Le clan de l'ours des cavernes
pensais bien qu'il devait y avoir une raison.
Ayla et Tormaden ouvraient la marche, portant chacun une torche. Venaient ensuite Zelandoni et Jonokol, suivis de Joharran, Marthona et Jondalar.
Ayla s'aperçut qu'ils s'étaient, sans même s'en rendre compte, placés dans l'ordre qu'ils observaient pour les cérémonies particulières, des funérailles, par exemple, à ceci près qu'elle se retrouvait en tête, ce qui la mettait un peu mal à l'aise. Elle ne pensait pas mériter cet honneur.
Elle attendit que tout le monde f˚t arrivé dans la grotte. La dernière à y pénétrer fut Lanoga, qui portait sa petite sour Lorala : la famille de Laramar et de Tremeda fermait toujours la marche. Ayla sourit aux deux enfants, reçut en retour un sourire timide de la 3
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son ‚ge et devenait une lourde charge pour son substitut de mère, qui devait avoir onze ans maintenant, mais Lanoga paraissait contente de la situation. Elle avait pris le pli d'aller s'asseoir avec les jeunes mères de la Caverne et, à force de les entendre vanter leurs bébés, elle s'était mise à parler un peu des progrès de Lorala.
- Attention, c'est glissant, prévint Ayla, guidant le groupe.
Avec plusieurs torches, elle voyait mieux que le couloir d'entrée s'élargissait à mesure que le sol s'abaissait. Elle prit conscience de l'humidité froide de la grotte, de l'odeur d'argile mouillée, du bruit étouffé de l'eau tombant goutte à goutte et de la respiration des autres derrière elle. Personne ne parlait. Le lieu imposait le silence, même aux enfants.
quand elle sentit le sol redevenir plat, elle ralentit, baissa sa torche.
Les autres l'imitèrent, pour éclairer l'endroit o˘ ils posaient le pied.
Elle s'arrêta, leva sa torche ; cette fois encore, les autres suivirent son exemple. Il y eut des " oh " et des " ah " de surprise puis un silence stupéfait lorsque le groupe découvrit les somptueuses parois blanches, la calcite qu'on e˚t dite moulée sur la roche et qui semblait vivant à la lueur des torches. La splendeur de la grotte n'avait rien à voir avec les stalactites, il n'y en avait aucune, mais elle était plus que belle, et entourée d'une aura magique, surnaturelle.
- O Grande Terre Mère ! clama Celle qui Etait la Première. C'est Son sanctuaire. Nous sommes dans Ses entrailles. Elle se mit à chanter de sa voix vibrante et profonde :
Des ténèbres, du Chaos du temps, Le tourbillon enfanta la Mère suprême.
Elle s'éveilla à Elle-Même sachant la valeur de la vie, Et le néant sombre affligea la Grande Terre Mère. La Mère était seule. La Mère était la seule.
quelqu'un se mit à jouer de la fl˚te pour l'accompagner. Ayla tourna la tête : un homme jeune, dont le visage lui parut vaguement familier mais qui n'appartenait pas à la Neuvième Caverne, elle en était s˚re. A ses vêtements, elle identifia un membre de la Troisième Caverne et sut alors pourquoi elle avait l'impression de le connaître. Il ressemblait à
Manvelar, le chef de cette Caverne. quand elle essaya de se rappeler si elle l'avait rencontré, le nom de Morizan lui vint à l'esprit. Il se tenait près de Ramila, la jeune brune rondelette et attirante qui faisait partie des amies de Folara. Il était sans doute en visite au camp de la Neuvième Caverne quand Ayla avait annoncé sa découverte et s'était joint au groupe.
Tous les autres avaient uni leur voix à celle de Zelandoni et en étaient arrivés à une strophe qui prenait en ce lieu une résonance particulière : quand Elle fut prête, Ses eaux d'enfantement Ramenèrent sur la Terre nue une vie verdoyante. Et Ses larmes ahandamment versées Devinrent des gouttes de rosée étincelantes. Les eaux apportaient la vie, mais Ses pleurs n'étaient pas taris.
Avec un grondement de tonnerre, Ses montagnes se fendirent Et par la caverne qui s'ouvrit dessous Elle fut de nouveau mère, Donnant vie à toutes les créatures de la Terre. D'autres enfants étaient nés, mais la Mère était épuisée.
Chaque enfant était différent, certains petits, d'autres grands. Certains marchaient, d'autres volaient, certains nageaient, d'autres rampaient.
Mais chaque forme était parfaite, chaque esprit complet. Chacun était un modèle qu'on pouvait répéter. La Mère le voulait, la Terre verte se peuplait. Ayla éprouva soudain une sensation qu'elle avait déjà connue bien des années auparavant ; une sorte de pressentiment l'envahit. Depuis le Rassemblement
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