Le clan de l'ours des cavernes
admiration.
- Je n'avais pas pensé à cela, Brun. Tu as raison, maintenant tout le monde sait que je suis plus fort que Gorn.
- Avec la course d'aujourd'hui et le succès qu'a remporté Droog en taillant ses outils, nous sommes s˚rs de rester les premiers si notre reconstitution de la chasse au mammouth l'emporte ce soir ! s'exclama Crug avec enthousiasme. Et c'est toi, Broud, qui seras choisi pour la Cérémonie de l'Ours.
Toute une foule escorta Broud jusqu'à la caverne. Brun le suivit des yeux et aperçut Gorn qui, lui aussi, rentrait entouré par les hommes de son clan : le second de Norg avait raison d'être fier du fils de sa compagne, songea Brun, que la première réaction de Broud avait blessé plus profondément qu'il ne voulait se l'avouer.
- Les hommes de Norg sont de vaillants chasseurs, reconnut Droog. quelle fameuse idée que de creuser un trou et de le camoufler avec des branches pour prendre le rhinocéros au piège. quel courage ! Ces animaux sont beaucoup plus féroces et imprévisibles que les mammouths. Leur reconstitution de la chasse fut parfaitement menée.
- Oui, mais rien ne valait notre chasse au mammouth. Nous avons fait l'unanimité, répondit Crug. Pourtant, la lutte a été serrée entre Gorn et Broud. Il s'en est fallu de peu que nous ne perdions la première place. Le clan de Norg a bien mérité son deuxième rang. Mais que penses-tu de l'attribution de la troisième place, Grod ?
- Voord s'est bien battu, mais j'aurais choisi Nouz, répondit Grod. Je crois que Brun aussi préférait Nouz.
- C'était un choix difficile, mais Voord méritait d'être troisième à mon avis, remarqua Droog.
- Enfin, il ne nous reste plus qu'à attendre la Cérémonie de l'Ours, reprit Crug. Nous n'aurons pas tellement l'occasion de voir Goov d'ici là. Les servants ne vont plus quitter leurs mog-ur. Mais j'espère que les femmes soigneront leur cuisine en dépit du fait que Broud et Goov ne mangeront pas avec nous ce soir ! Ce sera notre dernier repas avant la fête de demain,
- Je ne crois pas que j'aurais grand faim si j'étais à la place de Broud, dit Droog. C'est un grand honneur que d'avoir été choisi pour la Cérémonie de l'Ours, mais s'il est une occasion o˘ il devra faire preuve de courage, c'est bien demain matin.
Les premières lueurs de l'aube trouvèrent la caverne déserte. Les femmes étaient déjà au travail à la lumière des feux de bois, empêchant les hommes de dormir. Les préparatifs de la fête duraient déjà depuis plusieurs jours, et ce qui restait à accomplir demeurait encore considérable. Le soleil surgit bientôt de la crête orientale des montagnes, inondant le site de la caverne de la chaude lumière de ses rayons.
L'atmosphère était à la fois tendue et électrisée. Les hommes, oisifs depuis la fin des tournois, étaient en proie à une agitation extrême qui commençait à gagner les jeunes gens et les enfants, au grand dam des femmes qui avaient autre chose à faire que de surveiller leur progéniture.
L'effervescence tomba momentanément lorsque les femmes servirent des galettes de millet que tous dégustèrent gravement. Ces biscuits, préparés seulement à l'occasion de cette cérémonie une fois tous les sept ans, étaient la seule nourriture autorisée jusqu'au festin. Mais ces friandises peu consistantes ne firent qu'aiguiser l'appétit et, au milieu de la matinée, la faim devint une réelle torture qui transforma l'impatience de chacun en une excitation fébrile à mesure que l'heure approchait.
Ni Ayla ni Uba n'avaient reçu de Creb l'ordre de préparer le breuvage pour la cérémonie. Elles en conclurent que les mog-ur ne les en avaient pas jugées dignes. Creb avait pourtant déployé tous ses talents de persuasion pour tenter de convaincre les autres sorciers, mais en dépit de leur attachement à ce rite, ils avaient refusé, trouvant Uba trop jeune et déniant à Ayla son appartenance au Peuple du Clan ainsi que son statut de guérisseuse. La célébration d'Ursus, qui concernait chaque clan sans exception, entraînait des conséquences, bonnes ou mauvaises, qui retombaient sur tous, et les mog-ur ne voulaient prendre aucun risque.
La suppression de ce rite traditionnel contribuait encore à ternir le prestige de Brun et de son clan. Malgré les prouesses de ses hommes lors des joutes, la présence d'Ayla menaçait la prédominance de sa position.
Seule la fermeté de Brun devant l'opposition croissante des autres laissait
Weitere Kostenlose Bücher