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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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le monde, il eût été assez naturel que Bamberg fût relégué au second rang des préoccupations du Grand Maître des Teutoniques. Il n'en était rien.
    Ce désir de tuer Bamberg l'obsédait, ou peu s'en fallait. Pour ne point arranger les choses, il paraissait de plus en plus évident que la froideur manifestée par Louis le Quatorzième au sujet du Conseil des Troubles masquait en réalité une sourde hostilité.
    En ces conditions, pour totalement isoler Bamberg, ne serait-il pas avisé de faire assassiner le roi de France ? Il faudrait y réfléchir.
    Hofflingen sur les talons, et le visage toujours invisible sous ses voiles, Von Ploetzen arrêta un général espagnol :
    — Faites déterrer les corps des Français. Tous, officiers compris !
    L'Espagnol eut un haut-le-corps, tant la chose allait contre l'honneur. Il toisa le Prussien et, avec insolence :
    — Faites-le vous-même !
    Mortifié, le teutonique se jura de régler ce compte ultérieurement puis, trouvant un officier saxon plus complaisant, ou plus faible, il fut obéi.
    C'était là vieux stratagème remontant aux lointaines croisades dont il avait pu vérifier l'efficacité : un soldat sachant qu'en raison de son appartenance à telle unité son corps restera à pourrir, eh bien ce soldat se met à réfléchir...
    *

    Encerclés par les cavaliers du régiment de Penthièvre, les quatre Autrichiens, dont un officier, jetèrent leurs armes et levèrent les mains.
    Bamberg, qui parlait parfaitement allemand, interrogea le lieutenant :
    — Eh bien quoi, vous semblez heureux de votre capture ?
    — C'est que nous le sommes, Monseigneur.
    — Vous n'aimez point la guerre, et préféreriez rédiger des actes chez un notaire ?
    — En ce moment, je préférerais même curer les puits de toute leur merde mais me trouver ailleurs.
    L'Autrichien semblait grandement sincère, ce qui déconcerta le chef des Opérations Spéciales, lequel demanda tout de même :
    — Est-il une raison à cela ?
    L'officier Autrichien, un instant gêné, dut se décider brusquement car il devint très volubile :
    — Il y a un fou nommé Von Ploetzen qui sème la terreur et seuls les Espagnols parviennent à le contenir mais cela ne suffisait pas à notre malheur. On vient de nous placer sous les ordres d'un autre fou, Lord Melfox, et tant horrible est sa cruauté que nous préférons déserter ou nous rendre. Acceptez-vous mon épée, monsieur ?
    — Nous ne faisons pas de prisonniers...
    L'Autrichien blêmit, Bamberg reprit :
    — Mais je vous laisserai la vie et prendrai simplement vos armes pourvu que vous parliez car j'en veux davantage.
    L'autre n'hésita pas :
    — Lord Melfox commande à tout un régiment d'infanterie anglaise. Ils errent dans cette forêt en bons chasseurs, dispersés en petits groupes. Je les ai vus de mes yeux tuer des mousquetaires français blessés, alors que nous sommes en nos lignes et pourrions les ramener. Plus grave : lorsque Melfox capture un dragon portant un brassard semblable au vôtre, il le fait mettre à mort en des circonstances particulièrement horribles... Il existe un minuscule hameau, en bord de rivière, à une demi-lieue au nord-ouest. S'abusant sur la distance parcourue à la nage, quelques-uns de vos hommes, paraît-il, y furent pris en montant sur la berge.
    Bamberg allait tourner bride lorsque l'Autrichien ajouta :
    — Il existe une raison à cela, je la tiens de mon oncle, colonel de mon régiment.
    Voyant que Bamberg l'écoutait, il poursuivit :
    — L'année dernière, Lord Melfox commandait une troupe de 2 000 hommes lorsque, avant l'aube, vous avez attaqué son camp avec 100 de vos cavaliers. Il eut si peur qu'il abattit un de ses officiers qui possédait un cheval plus rapide que le sien puis s'enfuit en abandonnant ses soldats, son carrosse, ses bagages, ses drapeaux et même sa maîtresse. S'il n'était très protégé en raison de sa haute naissance et qu'il est le dernier de sa lignée, il eût été pendu. Mais sa réputation de lâche est établie à jamais et il ne vous le pardonnera pas, ni à vos dragons.
    Très pâle, Bamberg tourna bride en direction de ce hameau situé au bord de la rivière.
    ***
    — Le roi l'exige!
    Phrase des plus courte, on le voit, mais qu'il ne fut pas nécessaire de répéter une seule fois bien qu'elle eût été dite à une centaine de reprises.
    « Le roi l'exige ! », et les plus forts cédaient, les hommes d'honneur s'étant jurés de ne rien dire s'effondraient et se

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