Le clan de l'ours des cavernes
rinces, comme cela, dit Ayla. Tu vois comme tes mains sont propres ?
Lanoga plongea ses mains dans l'eau, les regarda. Une expression d'intérêt se peignit sur son visage.
- Mangeons, maintenant, reprit Ayla.
Elle retourna à son sac, en tira plusieurs paquets, un bol en bois sculpté
surmonté d'un couvercle maintenu par une corde. Elle l'ouvrit, effleura d'un doigt ce qu'il contenait.
- C'est encore un peu chaud, dit-elle en montrant la masse agglutinée de grains moulus et cuits. Je les ai cueillis la saison dernière, pendant notre Voyage. Il y a des graines de seigle et de blé, de l'avoine. J'ai ajouté un peu de sel pour la cuisson. Les petites graines noires viennent d'une plante que j'appelle ansérine mais qui porte un nom différent en zelandonii. On peut aussi manger les feuilles. J'ai préparé ce grain pour Lorala. Je pense qu'il y en aura assez pour nous aussi, mais essaie d'abord de lui donner un peu de viande grattée.
La viande était enveloppée dans de grandes feuilles de plantain. Ayla la tendit à la fillette, regarda ce qu'elle allait en faire. Lanoga ouvrit le paquet, prit dans ses doigts un peu de la substance p‚teuse et la glissa entre les lèvres du bébé calé sur sa hanche. Lorala ouvrit grand la bouche mais parut étonnée. Elle fit tourner la viande avec sa langue, en apprécia le go˚t et la texture, finit par l'avaler et rouvrit la bouche pour en réclamer. Ayla trouva qu'elle ressemblait à un oisillon.
Lanoga sourit - c'était la première fois qu'Ayla la voyait sourire -, donna au bébé le reste de la viande puis prit le bol de céréales. Elle go˚ta d'abord elle-même, en mit un peu dans la bouche de sa sour, guetta sa réaction. Avec une intense concentration, Lorala go˚ta à son tour, m‚cha même le mélange un peu collant. Elle sembla réfléchir puis avala et ouvrit à nouveau la bouche. Ce fut seulement quand sa sour fut repue que Lanoga go˚ta une nouvelle fois
les céréales.
- Est-ce que Lorala sait garder quelque chose dans la bouche si on le lui donne ? demanda Ayla.
- Oui.
- J'ai apporte un petit morceau d'os à moelle. J'ai connu un enfant qui adorait cela quand il était bébé, dit-elle avec un sourire un peu triste.
Donne-le-lui, nous verrons si ça lui plaît.
Ayla tendit à la fillette un morceau d'os de patte de cerf dont le
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l'os, le bébé le porta à sa bouche, eut de nouveau l'air intrigué par ce go˚t inconnu puis elles l'entendirent faire de grands bruits de succion.
- Pose-la et mange, Lanoga.
Loup observait le bébé depuis l'endroit o˘ Ayla lui avait ordonné de rester, quelques pas plus loin. Il rampa lentement vers le nourrisson qui gigotait dans l'herbe, en poussant de petites plaintes. Lanoga regarda un moment l'animal et tourna vers Ayla un visage inquiet. Jusque-là, elle n'avait pas même remarqué la présence du prédateur.
- Loup aime les enfants, assura Ayla. Il a envie de jouer avec ta petite sour mais je crois que cet os à moelle l'attire aussi. Si elle le laisse tomber, il croira qu'elle le lui donne et le prendra. J'ai apporté pour lui un os avec un reste de viande. Il le rongera près de la Rivière pendant que nous mangerons.
Ayla ouvrit un autre des paquets tirés de son sac. L'enveloppe de cuir protégeait quelques morceaux de bison et un os de belle taille auquel adhérait encore une viande brun‚tre et sèche. Elle fit signe à Loup de la suivre, se dirigea vers la rive et lui lança l'os.
Elle retourna au bassin, déballa le reste des paquets. En plus de la viande et des céréales, elle avait emporté de la nourriture qui lui restait du Voyage. Des morceaux sèches d'une racine féculente, des pignes de pin grillées, des noisettes dans leurs coques, des tranches de petites pommes séchées, d'une aigreur agréable.
Pendant le repas, Ayla parla à la fillette.
- Je t'ai dit que nous nous laverions avant d'aller voir ces femmes, je dois maintenant t'expliquer pourquoi. Je sais que tu as fait de ton mieux pour nourrir Lorala, mais elle a besoin d'autre chose que de racines écrasées pour grandir et être en bonne santé. Je t'ai montré comment lui préparer d'autres choses, de la viande, par exemple, pour qu'elle puisse la manger alors qu'elle n'a pas encore de dents. Mais elle a surtout besoin de lait.
Lanoga la regardait sans rien dire.
- Là o˘ j'ai grandi, les femmes nourrissaient toujours les bébés de celles dont le sein s'était tari. D'après Proleva, les Zelandonii
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