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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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l'issue incertaine.
    quelque temps après la dégustation des galettes de millet, les chefs se réunirent devant la caverne et attendirent que le silence se fît dans l'assemblée. Les hommes s'empressèrent de se placer selon leurs rangs et leurs clans, tandis que les femmes faisaient taire les enfants et gagnaient leurs places en silence. La Cérémonie de l'Ours allait commencer.
    Le premier coup de baguette frappé sur un tambour fait d'une grosse pièce de bois évidée résonna comme un fracas de tonnerre dans le silence attentif. Le rythme lent et régulier fut repris par le martèlement sourd des épieux qui heurtaient le sol, martèlement auquel se mêlait la cadence imprimée par des baguettes sur un long cylindre de bois fait d'un rondin évidé. La combinaison des divers tempos eut pour effet de faire monter la tension jusqu'aux limites du supportable et de créer une espèce d'hypnose collective.
    Soudain, les battements s'interrompirent en même temps, et, comme par enchantement, les neuf mog-ur, vêtus de peaux d'ours, apparurent devant la cage de l'ours des cavernes. Mog-ur leur faisait face à quelques mètres de là. Il tenait une pièce de bois ovale et plate, attachée à une cordelette qu'il fit tournoyer au-dessus de sa tête jusqu'à ce qu'un sifflement se produise, qui se transforma bientôt en un mugissement sonore. C'était l'Esprit de l'Ours des Cavernes qui demandait à tous les autres esprits de se tenir à l'écart de cette cérémonie exclusivement consacrée à Ursus.
    Une mélodie aigrelette s'éleva soudain, dont le son aigu, surnaturel et terrifiant glaça l'assistance. Il provenait d'un instrument dans lequel soufflait l'un des mog-ur. Sa fl˚te, fabriquée dans l'os creux de la patte d'un oiseau de grande taille, ne comportait pas de trous. Sa sonorité se modifiait selon qu'on en bouchait ou non l'extrémité. Le magicien qui en jouait l'avait fabriquée de ses propres mains, selon un procédé secret qui constituait l'apanage des sorciers de son clan, secret qui leur valait en général le premier rang. Il avait fallu les pouvoirs exceptionnels de Creb pour que le mog-ur qui jouait de la fl˚te f˚t relégué au deuxième rang, et il n'en demeurait pas moins un second très puissant. C'était lui qui s'était le plus farouchement opposé à l'admission d'Ayla au rang de guérisseuse.
    Pour Ayla, comme pour les autres, c'était la magie qui créait ce son pentatonique, qui n'avait rien de terrestre. Cette musique venait du monde des esprits, à l'appel du sorcier, et de même que l'instrument agité par Creb un instant plus tôt imitait le mugissement de l'ours des cavernes, la fl˚te exprimait, elle, la voix spirituelle d'Ursus.
    L'énorme ours tournait en rond dans sa cage. Il n'avait pas été nourri et, pour la première fois depuis sa capture, il connaissait la faim. On l'avait également privé d'eau, et il avait soif. La foule, dont il sentait la tension et l'excitation, le son des tambours et des instruments sacrés auxquels il n'était pas habitué, tout contribuait à l'inquiéter.
    En voyant Mog-ur s'approcher de sa cage, il se dressa sur ses pattes de derrière en poussant un grognement. Creb sursauta, mais il reprit vite contenance, s'efforçant de faire passer son émoi pour un mouvement maladroit d˚ à son infirmité. Son visage noirci, comme celui des autres sorciers, ne laissait rien voir de son trouble quand il déposa aux pieds du malheureux animal une coupe remplie d'eau faite de la calotte cr‚nienne d'un humain.
    Pendant que la bête se désaltérait, vingt et un jeunes chasseurs encerclèrent sa cage, brandissant des lances toutes neuves. Broud, Gorn et Voord sortirent alors de la caverne et se postèrent devant la porte de la cage solidement fermée par des lanières de cuir. Ils étaient nus, à
    l'exception d'un pagne en peau qui leur ceignait les reins, et leurs corps étaient recouverts de signes rouges et noirs.
    La coupe d'eau ne suffit pas à désaltérer le gros ours, mais la présence des hommes lui fit espérer en obtenir davantage sous peu. Il s'assit par terre et tendit la patte, geste qui était rarement demeuré sans réponse.
    Devant le peu de succès que remportaient ses efforts, il se leva lourdement et passa son museau entre les barreaux.
    La fl˚te s'arrêta brusquement sur une note aiguÎ, accroissant le sentiment d'inquiétude qui s'était emparé de la foule muette. Creb retira le cr‚ne vide avant de reprendre place devant les

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