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Le Chant des sorcières tome 2

Le Chant des sorcières tome 2

Titel: Le Chant des sorcières tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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quitté. Il fouilla dans ses souvenirs tandis que ses trois compagnons promenaient leurs propres réflexions vers le paysage tourmenté qui formait l'horizon.
    — N'as-tu rien aperçu dans ses effets lorsqu'elle se trouvait sur le navire ? demanda Philibert de Montoison, rompant le silence.
    — Rien d'inhabituel chez une dame. Au couvent pas davantage, et pourtant, crois-moi, entre le roulis et ses efforts pour se dégager, plus d'une fois je les ai bousculés, ricana-t-il avant de se figer, rattrapé par une image.
    — Oui ? demanda Vari qui avait perçu son sursaut.
    — Il y a bien cet étrange flacon qu'elle examinait la dernière fois que je l'ai vue. C'était au couvent où je l'avais placée avec la complicité de la révérende, ma cousine. Contre une belle dotation, j'avais obtenu qu'on la tienne à l'écart des autres le temps de son catéchisme. Elle dormait dans une cellule isolée, à laquelle j'avais facilement accès par une porte dérobée. Ce soir-là, elle était assise sur sa paillasse et ne m'attendait pas. En me voyant paraître, elle l'a aussitôt subtilisé dans sa manche, s'est levée d'un bond et a reculé de quelques pas avant de fondre sur moi pour m'enjoindre de cesser de la harceler. Je venais de recevoir du grand maître l'autorisation de l'épouser, fort, comme toi-même Philibert, du droit de retourner sur mes terres pour y asseoir une descendance. Mon plan me semblait parfait. Bayezid aurait payé cher cette garce et le secret des conditions de résidence des fils de Djem.
    Il avala une gorgée pour s'humidifier la langue avant de poursuivre.
    — Elle s'est changée en furie lorsque je lui ai annoncé nos épousailles et j'ai dû la mater comme une catin. En foi de quoi je peux jurer que l'objet n'était plus dans sa manche quand je l'ai forcée.
    — En quoi t'a-t-il semblé étrange ? demanda Philibert de Montoison.
    Hugues de Luirieux fronça les sourcils pour capturer de nouveau la scène.
    — Il était d'un bleu intense, de forme pyramidale et curieusement enchâssé. Comme si une araignée avait tissé une toile autour. Mounia le faisait tourner avec curiosité dans ses mains tendues sous la lumière.
    — N'as-tu pas eu envie de le voir de plus près ?
    — Visiblement, cette chienne avait bien manœuvré pour m'en détourner. On s'agitait derrière la porte, sans doute alerté par ses suppliques. Une fois reculotté, je ne me suis pas attardé. Le lendemain, Enguerrand de Sassenage l'emmenait, soupira-t-il.
    Les doigts de Philibert de Montoison pianotèrent sur la table de bois. Il tordit la bouche.
    — Je crois qu'il est temps pour vous de me ramener ce fils et sa protégée. Outre la vérité sur cette histoire qu'ils semblent tous deux détenir, sa captivité me sera utile pour rendre Jacques de Sassenage et la belle Sidonie à la raison si mes plans échouaient.
    — Et elle ? demanda Hugues de Luirieux, les yeux étrécis de convoitise.
    Philibert de Montoison afficha un sourire cruel.
    — Une fois qu'elle aura révélé son secret, tu seras libre d'en disposer. Retrouvez Houchang et restez sur ses traces. C'est un fin limier. Il vous mènera à elle, mais vous perdra aussi si vous l'approchez de trop près.
    — Que faisons-nous pour Guy de Blanchefort ? s'enquit Abélard Vari.
    — Je doute que Djem lui ait dit la vérité. Je trouverai quelque mensonge moi-même pour prétexter la nécessité d'une mission prompte à vous tenir éloignés. J'ai trop d'affection pour lui pour le compromettre dans nos projets. Sans compter que cet indice est bien maigre et peut-être fort éloigné de la vérité. Si d'autres que nous se lançaient sur les traces du Turc, nous en serions privés à jamais. Non. Ni Djem ni Guy de Blanchefort ne doivent savoir ce que nous savons.

14
    « Trop d'efforts », songea Algonde en retenant son ventre lourd à deux mains.
    Elle s'était trop dépensée à vouloir coûte que coûte rendre à Philippine sa superbe en si peu de temps.
    « Allons, se fustigea-t-elle, à quelques jours près je suis à terme, rien de grave ne peut plus arriver. »
    Une fois ses relevailles passées, ainsi que le lui avait déclaré Mélusine, elle devrait réduire en poudre l'œuf qu'elle avait caché dans le vieux pigeonnier. L'élixir des Anciens l'ayant débarrassé de ses pouvoirs maléfiques, elle pouvait sans crainte en ingérer la moitié et donner à Marthe l'illusion de sa docilité. Tout était sous contrôle. Elle ne devait pas

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