ne demandait qu'à se laisser dompter.
    — Tu es la plus capricieuse, la plus tyrannique, la plus insupportable de toutes ces dames auxquelles tu me forces à ressembler, Hélène, mais pour mon malheur tu es aussi la plus belle, la plus sensuelle, la plus…
    — Frigorifiée… Viens, la coupa Philippine dans son envolée, la main tendue, un sourire suppliant aux lèvres.
    Algonde dodelina de la tête. Avait-elle un autre choix désormais que d'annihiler toute volonté dans celle de sa maîtresse ? Jusqu'à ce que cette dernière rencontre le prince Djem, se réconforta-t-elle. Lors, Algonde s'arrangerait pour que ce soit lui qui la remplace, lui qui l'initie à d'autres jeux, d'autres jouissances.
    — Viens… Et quitte donc cette chemise qui m'appartient. Je n'ai pas souvenir de te l'avoir prêtée.
    Algonde obtempéra et contourna le lit avant de s'y glisser. Les pieds gelés de la jeune damoiselle de Sassenage trouvèrent les siens.
    — C'est pourtant vrai que tu trembles, petite sotte. Il neige dehors. Ne t'a-t-on donc pas appris que l'hiver amène la malemort à qui ne s'en garde ? Tourne-toi que je te frictionne les omoplates.
    Philippine obéit sans plus discuter, lui offrant la cambrure de son dos d'albâtre. Algonde la recouvrit du drap jusqu'au sommet du crâne qui, comme le sien, avait perdu son bonnet de nuit dans leur bataille charnelle et se nicha par-dessous la couverture pour lui frotter vigoureusement le dos.
    — Aïïïïe ! Ce n'est pas ce que j'attends de toi, tu m'arraches la peau !
    — Cesse donc de geindre et contente-t'en ou je frotte plus fort.
    — Tu me dois obéissance. Il suffit, ordonna Philippine.
    Refusant d'entendre, Algonde s'installa à califourchon sur ses reins. Philippine se tortilla, envoya les mains pour la battre. Peine perdue.
    — Crois-tu donc me désarçonner quand tu m'as si bien appris à chevaucher ? se moqua Algonde en riant.
    — Je te ferai battre, je t'empalerai vive, te rôtirai à point ! menaça-t-elle, le dos en feu, le souffle court.
    Algonde se laissa finalement glisser à ses côtés. Se débattant contre ce drap qui l'emprisonnait encore, Philippine l'arracha pour se dégager, échevelée, et se retourna vers elle, les yeux furibonds.
    — Sorcière ! Je cuis ! J'étouffe !
    — Là, n'est-ce pas ce que tu voulais, damoiselle ? se moqua Algonde, assise en tailleur.
    Philippine se jeta sur elle.
    — Non, non, non, gronda-t-elle, la faisant basculer du lit sur le tapis pour la couvrir tout entière.
    Leurs regards se fondirent. À quelques pas, le feu reprenait.
    — C'est toi que je veux. Dieu me damne, Algonde, mais c'est toi que je veux, répéta-t-elle en cherchant ses lèvres.
    Algonde détourna la tête.
    — L'eau pour votre toilette bout…
    — Moi aussi.
    — Elle éteindra la flamme.
    — Toi aussi.
    — Avez-vous donc réponse à tout ?
    — N'as-tu pas fini de me contrarier ?
    Algonde noua ses bras autour de la taille fine de sa maîtresse.
    — Je ne t'appartiendrai jamais, Hélène.
    — Tu m'appartiens déjà.
    Leur différend mourut d'un baiser.
    Algonde agaça de frôlement la chute des reins sous ses doigts, réveillant en elle la morsure de son propre désir. Trop longtemps. Elle en avait été privée trop longtemps pour résister à son appel. Elle s'y alanguissait déjà lorsque Philippine se cabra avant de s'asseoir sur ses cuisses ouvertes, la bouche arrondie de surprise.
    — Ton ventre. Il a bougé sous le mien. Là, encore, s'étrangla-t-elle en tendant le doigt vers une onde qui le faisait tressauter.
    Délivrée de l'œuf noir, Algonde n'avait plus aucune raison de se cacher. Elle soupira.
    — Voilà ce qui arrive lorsque l'on se perd dans les fourrés.
    Philippine écarquilla des yeux ronds.
    — Mathieu… expliqua Algonde.
    — Tu veux dire que…
    — Alors quoi ? Ne sais-tu rien de ces choses ?
    Philippine se mordit la lèvre.
    — Un peu plus depuis cette nuit en vérité, mais pour le reste, j'avoue…
    Elle posa délicatement sa paume sur le renflement.
    — Est-ce que cela fait mal ?
    — Non. C'est même plutôt agréable.
    — Depuis quand le sais-tu ?
    — Difficile à

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