Le clan de l'ours des cavernes
comme ça, surtout des enfants ?
Il se moque bien des enfants, se dit Ayla, décryptant les messages subtils du corps de l'ivrogne. Il ne cherche qu'à cacher sa peur. D'autres avaient exprimé une même inquiétude sans pour autant l'offenser, mais il y avait chez Laramar quelque chose qui éveillait en elle des sentiments négatifs.
Elle n'aimait pas cet homme.
- Loup n'a jamais ne serait-ce que menacé un enfant. La seule personne à
qui il s'en est pris, c'est une femme qui m'avait attaquée, dit Ayla en le regardant dans les yeux. Loup l'a tuée.
Laramar recula d'un pas de plus, sourit nerveusement.
Ce n'était pas intelligent, se reprocha Ayla en se dirigeant vers la terrasse avec Lanoga, le bébé et Loup. Pourquoi ai-je dit cela ? Elle baissa les yeux vers l'animal qui trottait à côté d'elle. Je me suis conduite comme le meneur de la meute, qui oblige un loup de rang inférieur à reculer. Laramar médit déjà de moi, je me suis peut-être attiré des ennuis.
En s'engageant dans le sentier qui descendait vers la Rivière, Ayla proposa de porter un moment le bébé, mais Lanoga refusa et cala Lorala contre sa hanche. Loup flaira le sol, et Ayla remarqua les traces de sabot que les chevaux avaient laissées. Elle fut sur le point de les montrer à la fillette, changea d'avis. Lanoga ne parlait pas beaucoup, il ne servait à
rien de lui imposer une conversation qui
Elles parvinrent à la Rivière et, tandis qu'elles en longeaient la berge, Ayla s'arrêta de temps à autre pour examiner une plante. Avec le b‚ton à
fouir qu'elle portait glissé sous sa ceinture, elle en déterra quelquesunes avec leurs racines. Lanoga l'observait. Ayla songea à lui en indiquer les détails caractéristiques pour qu'elle p˚t les reconnaître, puis décida d'attendre qu'elle ait vu l'usage qu'on pouvait en faire.
Le cours d'eau qui séparait En-Aval de la Neuvième Caverne cas-cadait depuis la terrasse en une chute étroite puis se transformait en affluent mineur de la Rivière. Ayla fit halte lorsqu'elles arrivèrent à l'endroit o˘
l'eau sortait en un flot gargouillant de la cannelure qu'elle avait creusée dans le calcaire. Un peu après la cascade, de grosses pierres s'étaient détachées de la paroi et avaient formé une sorte de barrage qui retenait l'eau en un petit bassin bordé de mousse.
L'eau qu'il contenait provenait principalement de la pluie, ainsi que des éclaboussures de la cascade. En été, quand il pleuvait moins, le niveau du bassin était plus bas et Ayla se dit que le soleil avait peut-être réchauffé l'eau. Elle y plongea une main. Comme elle s'y attendait, l'eau était moins froide que celle de la cascade, et la mousse rendait moins dur le fond du bassin. La jeune femme posa son sac.
- J'ai apporté de quoi manger, dit-elle. Tu veux nourrir Lorala maintenant ou plus tard ?
- Maintenant, répondit Lanoga.
- D'accord. J'ai du grain cuit et la viande que nous avons grattée pour le bébé. J'ai emporté assez de nourriture pour nous trois, et même quelques os pour Loup. Avec quoi donnes-tu à manger à ta sour, d'habitude ?
- Avec ma main.
Ayla considéra les mains sales de la fillette, lui montra les plantes qu'elle avait cueillies en chemin.
- Je vais t'expliquer à quoi elles servent. On les appelle des saponaires.
Il y en a plusieurs sortes et certaines sont meilleures que d'autres.
D'abord, je vais les laver pour en enlever la terre...
Ayla chercha ensuite une pierre ronde et dure, un endroit plat sur l'un des rochers autour du bassin.
- Maintenant, j'écrase les racines. C'est encore mieux si tu les laisses tremper.
La fillette observait mais ne disait rien. Ayla prit un panier dans son sac, s'approcha du bassin.
- L'eau seule n'enlève pas toujours très bien la saleté. Avec ces racines, c'est plus facile. L'eau du bassin est un peu plus chaude que la cascade.
Tu veux vérifier ?
- Je sais pas, répondit Lanoga, qui la regardait comme si elle ne comprenait pas.
- Approche, mets ta main dans l'eau.
La fillette plongea dans le bassin la main qui ne tenait pas le bébé.
- Je sais pas.
Ayla mit un peu d'eau tiède dans le panier, ajouta les racines écrasées, remua le tout. Puis elle prit une des saponaires et s'en frotta les mains.
- Lanoga, pose le bébé et fais comme moi.
La fillette regarda Ayla, posa le bébé sur le sol, à ses pieds, tendit lentement le bras vers une racine, la prit, s'en frotta les mains. De la mousse se forma.
- Maintenant, tu
Weitere Kostenlose Bücher