Le clan de l'ours des cavernes
d'attendre que quelqu'un soit appelé par elle.
Zelandoni approuva en son for intérieur. Elle comprenait, probablement mieux que Jonokol lui-même, que son acolyte, qui au départ souhaitait devenir artiste et se moquait d'accéder à la Zelan-donia, usait d'un prétexte. Il voulait cette grotte. Elle l'appelait. Il désirait la connaître, l'explorer et surtout la peindre. Il trouverait un moyen d'aller vivre à la Dix-Neuvième Caverne pour être plus près d'elle, non qu'il en form‚t consciemment le projet, mais il ferait en sorte d'y parvenir parce que dorénavant tous ses rêves, toutes ses pensées se concentreraient sur cette grotte.
Une autre idée vint à la Première : Ayla le savait ! Dès l'instant o˘ elle avait découvert la grotte, elle avait compris qu'elle appartenait à
Jonokol. C'est la raison pour laquelle elle a insisté pour qu'il vienne la voir, même si je n'y allais pas, se dit la doniate. Elle savait que cette grotte aurait pour lui plus d'importance que pour quiconque. Elle est Zelandoni, qu'elle le sache ou non, qu'elle le veuille ou non, même. Le vieux Mamut le savait, et peut-être que le sorcier du peuple chez qui elle a grandi, celui qu'elle appelle Mog-ur, en avait pris conscience. Elle ne peut se dérober, elle est née pour cela. Elle pourra remplacer Jonokol en devenant mon acolyte. Mais, comme il le souligne lui-même, rien ne presse.
Laissons-la s'unir à Jondalar et avoir son bébé ; elle pourra ensuite entamer son apprentissage.
- Bien s˚r qu'il faudra préparer son exploration avec soin, convint Jondalar. J'aimerais cependant regarder d'un peu plus près cette galerie, là derrière. Pas toi, Tormaden ? Deux d'entre nous pourraient aller voir o˘
elle mène.
- Certains ont déjà envie de repartir, remarqua Marthona. Il fait frais, ici, et personne n'a de vêtements chauds. Je vais prendre une torche et rentrer, mais je reviendrai.
- Je rentre aussi, décida Zelandoni. Ayla, tu frissonnais, tout à
l'heure.
- «a va, maintenant. Je voudrais voir moi aussi ce qu'il y a derrière.
En fin de compte, Jondalar, Joharran, Tormaden, Jonokol, Mori-zan et Ayla, six en tout - et Loup -, restèrent pour pénétrer un peu plus avant dans les profondeurs de la nouvelle grotte.
Le couloir situé derrière la salle principale se trouvait juste dans l'axe de celui de l'entrée. Son ouverture, plus large et arrondie au sommet, se rétrécissait vers le bas. Pour Ayla, qui avait aidé des femmes à accoucher et en avait examiné un grand nombre, c'était une évocation maternelle, merveilleuse, de l'organe féminin. Elle
i suait vnnln dire en s'e?p]amant qu'ils
avaient trouvé les entrailles de la Mère, encore que n'importe quelle grotte f˚t considérée comme une voie d'accès à ces entrailles.
Après le passage, le couloir sinueux demeurait étroit et difficile à
emprunter, même si, dans la partie supérieure, les parois blanches s'élargissaient en une ample vo˚te. Il n'était pas très long, à peu près autant que la galerie de l'entrée. Au fond, les parois s'écartaient autour d'un pilier de pierre qui donnait l'impression de soutenir le plafond, alors qu'en réalité il s'arrêtait à une vingtaine de pouces du sol. Le couloir se prolongeait à droite de la colonne, tournait à gauche et serpentait sur quelques pieds de plus avant de se terminer.
Là o˘ il contournait la colonne, le niveau du sol s'abaissait de trois pieds, et une large surface horizontale longue de dix pieds offrait l'un des rares endroits o˘ l'on p˚t s'asseoir. Ayla en profita pour se reposer et examina la galerie depuis sa position assise. Elle remarqua qu'on pouvait dissimuler quelque chose sous la colonne, hors du chemin. Elle repéra aussi, dans la paroi face au pilier, un trou dans lequel on pouvait placer de petits objets et les retrouver facilement. Elle se dit que, la prochaine fois qu'elle viendrait, elle apporterait quelque chose pour s'asseoir, f˚t-ce un simple coussin d'herbes, pour se protéger du froid de la roche.
Une fois ressortis, ils examinèrent l'entrée de l'autre couloir, juste à
droite, mais c'était un tunnel plus petit dans lequel ils auraient d˚
avancer à quatre pattes, et des flaques d'eau jonchaient le sol. Ils décidèrent d'un commun accord d'en remettre l'exploration à plus tard.
Dehors, Loup partit devant avec Jondalar et les deux chefs, Joharran et Tormaden. Jonokol, qui marchait à côté d'Ayla, l'arrêta d'une question :
- C'est toi qui as
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