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Le commandant d'Auschwitz parle

Le commandant d'Auschwitz parle

Titel: Le commandant d'Auschwitz parle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rudolf Hoess
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Dans l’attente de la décision du Reichsführer,
nous l’envoyâmes travailler avec les autres dans la carrière de sable. Il
arrivait à peine à soulever une pelle remplie. Il tomba lorsqu’on lui fit
pousser un wagonnet vide. Je le fis ramener dans sa chambrée et je rédigeai un
rapport pour le commandant. Le lendemain, ce dernier voulut se rendre compte
par lui-même : il fallait que l’homme travaillât de toute manière,
conformément aux ordres du Reichsführer. Mais nous eûmes toutes les peines du
monde à le conduire jusqu’à la sablière qui n’était pourtant pas très éloignée.
Il y arriva chancelant. Inutile de songer à le faire travailler. On le
reconduisit dans sa chambre et on le mit au lit. Même cela ne devait servir à
rien, car il se livra aussitôt à des pratiques sexuelles ; on appela le
médecin qui lui parla comme à un enfant malade, mais en vain. On lui lia les
mains, on lui donna des calmants, on lui mit des compresses froides ; rien
n’y fit. Il avait encore la force de glisser de son lit et de ramper vers les
autres internés. Son séjour au camp était devenu impossible : on le
conduisit à la maison d’arrêt. Deux jours plus tard il était mort. Il avait
continué jusqu’au bout à se livrer à son vice. Son séjour au camp n’avait pas
duré plus de cinq semaines.
    Le Reichsführer exigea un rapport détaillé et l’autopsie de
son corps. J’y assistai : elle permit de constater une déchéance complète
mais pas la moindre anomalie physique. Un professeur de l’Institut de médecine
juridique de Munich nous dit, après avoir procédé à l’autopsie, que dans toute
sa longue carrière il n’avait encore jamais vu de cas pareil.
    J’étais également présent lorsque le commandant laissa la
mère approcher le cadavre du malheureux. Elle nous dit que cette mort était une
bénédiction du ciel pour elle et pour lui-même. Partout, il s’était rendu
impossible par sa vie sexuelle déréglée. Elle s’était adressée aux plus
illustres spécialistes de l’Europe entière, mais sans le moindre succès. Il
avait été enfermé dans des maisons de santé et, chaque fois, il s’était enfui.
On l’avait hébergé dans un couvent mais on n’avait pas pu le garder.
Désespérée, elle lui avait conseillé le suicide : il n’en avait pas eu le
courage. Maintenant, il avait tout au moins retrouvé la paix… Aujourd’hui
encore, je frissonne en pensant à lui.
    À Sachsenhausen, les homosexuels avaient été, dès le début,
internés dans un seul baraquement. Ils travaillaient, séparés des autres, dans
une carrière de terre glaise. Ce n’était pas un travail facile : chacun d’eux
devait extraire une quantité définie pour remplir un certain nombre de
wagonnets. Ils étaient donc exposés à toutes les intempéries, car il leur
incombait de fournir le matériau nécessaire à la marche ininterrompue de la
poterie. Été comme hiver, le régime était le même [45] .
    Ce travail pénible destiné à les rendre « normaux »
n’exerçait pas la même influence sur les diverses catégories d’homosexuels.
    Il était nettement salutaire pour les « tapettes »,
les prostitués de sexe masculin qui préféraient leurs occupations lucratives au
travail le plus facile. Ce n’était pas de vrais invertis : le vice n’était
pour eux qu’une profession.
    Les dures conditions de l’existence dans un camp et le
travail difficile agissaient sur eux favorablement. En grande majorité, ils s’adonnaient
assidûment au travail et prenaient soin de ne pas se faire remarquer afin d’obtenir
rapidement leur libération. Ils évitaient de frayer avec des homosexuels
authentiques pour prouver qu’en réalité ils n’avaient rien de commun avec eux.
    Beaucoup d’entre eux furent effectivement libérés sans
courir le risque de retomber dans leur vice. La leçon leur avait bien servi, d’autant
qu’ils étaient pour la plupart très jeunes.
    Il y avait une autre catégorie qu’on pouvait rééduquer :
les hommes qui s’étaient découvert un penchant pour l’homosexualité après avoir
été dégoûtés par des rapports trop fréquents avec les femmes et qui espéraient
trouver un nouvel excitant dans leur vie de parasites.
    Par contre, ceux qui s’étaient laissé entraîner d’une façon
durable à leurs penchants vicieux, restaient incurables. Il y avait très peu de
différence entre eux et les vrais homosexuels, qui étaient d’ailleurs

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