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Le Chant des sorcières tome 2

Le Chant des sorcières tome 2

Titel: Le Chant des sorcières tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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vous accepteriez de me l'offrir, ma chère.
    — Que voulez-vous dire ? balbutia-t-elle, cherchant à réprimer la panique qui faisait trembler ses doigts contre l'écorce.
    Le sourire de Philibert grandit sur ses lèvres. Depuis que le hasard lui avait permis de découvrir que Philippine chevauchait seule sur les terres de son père et aux mêmes heures de la journée, il s'était octroyé le droit de la filer. Si les manigances de Djem ne l'avaient pas distrait, il l'aurait culbutée dans la clairière. Au lieu de quoi, il avait pris le parti de suivre Houchang dans l'espoir de le découdre, mais le Turc était un cavalier émérite et visiblement plus malin qu'il n'y paraissait. Il lui avait faussé compagnie et Philibert de Montoison était revenu sur ses pas pour voir Djem quitter le chemin qui menait à la Bâtie et regagner Rochechinard. Inquiet pour Philippine, il avait décidé de vérifier si le prince ne l'avait pas fait taire. Visiblement il n'en était rien. Mieux encore, la chance servait ses propres projets.
    Il avança d'un pas. Elle se raidit.
    — Vous franchissez les limites de la bienséance, Messire.
    — Vraiment ? s'amusa-t-il en se pressant d'autorité contre elle.
    Elle voulut hurler. Il la bâillonna d'une main ferme et de l'autre lui lia les poignets au dos.
    — Allons ma belle. Ne me dis pas que tu n'en as pas envie. Je sais que ta chambrière n'est plus en état de te satisfaire.
    Elle se débattit vigoureusement, effrayée de comprendre ses intentions, mais prise en tenaille entre la cicatrice de l'arbre et sa carrure massive, autant qu'à demi étouffée par sa poigne, elle fut saisie d'un vertige. Elle chancela.
    Il ôta ses doigts pour lui rendre son souffle.
    — Tu m'appartiens, Hélène de Sassenage. N'est-ce pas ce que tu voulais dans les jardins du couvent ? Me séduire et me perdre ? Tu ne me feras pas croire que ce n'était qu'un caprice. Je ne dors plus du désir cuisant que tu as éveillé en moi, affirma-t-il en la soulevant dans ses bras pour mieux la coucher sous lui entre les racines du hêtre.
    Philippine recouvra aussitôt ses esprits. Elle recommença à se débattre tandis que déjà il ramenait les jupons sur ses hanches et lui ouvrait les cuisses.
    — Mon père vous fera pendre ! Mes frères vous dépèceront ! À l'aide ! s'époumona-t-elle dans l'espoir d'attirer quelque serf.
    Philibert de Montoison étrangla sa révolte d'un baiser. Lui ramenant en tenaille les poignets au-dessus de la tête, il pénétra d'un violent coup de reins les chairs déjà meurtries par la cavalcade. Des larmes de douleur et de colère noyèrent les yeux de Philippine. Il se redressa au-dessus de son visage, immobile en elle, et sonda son regard fulminant.
    — Tu jouiras de moi. Aujourd'hui ou demain peu m'importe, mais tu y viendras, Hélène, car je serai ton époux.
    — Jamais !
    — Qui déshonore doit réparer, c'est ainsi que sont les choses, a fortiori si tu me donnes un héritier, et crois-moi, ma belle, je vais m'y employer.
    Pour toute réponse, elle lui cracha au visage avant, vaincue, de tourner la tête de côté.
    *
    On toqua à la porte et Algonde leva les yeux de sa broderie. Épuisée par les trente livres qu'elle avait prises durant sa grossesse autant que par les contractions, la jouvencelle avait fini par se résigner à un repos forcé. Les journées pourtant lui semblaient longues, d'autant que seules Catherine de Valmont et Philippine venaient l'égayer. Elle ne s'en plaignait pas pourtant. N'était-elle pas une servante ? Une autre qu'elle aurait été contrainte de trimer malgré son état et y aurait laissé à la fois l'enfant et la vie. Elle ne pouvait que louer l'attachement de Philippine.
    — Entrez, invita-t-elle, certaine de découvrir le minois charmant de Catherine.
    Jacques de Sassenage passa le seuil.
    — Reste assise, Algonde, insista-t-il comme elle faisait mine de se lever pour le saluer.
    Il referma la porte soigneusement derrière lui et s'installa dans le fauteuil en face d'elle. C'était la première fois depuis Sassenage qu'ils se retrouvaient seuls.
    — Que puis-je pour vous, messire ? demanda-t-elle avec un sourire avenant.
    Il secoua la tête.
    — Me dire la vérité. Suis-je le père ?
    Algonde se renfonça dans le coussin de plumes qui lui calait les reins et passa une main sur la proéminence de son ventre.
    — Je ne crois pas, non. J'ai fauté avec Mathieu.
    — Je me sens responsable, pourtant. Ne

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