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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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réclama qu'on le laisse passer en disant :
    — C'est un de mes lieutenants !
    Le cavalier arriva, sauta de cheval, puis, s'adressant à l'homme du pape avec un léger accent italien :
    — J'apporte de bonnes nouvelles, monsieur le marquis : Mme de Neuville est vivante, enfermée en l'hôtel particulier du comte Von Ploetzen. Il ne lui a fait aucun mal.
    — Merci Corredo.
    L'homme remonta en selle tandis que Pontecorvo, feignant la modestie, expliquait :
    — J'ai un homme à moi dans la place, un ancien officier du duc de Savoie.
    Bamberg rayonnait :
    — Quel bonheur, quelle merveilleuse nouvelle !
    Mortefontaine, pas dupe, lança d'un air faussement ingénu :
    — Et qui tombe tellement bien à point, juste à la seconde où l'on retrouve le trésor !
    Pontecorvo, gêné, détourna les yeux.
    ***
    Il se tenait devant elle, paraissant immense, un serviteur debout derrière lui. Outre le voile qui masquait son visage, il ne portait qu'une cape blanche frappée de la croix noire des chevaliers Teutoniques.
    La voix de Von Ploetzen, qui faiblissait par instants, prit une intonation ironique :
    — Je puis me dévêtir devant vous, madame, car ce qui aurait pu constituer une offense à votre vertu et à votre pudeur a aujourd'hui en grande partie disparu.
    Il eut un petit geste et le serviteur fit glisser la cape des épaules du Grand Maître. Vision d'horreur car ce corps n'était qu'une plaie. Le sexe, les tétons, tout avait disparu pour ne laisser place qu'à des ulcères sanglants.
    Marion avait tenu bon, ne laissant pas échapper un cri, mais lorsque de ses mains où manquaient plusieurs doigts il retira le voile de gaze qui masquait son visage, elle recula précipitamment de plusieurs pas, les poings devant la bouche pour ne pas hurler.
    Cela ne ressemblait pas à un visage. Plus de nez, plus de bouche ni de lèvres, des yeux rouges et larmoyants, partout des chancres sanguinolents.
    Sans un mot, il se dirigea vers une baignoire d'argent, y pénétra et s'y assit en disant :
    — La lèpre, madame, ultime cadeau de la Terre sainte.
    Marion ne put contrôler un ton véhément :
    — Est-ce pour vous venger d'avoir pareille maladie que vous faites égorger de pauvres enfants ?
    Von Ploetzen parut surpris :
    — Me venger? Mais en aucune façon!... C'est là un vieux remède, presque oublié, qui remonte à la première croisade.
    Il se redressa dans la baignoire, le corps ruisselant de sang:
    — On disait alors que le seul remède contre la lèpre consistait en cela de prendre des bains de sang d'enfants égorgés.
    — Vous ne méritez point de vivre !
    Il grimaça ce qui constituait peut-être un sourire :
    — On disait aussi que les vierges, où celles qui l'étaient dans l'année, pouvaient elles aussi servir en cet office.
    Il marqua un temps et reprit :
    — C'est votre cas, je crois?

65.
    Bamberg, Pontecorvo et Mortefontaine se trouvaient au second étage d'un petit immeuble de la rue Garance, celle-là même où se dressaient les hauts murs de l'hôtel particulier occupé par Von Ploetzen.
    La nuit et la journée avaient été courtes. De fait, on n'investit pas facilement pareille place en plein Paris, si près de la foire Saint-Germain et de l'église Saint-Sulpice. Plusieurs plans avaient été dressés et rejetés car dans la journée, les guetteurs de Mortefontaine avaient noté l'arrivée de près de 80 truands venus renforcer les Prussiens. Ainsi on arrivait, numériquement, à l'équilibre des effectifs, même en renforçant les dragons des Opérations Spéciales de quelques hommes d'élite de Mortefontaine porteurs, exceptionnellement, des fameux brassards jaune et rouge afin d'éviter toute confusion à l'instant de l'assaut.
    Les hommes de Bamberg disposaient d'un moral exceptionnel en raison d'une nouvelle que leur avait communiqué leur chef le matin même. En effet, le trésor, une fois le coffre de fer ouvert, s'avéra à la hauteur de sa légende, révélant des diamants blanc-bleu d'une taille exceptionnelle, et en grand nombre.
    Pontecorvo en préleva un, un seul, et le fit porter au pape par un cavalier très escorté. Puis, souriant, il s'était tourné vers le général en disant :
    — Le trou est rebouché, l'endroit est sûr car nul ne pourrait imaginer que le véritable trésor se trouve à six mètres sous celui que nous venons de dégager. C'est même le seul endroit de Paris où l'on n'irait pas chercher un trésor !
    — C'est sans doute ce qu'avait imaginé mon

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