Le clan de l'ours des cavernes
fouillis d'animaux et de plantes printanières, en partie pour honorer la Grande Mère et La prier d'attirer l'esprit des animaux vers les sagaies de sa fabrication, mais aussi parce qu'il prenait plaisir à graver. Le redresseur était indispensable pour remplacer les sagaies perdues à la chasse. Il servait tout particulièrement pour l'extrémité - là o˘ la main n'avait pas de prise suffisante - qui, insérée dans le trou, était rectifiée par effet de levier. Thonolan savait travailler le bois, chauffé
au contact de pierres br˚lantes ou à la vapeur, pour redresser ses traits comme pour, au contraire, cintrer des tiges destinées à faire des raquettes.
Jondalar se retourna pour voir si son frère était prêt. Celui-ci hocha la tête et ils s'engagèrent alors sur une pente qui, tout en bas, aboutissait à une rangée d'arbres. Sur leur droite, au-delà des terres couvertes de forêts, ils apercevaient les contreforts montagneux recouverts de neige et, plus loin, les hauts sommets déchiquetés de l'immense chaîne de montagnes.
Au sud-est, un pic solitaire et plus haut que ses voisins étincelait au soleil.
En comparaison, la région montagneuse qu'ils venaient de traverser avait presque l'air d'une colline. Elle appartenait à un massif largement érodé
et bien plus ancien que la chaîne dont ils apercevaient les sommets dentelés. Ce massif était malgré tout suffisamment élevé pour être lui aussi couvert de glace en altitude tout au long de l'année. Plus tard, quand le glacier continental aurait rejoint son habitat polaire, cette région montagneuse serait recouverte de sombres forêts. Pour l'instant, elle formait un plateau glaciaire, une version en miniature de l'épaisse couche de glace qui recouvrait le nord.
quand les deux frères furent arrivés à la hauteur des arbres, ils enlevèrent leurs lunettes qui protégaient de la réverbération du soleil mais limitaient la visibilité. Un peu plus bas, ils rencontrèrent un petit torrent. Né de la fonte des glaces, il s'était infiltré dans des crevasses rocheuses, avait coulé sous terre et émergeait à cet endroit, débarrassé de sa boue. Son eau limpide étincelait sous le soleil printanier.
- qu'en penses-tu ? demanda Thonolan en montrant le torrent à son frère.
C'est à peu près là que Dalanar a dit qu'elle devait se trouver.
- Nous n'allons pas tarder à le savoir. Dalanar a dit que le jour o˘
nous aurons atteint l'endroit o˘ convergent trois rivières qui se dirigent vers l'est, nous saurions que nous suivons la Grande Rivière Mère. D'après moi, la plupart de ces petits cours d'eau ont des chances de nous mener dans la bonne direction.
- Tu as raison. Restons du côté gauche. Plus tard, ce sera peut-être plus difficile de traverser.
- Les LosadunaÔ vivent sur la rive sud, rappela Jondalar. Et nous pourrions peut-être nous arrêter dans une de leurs Cavernes. La rive nord est censée être le territoire des Têtes Plates.
- Ne nous arrêtons pas chez les LosadunaÔ, proposa Thonolan. Ils vont nous demander de rester chez eux et nous nous sommes déjà
suffisamment attardés chez les Lanzadonii. Si nous ne les avions pas quittés à temps, la saison aurait été trop avancée, et au lieu de traverser le glacier, nous aurions été obligés de le contourner par le nord. Et là, en effet, nous aurions croisé le territoire des Têtes Plates. Je tiens à
continuer et je pense que nous sommes maintenant suffisamment au sud pour ne plus risquer de les rencontrer. De toute façon, quelle importance ? Tu ne vas pas me dire que tu as peur de quelques malheureux Têtes Plates. Il paraît que tuer un Tête Plate, c'est comme de tuer un ours.
-- Je n'ai pas particulièrement envie de me retrouver nez à nez avec un ours, répondit Jondalar en fronçant les sourcils. J'ai entendu dire que les Têtes Plates étaient intelligents et qu'ils étaient presque humains.
- Intelligents, peut-être... Mais pas humains puisqu'ils sont incapables de parler.
- Ce ne sont pas les Têtes Plates qui m'inquiètent, Thonolan. Je pense simplement que les LosadunaÔ connaissent la région et qu'ils peuvent nous indiquer la bonne route. Nous pouvons faire halte chez eux juste le temps qu'ils nous fournissent quelques points de repère et nous expliquent ce qui nous attend. D'après Dalanar, certains d'entre eux parlent le zelandonii.
Nous n'aurons aucun mal à nous comprendre.
- D'accord ! Si tu penses que ça vaut mieux.
Le
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