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Le combat des ombres

Le combat des ombres

Titel: Le combat des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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potencée de gueules, cantonnée de quatre croisettes du même », c'est-à-dire d'une large croix hébergeant à chaque angle droit des branches une autre petite croix, devint « de gueules à la croix à huit pointes d'argent » après 1259.
    4 Recueils de copies de chartes au sens large. Ils apparaissent en France dès le ix e  siècle. Il peut s'agir de dossiers renfermant les droits et titres d'un seigneur ou d'une abbaye, des actes de vente ou d'échange et des contrats, ou encore des actes d'administration d'un patrimoine et des inventaires. Il existe également des cartulaires de chroniques qui entremêlent chartes et récits historiques, etc.
    5 De « béryl », qui donnera « bésicles ». Lunettes. On en porte en France depuis le xiii e  siècle.
    6 Les lunettes sont perçues comme la démonstration d'une grave invalidité et on les cache avec soin.
    7 Moniale sans affectation fixe qui remplissait des tâches différentes chaque semaine.

Manoir de Souarcy-en-Perche, octobre 1306
    Lorsque Francesco de Leone parvint devant les grosses tours carrées, la nuit tombait. Une fraîcheur humide régnait. Seul indice de vie, la lueur des flambeaux de la grande salle commune qui tremblotait derrière les peaux huilées grâce auxquelles on avait occulté les étroites fenêtres.
    Leone démonta et attacha les rênes de son cheval à l'un des anneaux scellés dans le mur d'une dépendance.
    – Mon tout bon, murmura-t-il à l'oreille de l'animal, nous allons passer la nuit ici. Il serait déraisonnable de poursuivre. Tu seras convenablement pansé et nourri.
    Il dut abattre son poing contre la porte à plusieurs reprises avant qu'une voix méfiante ne lance de derrière l'épais panneau de bois :
    – C'te qui va là, à c't'heure pas chrétienne ?
    – Chevalier hospitalier Francesco de Leone, Adeline. J'ai été l'hôte de votre maîtresse et requiers hospitalité pour la nuit. Pour moi et mon cheval.
    Le raclement de la lourde barre de fer qui défendait la porte.
    Adeline apparut, plongeant en révérence, tenant le battant d'une main ferme, tout en tentant de rajuster son bonnet, au point qu'elle faillit choir sur le côté.
    – Ah ben… Mais c'te ben vrai que c'te vous, chevalier. Mignon Jésus, mais j'avions point été prévenue par not'bonne dame… Ah ben ! Ben qu'est-c'j'vas trouver afin de vous calmer la panse ?
    – Une soupe épaisse et un bout de pain seront un festin, ma bonne Adeline. J'ai été nourri il y a peu. Gilbert peut-il s'occuper de ma monture ? Ensuite, je souhaite lui parler.
    – J'avions un reste de potage de pois, ave'qu'ec saindoux et, ma foi, des restes d'un peu tout d'dans. C'tient au corps. L'Simple y doit ronfler à c't'heure. Y dort comme un loir, çui-là ! J'm'a'le pot dans l'âtre et m'en vas l'réveiller.
    Adeline condescendit enfin à ouvrir grand la porte et à le laisser pénétrer. Elle disparut dans les cuisines, le laissant seul dans la grande salle sinistre aux murs noircis par les longues langues de suie des torches. Un flot de souvenirs envahit l'hospitalier. Ici, elle s'était emportée, le sommant de répondre à ses questions. Ici, elle l'avait presque menacé si malheur arrivait à Clément, son fils de ventre. Ici, elle lui avait avoué, le regard vide, immense, que ses enfants étaient d'autres que de son époux, stérile. Elle s'était insultée, se traitant de catin commune quand elle était la femme la plus éblouissante, la plus magique qu'il eût rencontrée.
    Poussant d'une hanche la porte des cuisines, Adeline revint, les bras chargés de bûches et de petit bois.
    – Laissez, je m'occupe du feu, Adeline. Éveillez Gilbert, je vous prie. Mon cheval est fourbu, les muscles chauds d'effort, et je crains le froid dessus.
    La lourde adolescente s'exécuta.
    Leone s'affaira autour du feu puis se laissa tomber sur le coffre vaisselier qui flanquait l'immense cheminée.
    Tant d'années, tant de pas, tant de nuits d'inquiétude, tant de déceptions mais il était enfin arrivé. De cela, il était certain. Ne demeurait plus qu'une porte récalcitrante à pousser. Derrière éclatait la Lumière.
    – Not'chevalier, l'ami de not'bonne fée ! tonna Gilbert le Simple, son bonnet de feutre à la main.
    Jovial, en dépit de son air ensommeillé et de ses cheveux en broussaille, il se dandinait d'un pied sur l'autre à l'entrée de la grande salle. Leone se leva et fit quelques pas dans sa direction.
    – Entre, gentil

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