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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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perdu?
    Pontecorvo et Mortefontaine levèrent sur le général des regards stupéfaits puis, se reprenant, le marquis balbutia :
    — Mais vous l'avez dit vous-même...
    Bamberg hésita :
    — Je vous ai dit que les quatre chevaliers s'étaient tués pour conserver le secret mais en cette affaire, les rôles n'étaient point identiques. C'est mon ancêtre Enguerrand qui avait la garde du trésor, c'est lui qui décida de le dissimuler. Au reste, savez-vous que ce trésor est fabuleux?
    — Je ne le sais que trop, et le pape également, hélas !
    — Ne vous désespérez point, marquis, Enguerrand a laissé un parchemin. Je sais parfaitement où est le trésor et je suis très étonné que durant tous ces siècles, nul n'y ait songé, tant c'est d'évidence.
    Le silence qui s'ensuivit dura une bonne minute puis, Pontecorvo étant sans voix, Mortefontaine demanda :
    — Est-il à Paris?
    — Bien entendu.
    Le marquis, les paupières tirées par un tic nerveux, risqua :
    — Et vous pourriez nous y mener, là, à l'instant?
    — Mais certainement.
    Les deux policiers échangèrent un regard puis l'Italien demanda d'une voix tremblante d'émotion :
    — Le ferez-vous ?
    — L'Atlantide, dont je suis peut-être le dernier représentant, constitue un poids bien suffisant. En outre, je ne discute pas la légitimé de l'Église sur ce trésor puisque primo, l'ordre lui était subordonné et que secundo, il a définitivement disparu.
    — De quels moyens... Que vous faut-il?
    — Des outils et douze solides terrassiers car le sol est gelé.
    Aussitôt, Pontecorvo et Mortefontaine appelèrent. À l'instant, deux hommes soi-disant affectés aux caves de l'auberge se présentèrent qui reçurent à peu près les mêmes ordres et disparurent aussitôt en une grande cavalcade.
    Mortefontaine, un peu gêné, expliqua au général :
    — Pour des questions de sécurité, nous avons des gens à nous un peu partout.
    Mais Bamberg n'écoutait plus, songeant à ses amis assassinés et à Marion enlevée. Et même au malheureux Scrub lequel, une fois encore, avait dû bien défendre sa maîtresse.

64.
    Les mains entravées par une fine cordelette, elle attendait en une petite pièce peinte en noir mal éclairée par les bougies d'un chandelier d'argent à deux branches.
    À ses côtés, le manchot Ulrich Hofflingen attendait lui aussi, l'air résigné.
    Marion, un peu effarée par cet endroit sinistre et les hurlements qu'on y entendait, chercha à ranimer la conversation :
    — Et où avez-vous appris à parler français ?
    — Baronne, lorsque je fus blessé... Mon bras... Je fus prisonnier en France... Mon colonel ne voulut pas payer rançon pour moi. Un bras coupé... Je suis resté.
    — Vous étiez soldat ?
    — Officier, premier lieutenant.
    De nouveau, et c'était la quatrième fois, on entendit un hurlement d'enfant.
    Marion n'y tenait plus :
    — Mais enfin, me direz-vous ?
    Hofflingen, tête baissée, eut un signe de dénégation puis, visiblement très mal à l'aise :
    — C'est là une chose terrifiante. À chaque fois, j'ai envie de sauter à cheval et partir, loin...
    — Que ne le faites-vous ?
    — Je ne peux cela.
    — Et votre Von Ploetzen, que fait-il à ces enfants ?
    — Je ne peux dire cela.
    — Vous avez peur?
    — J'ai peur, madame.
    — Mais vous n'approuvez point ce comte au visage dissimulé ?
    — Madame, c'est le Grand Maître des chevaliers Teutoniques !... Mon coeur se révolte mais moi, je ne suis rien et si le Grand Maître fait cela, il a raison.
    — Pourquoi?
    — Mais parce qu'il est le Grand Maître.
    — Il n'est qu'un homme, il n'est pas né Grand Maître des Teutoniques !
    Curieusement, cette phrase ébranla Hofflingen. Il regarda la jeune femme comme si elle le libérait d'une longue et pesante contrainte.
    Pour marquer sa reconnaissance, il lui souffla à mi-voix :
    — Vous allez voir, hélas, une série de choses... atroces. Pour être forte, préparez-vous à cela.
    Elle hocha la tête mais n'eut pas, ainsi qu'elle l'espérait, le temps d'envisager l'horreur car la porte s'ouvrit et elle ne put retenir un hurlement.
    Une dizaine d'hommes passa devant elle : chacun portait en ses bras le corps d'un jeune enfant mort, saigné à l'arme blanche, la gorge béante.
    Hofflingen lui murmura :
    — Entrez dans la pièce. Si vous ne le faites, la garde vous y mènera et j'aurai des ennuis.
    Frémissante, elle se dressa et se dirigea vers une vaste pièce aux murs tendus de tentures

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